A Bruxelles, l’UE courtise les pays asiatiques
Tandis que Washington réunit les pays africains à Washington, l’Europe déploie le tapis rouge pour les pays asiatiques à Bruxelles. Voir nos derniers papiers et notamment le reportage effectué début novembre au Vietnam.
L'Union européenne et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) organisent en effet pour la première fois un sommet des dirigeants nationaux le 14 décembre pour discuter le développement du commerce et de l'aide aux infrastructures. L'UE cherche à renforcer les liens avec le bloc asiatique et à contrer l'influence russe et chinoise. À l'exception de la Malaisie, qui a récemment élu un nouveau Premier ministre, tous les autres dirigeants de l'ASEAN ont confirmé leur présence au sommet commémoratif.
Cette année marque le 45e anniversaire de la Communauté économique européenne, le prédécesseur de l'UE, qui a initié les premières relations formelles avec l'ASEAN. Les tensions accrues entre l'UE et la Russie et le refroidissement des relations entre le bloc européen et la Chine ont accru le rôle de l'ASEAN pour l'Europe sur tous les fronts, économique, diplomatique et sécuritaire. Lors d'une réunion ministérielle tenue le 4 août avec ses homologues de l'ASEAN, l’agence Nikkei Asia rappelle que Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a promis de s'engager davantage dans la région et considérait le groupe d'Asie du Sud-Est comme un "partenaire stratégique". Les États-Unis ont également convenu d'élever leurs relations avec l'ASEAN à un "partenariat stratégique global" lors d'un sommet en mai.
Les blocs d'Europe et d'Asie du Sud-Est ont échangé pour 250 milliards de dollars de marchandises l'année dernière, selon les données des Nations Unies. L'ASEAN et ses dix membres sont l'un des principaux partenaires commerciaux de l'UE tout en conservant un volume d’affaires encore inférieur à celui de la Chine, des États-Unis et de la Russie en 2021. L'UE a signé des accords de libre-échange en vigueur avec deux membres de l'ASEAN, Singapour et le Vietnam. Le potentiel est donc encore considérable.
Les négociations bilatérales sur le commerce et l'investissement avec Singapour ont commencé en 2010 et se sont achevées en 2017. Les accords avec Singapour sont les premiers à avoir été conclus entre l'UE et un pays d'Asie du Sud-Est, et représentent un tremplin vers un engagement plus important entre l'UE et la région.
De son côté, le Vietnam cherche également à développer les relations bilatérales avec l'UE et se positionne à la pointe des pays asiatiques. Il sera présent enforce à Bruxelles. L'accord de libre-échange UE-Vietnam (EVFTA) entré en vigueur en 2020 lui permet de surpasser Singapour pour devenir le plus grand partenaire commercial de l'UE dans l'ASEAN et le onzième plus grand fournisseur mondial de marchandises du bloc européen. L'accord apporte aux consommateurs de l'UE des produits vietnamiens de haute qualité à des prix raisonnables, tels que les textiles et les vêtements, l'agriculture, la sylviculture et la pêche. Il a également augmenté les exportations de l'UE vers le Vietnam pour les machines industrielles, l'agriculture de haute technologie, les produits chimiques, les produits pharmaceutiques et les véhicules. L'UE compte actuellement plus de 2200 projets de tous les pays membres de l'UE au Vietnam, et le capital d'investissement enregistré a atteint plus de 22 milliards de dollars.
Quant à la Suisse, elle souhaite également accroitre son engagement avec l'ASEAN, qui fait partie intégrante de la politique étrangère de la Suisse, selon le Département fédéral des affaires étrangères. Il y a tout juste un an entrait en vigueur l'accord de partenariat économique entre l’AELE et l'Indonésie. Des négociations sur un accord de libre-échange entre l'AELE et le Vietnam, la Thaïlande sont en cours, laissant entrevoir un renforcement des relations économiques et commerciales entre la Suisse et les pays membres de l'ASEAN.
Commentaires
L'Europe feint de représenter un allié économique majeur dans son partenariat avec les pays du sud-est asiatique, tandis que Moscou de son coté, réoriente ses débouchés d'hydrocarbures vers ce continent. Vu sous un autre angle, l'Europe et la Russie affichent une confrontation qui ne va pas, économiquement et énergétiquement dans le sens des intérêts de cette Europe pauvre en ressources énergétiques.
Il y a là, un antagonisme que les pays asiatique surveillent de près, la Chine, pièce majeure dans ce contexte économique soigne ses relations avec la Russie, le Japon fait de même et nous pouvons observer un resserrement autour de cette question énergétique.
Les pays producteurs du Golfe l'on également bien compris, la dernière visite de Biden dans le Golfe n'était pas couronnée d'un succès habituel, les Etats-Unis dépendent également du pétrole vénézuélien, pays proche de la Russie, je ne vais même pas parler de l'Iran, qui a fait depuis longtemps de vendre ses livraisons à la Chine contre des Yuan, ce que l'Arabie semble consentir également.
Dès lors, se pose une question vitale pour l'Europe ; L'Europe et les USA font-ils vraiment bloque dans cette crise politico-énergétique, l'Europe a t'elle vraiment les moyens de tenir des engagements à terme envers son allié outre-Atlantique ?
Courir derrière des alliances vers un continent aussi lointain ne relève t'il pas plus de la fuite que vers une réelle prise de conscience vis-à-vis de problématique aux conséquences immédiates, on peut sérieusement en douter !
@ Corto
Eh oui! On a tous pris conscience que cette vieille Europe et le vaillant Oncle Sam ont perdu le souffle avec le temps, en épuisant tout le monde avec son dogme de puissance impériale et hégémonique... A vouloir régenter le monde dans ses moindres criques sauvages.
