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Général

  • Genève ou l’état de crise permanent

    (Texte à paraître dans le numéro de décembre de Favorit, le magazine des Russes de Suisse)
    L’étranger qui voudrait comprendre Genève ne doit jamais oublier que ce canton a toujours eu un problème de taille. Au fait, Genève est à l’exact opposé de la Russie : alors que les Russes sont confrontés à d’immenses espaces, les Genevois, eux, doivent se serrer sur un territoire minuscule tout en assumant le rôle d'une ville internationale connue partout dans le monde. Une fois qu’on a compris cette contradiction, on a compris Genève.
    Cette contradiction entre l’exiguïté du territoire et l’universalité des ambitions est à l’origine de la tension qui anime en permanence la vie politique et économique genevoise. En Suisse, Genève est connue pour la vivacité de ses confrontations politiques et ses « genevoiseries », ses mœurs excentriques qui la mettent régulièrement en porte-à-faux avec les autres cantons confédérés, beaucoup plus lisses dans leurs manières de fonctionner. La dernière en date concerne un président du Conseil d’Etat qui fut candidat au Conseil fédéral l'an dernier et qui se trouve aujourd'hui à demi-destitué pour avoir menti suite à un voyage controversé à Abu Dhabi. Des dizaines d’autres scandales ou pseudo-scandales l’ont précédé et d’autres suivront, n’en doutons pas !

    Un volcan sous le lac
    Ces péripéties ne sont que l’écume des choses. Elles ne sont que le reflet du tempérament volcanique qui couve sous la surface apparemment calme du lac (de Genève, s’il vous plaît !) Périodiquement, des jets de fumée et de lave incandescente sont projetés dans le ciel médiatique local pour faire relâcher la pression et carboniser les imprudents.
    Depuis Jules César, Genève est une bourgade juchée sur une colline idéalement située à l’extrémité d’un pont à l’embouchure du lac Léman.

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  • Dangereux Grand Jeu en Mer de Chine

    Grand Jeu, Great Game, c’est ainsi que les historiens ont appelé la politique d’endiguement de la Russie menée en Asie par l’empire britannique au XIXe siècle. Ce « grand jeu » s’est poursuivi au XXe siècle, pendant toute la guerre froide, entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. Et il rebondit au XXIe avec la décision du président Obama de basculer le centre de gravité de la politique américaine de l’Europe vers le Pacifique dans l’intention de contenir la nouvelle puissance rivale des Etats-Unis : la Chine.
    Le renforcement des 260 porte-avions et navires de la VIIe Flotte américaine et leur déploiement intempestif dans les mers chinoises, passé presque inaperçu en Occident, n’est pas pourtant pas rien dans l’aggravation des tensions en Asie du Sud-Est. Le raffut fait autour de la Corée du Nord ces derniers temps ne doit d’ailleurs rien au hasard. Les essais nucléaires israéliens ou pakistanais n’avaient pas fait autant de bruit en leur temps… Les rodomontades de Kim Jong-un, qui se sent lui aussi menacé par cette nouvelle politique, sont du pain béni pour resserrer les alliances entre Corée du sud, Taiwan, Japon et Etats-Unis et redonner une légitimité aux velléités japonaises d’abroger l’article 9 de la Constitution afin de transformer son armée défensive en force offensive. La décision de Shinzo Abe, mercredi, de dissoudre la chambre basse et d’organiser de nouvelles élections en profitant de la crise coréenne va dans ce sens.
    Ces bruits de bottes alarmants font une autre victime collatérale : le Vietnam.

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  • Qui restera pour sauver la presse suisse?

    Fin août, en commentant le regroupement des rédactions des journaux Tamedia sous un seul toit à Lausanne et la fin de l'autonomie rédactionnelle de la Tribune de Genève, de 24 Heures et du Matin Dimanche, Le Temps appelait à ouvrir le débat sur l'avenir des médias en Suisse romande. Dont acte.
    Ce qui est en jeu dans cette opération, c'est moins le déplacement de quelques dizaines de journalistes à Lausanne qu'un vrai changement de paradigme. Car contrairement à ce qui s'est passé jusqu'ici, où l'on taillait dans les effectifs des rédactions mais en préservant leur autonomie et leur identité, il s'agit ici de la dissolution de la plupart des rubriques, de l'étrangère si essentielle pour une ville internationale comme Genève, aux sports, si importants pour le maintien de l'âme populaire d’un journal, et du transfert des décisions éditoriales à Lausanne, et de fait à Zurich, puisque tout se décide là-bas.
    Pour Genève dans l'immédiat, et pour la Suisse romande à terme, c'est une catastrophe! Que la deuxième ville et la troisième économie du pays, siège des organisations internationales, n'ait plus de grand quotidien indépendant est un phénomène qui ne peut qu'avoir de graves répercussions pour l'avenir de l'ensemble de la région. Un journal, c'est non seulement des journalistes mais c'est aussi l’âme d’une région, la voix d'un terroir, un catalyseur d'énergies et d'idées. Je crois qu'il est important d'en prendre conscience et que c'est rendre service à tous, politiciens, milieux économiques et éditeurs aussi, que de leur faire part de notre refus d'assister à ce qu'il faut bien qualifier de démantèlement progressif de la presse romande. A court terme Lausanne en profite, mais à long terme, c'est l'effacement de la Suisse romande sur la scène nationale qui est en jeu.

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