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  • 800 millions pourquoi faire?

    Les 786 millions de boni de l'Etat de Genève font couler beaucoup d'encre et continueront à en faire couler encore beaucoup. La bataille a déjà commencé, entre ceux qui voudraient intégralement les verser au remboursement de la dette à l'exclusion de toute autre affectation (baisse d'impôts par exemple) et ceux qui voudraient les distribuer à la fonction publique, aux dépenses sociales en faveur des plus démunis ou à la démultiplication des investissements, forts insuffisants ces dernières années. Objectivement, toutes ces raisons de "dépenser" le boni se défendent.

    En l'occurrence, au-delà des postures politiques, la meilleure façon de réagir est de garder les pieds sur terre et de rester purement pragmatique. Et là, force est de constater que le Conseil d'Etat n'a pas trop mal agi: ses quatre priorités - réduction de la dette, augmentation des investissements d'infrastructure, prestations aux personnes âgées dues à la démographie, réduction ciblée d'impôts - se tiennent et répondent tant à des demandes politiques qu'à des besoins objectifs.

    Car à ne privilégier qu'une seule cible au détriment des autres, on prend le risque de n'en atteindre aucune et d'encourager une course générale à la soupe, les premiers ou les plus forts en gueule étant les premiers servis. Et la seule manière de fixer des priorités, c'est de garder le cap sur l'avenir et les besoins futurs. Réduire la dette, c'est éviter de faire payer les factures d'aujourd'hui à nos enfants. Mais investir dans des infrastructures, c'est aussi leur donner les moyens de préserver leur cadre de vie et leurs ressources. Tout comme réduire - fort peu! - les impôts, c'est mettre Genève et ses entreprises en bonne position face à la concurrence. Idem en ce qui concerne les efforts en faveur des personnes âgées, consécutifs au vieillissement de la population.

    Ces quatre objectifs, loin de s'exclure, privilégient plutôt une vision large, différenciée, mais cohérente de l'avenir. CQFD.