Ce resserrement autour des nouvelles entités économiques signifie que si l'Occident n'est pas avec le reste du monde, il est contre lui. Ce ne sont pas les nouvelles puissances montantes qui le disent ou le pensent. Ce sont les évènements découlant des interactions entre pays et populations qui l'expriment par leurs choix rationnel et par le réalisme temporel.
Si on fait fi des lois de la physique, on risque de connaître des accidents terribles. Là, si on ignore le monde... Ce monde nouveau avec son ordre en plein déploiement, on risque d'être étouffés. Il vaut donc mieux prendre part individuellement, chaque pays, pour ne pas être largués avec son maître et patron atlantique dans ses vaines et téméraires velléités de domination.
@ Corto
Eh oui! On a tous pris conscience que cette vieille Europe et le vaillant Oncle Sam ont perdu le souffle avec le temps, en épuisant tout le monde avec son dogme de puissance impériale et hégémonique... A vouloir régenter le monde dans ses moindres criques sauvages, le monde se rebelle.
On découvre que les pays du Sud-Est asiatiques sont devenus, à l'ombre des géants en guerre, les faiseurs de rois.
Il est temps pour l'Europe et l'Occident de mettre à jour leurs données et de revoir leurs programmes géopolitiques. Les générations humaines se succèdent et provoquent des mutations. Pourquoi vouloir l'ignorer?
Ce resserrement autour des nouvelles entités économiques signifie que si l'Occident n'est pas avec le reste du monde, il est contre lui. Ce ne sont pas les nouvelles puissances montantes qui le disent ou le pensent. Ce sont les évènements découlant des interactions entre pays et populations qui l'expriment par leur choix rationnel et par leur réalisme temporel. C'est une question existentielle. Ils ont choisi le camp le plus prometteur. Si possible sans guerre mondiale. Les pays de l'OPEP ont intérêt à ne plus se laisser marchander à la baisse. (si notre chauffage nous coûte la moitié de notre salaire, c'est la faute à nos gouvernements qui croient encore aux effets des sanctions imposées à ceux qui nous fournissent le confort). Ils n'ont pas pensé qu'on peut transformer la barre de fer en lingots d'or. Les sanctions ont permis le développement d'un commerce parallèle des hydro-carbures. Dans ce deuxième temps, des cartels concurrents se sont formés et les traditionnels gros fournisseurs ont trouvé de nouveaux créneaux bien plus juteux auprès de ces derniers. Un poids que les états ne parviennent plus à contrebalancer. Ou disons plutôt que c'est la société laborieuse qui paie l'entièreté de la facture qu'a générée son aventure atlantiste.
Si on fait fi des lois de la physique, on risque de connaître des accidents terribles. Là, si on ignore le monde... Ce monde nouveau avec son ordre en plein déploiement, on risque d'être complètement déshérités. Il vaut donc mieux y prendre part individuellement, chaque pays, pour ne pas être largués - avec son trop cher maître et patron atlantique dans ses vaines et téméraires velléités de domination.
On n'aura plus rien à y gagner avec ! C'est un Lion édenté qui doit mourir pour apaiser les veilleurs de son chevet.
Oui Marlène, ça se confirme également de manière fulgurante avec le recule des principaux groupes financiers, Vanguard cesse ses investissements dans les énergies renouvelables, ce qui en dit long et son binôme Blackrock licencie plus de 4'000 collaborateurs aux USA, très mauvais signal, impossible de suivre le parti démocrate dans ses choix contradictoires, faire des guerres alors qu'il bloque les pipe-lines du pays. Le plan de 3'000 milliards a été la goutte de trop, l'ensemble des banques centrales occidentales ne vont pas s'en remettre. Ils ont tentés de mettre la faute sur la Russie, mais là encore, plus personne n'avale ce festin de couleuvres, certainement pas les hommes gris de la finance, cette fois, le couvercle va tomber et les monnaies vont chuter. Assange regrette de ne pas avoir suivi Snowden et cet exemple résume la situation de l'Europe dans ce gâchis historique.
C'est souvent le cas, les donneurs de leçons sont bien souvent ceux qui commettent le plus de crimes, les cas font légion. Alors que les USA avaient prit le relais cette vielle Europe,
voilà que c'est cette même Europe qui plonge, comme pour précéder cet enfant insolent. Pas une bribe de maturité, les USA, cet enfant roi, a précipité son ascendance dans le chaos. Dès lors, l'Europe est doublement responsable et coupable.
Je voudrai quand même faire une remarque, je communique avec plusieurs nationaux des USA, je dirai qu'une grande partie des "américains" sont très conscients des dérives orchestrées par une sorte de mafia étatique boulonnée au pouvoir et dans une grande partie de la finance, je dirai même que le niveau de réflexion de ces personnes que je côtoie régulièrement, surprend par son niveau élevé et affuté !
Je parlerai d'autant plus, qu'il s'agit visiblement d'une prise d'otage à très large échelle, d'une propagande effrénée orchestrée dans 90% des médias, d'un endoctrinement ne craignant ni l'absurde ni la barbarie primaire. Cette emprise est très surprenante, j'ai l'impression d'assister à une chorale !
Géo, comme vous suggérez, dans votre premier commentaire, de faire le constat d'une absence totale de contrôle des africains sur leur destinée, que vous dites dans votre réponse que le Mali dépend du maïs américain, je me demandais si ce n'était pas une fois de plus, , une de manière de soutenir cette chose appelée "coopération" et qui n'est rien d'autre que du dumping. L'exemple du maïs que vous montrez est exactement ce que font les occidentaux, ils ne donnent pas de canne à pêche, ils distribuent du poisson.