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  • Contradictions énergétiques et géopolitiques

    Les tensions latentes qui minaient l’ordre mondial libéral imposé par les Etats-Unis après la disparition de l’Union soviétique et qui ont éclaté au grand jour avec la guerre en Ukraine aboutissent à des recompositions inédites des relations internationales et à des contradictions qu’il nous va falloir résoudre rapidement.

    Les premières concernent les matières premières, l’énergie et les ressources agricoles, qui se rappellent brutalement à notre souvenir alors que nous ne jurions que par les nouvelles technologies et les start-ups. Le plus gros défi consistera à concilier les objectifs climatiques à long terme (fin du pétrole et des énergies fossiles) et à court terme (construction de nouvelles installations portuaires et de dé- et regazéification, réorganisation des routes de transport pour remplacer les pipe-lines existants) alors même que ces nouvelles installations devront être abandonnées dans dix ans selon les accords climatiques en vigueur. Quel privé sera assez fou pour dépenser des dizaines de milliards pour des infrastructures qui devront être démantelées avant d’avoir pu être amorties ? Le contribuable qui verra ses factures de chauffage et de transport exploser sera-t-il d’accord de payer ?

    Idem pour les produits agricoles, sachant que le quart des exportations mondiales de céréales, d’oléagineux et d’engrais devra être stocké, acheminé et redistribué via de nouvelles routes qui contourneront l’Europe à la suite des sanctions et de la guerre en Ukraine. L’embargo sur ces produits va donner à la Russie que l’on prétend affaiblir un effet de levier immense sur les pays importateurs tout en gonflant ses revenus. Où est la logique ?

     

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  • 1000 km de gagné, 9000 de perdus

    Les glissements tectoniques qui bouleversent le monde depuis février dernier sont passionnants à observer (quand on n’est pas directement impliqué bien sûr). La parenthèse de la grande mondialisation se ferme tandis que la planète tend à se fractionner en blocs plus ou moins hostiles, aux frontières mouvantes, et que se dessinent de nouvelles solidarités et des connivences souvent surprenantes.

    C’est ainsi qu’on a pu voir l’Inde et la Chine, qui se livrent en principe à une guerre de frontières sans pitié dans l’Himalaya, faire front commun contre les pressions politiques occidentales et refuser de prendre des sanctions contre la Russie. L’Inde se profile même comme un partenaire enthousiaste de Moscou depuis les accords Poutine-Modi de l’an dernier. Ces derniers mois, par suite des menaces d’embargo européen (confirmé cette semaine), New Delhi est même devenu l’un des plus gros acheteurs de charbon et de pétrole russe. Même remarque pour le monde arabe, Arabie saoudite et Emirats inclus, qui ont tous refusé de faire allégeance à l’Occident.

    Les routes commerciales habituelles, notamment celles de l’énergie, vont se retrouver complètement chamboulées. Avec la fermeture des oléoducs russo-européens, le pétrole - et le gaz dans un avenir proche - vont devoir faire le tour du monde pour rejoindre leur destination, depuis l’ouest des Etats-Unis vers l’Europe, et du nord de la Sibérie vers l’océan Indien. Quand les passions l’emportent sur la raison, les coûts et l’écologie n’ont plus aucune importance…

     

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