Des fusils et des balles
Peut-on continuer à garder son fusil militaire et sa boîte de cartouches à la maison?
Après le carnage de Virginie et le massacre du forcené de Baden qui tue un vieillard parce qu'il s'est engueulé avec le patron du casion local, cette position est devenue franchement indéfendable.
Je n'ai pas de fusil ni de balles dans mes armoires mais je dois dire que, jusqu'ici, j'ai été plutôt favorable au maintien de l'arme militaire à la maison, par attachement à Guillaume Tell, par fidélité à une des traditions les plus typiquement suisses. Mais après Columbine, Zoug, Baden et Virginia Tech, il faut se faire une raison: rendons les fusils et les cartouches aux arsenaux militaires.
Car les faits montrent que ces événements sont parfaitement similaires. Si la violence collective tend à diminuer en Occident - quoique la violence dans les stades permette d'en douter - tout montre qu'elle tend à se privatiser, à s'incarner dans les individus. Entre le forcené de Zoug et celui de Virginia Tech, il n'y a pas de différence. Ce phénomène d'invidus instables qui pètent les plombs et massacrent leurs concitoyens avant de se faire sauter la cervelle se généralise dans tous les pays où l'accès aux armes est facile.
La Commission de sécurité du Conseil des Etats a ouvert une brèche hier en acceptant d'interdire les munitions à domicile mais pas le fusil. Art de couper la poire en deux? Demi-mesure? Oui, à coup sûr, mais c'est déjà un premier pas.