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Semaine faste à Berne et à Genève

La semaine du 10 décembre aura décidément été faste, tant à Berne qu'à Genève. D'abord parce qu'à Berne, on a pu pu chasser du Conseil fédéral le Père Fouettard grincheux qui y sévissait depuis quatre ans. Pour une fois que Noël arrive plus tôt que d'habitude, qui s'en plaindra?

Et à Genève, contre toute attente et au grand dam de ceux qui m'en faisaient le reproche dans ce blog, le canton a pu se doter d'un budget positif pour la première fois depuis longtemps en se payant le luxe de le voter à une très large majorité, seuls les adorateurs du Père Fouettard ayant décidé de le bouder. Le succès de la loi sur le chômage et le refus des initiatives fiscales dimanche sont venus confirmer ce tournant.

C'est une bonne nouvelles car ces deux succès augurent d'une Suisse et d'une Genève débarrassées de leurs mauvais génies, qui retrouvent confiance en elles et osent à nouveau parier sur l'avenir, en renouant avec ce mouvement perpétuel de réformes graduelles qui caractérise le système suisse.

Bien sûr, le pouvoir de nuisance des blochéristes déçus ne doit pas être sous-estimé. A commencer par les celui des compagnons de route dans les médias, qui pleurent le meurtre symbolique du père. Les orphelins de Christoph Blocher ont de la peine à se remettre de la disparition de la figure autoritaire et castratrice du prétendu père de la nation. Si notre ami Pascal Décaillet avait bien lu Mircea Eliade et René Girard, il saurait pourtant que c'est sur cette acte de violence sacrée que les sociétés humaines fondent leur existence et leur cohésion. Ce qui s'est passé à Berne le 12 décembre peut donc bel et bien être le signe d'un renouveau de la politique suisse.

Un renouveau qui ne passe pas par l'élection du Conseil fédéral par le peuple, qui ne ferait que compliquer encore le système. Pour être équitable et tenir compte des minorités linguistiques, religieuses et politiques qui composent subtilement la Confédération, et pour respecter la contrainte d'une élection qui se ferait forcément au système majoritaire, il faudrait mettre en place tellement de cautèles qu'on ne voit pas comment une telle opération serait meilleure que le système actuel. J'avais plaidé pour cette cause, bien avant que l'UDC s'en empare, en 1997 dans une longue analyse parue dans la Tribune de Genève: j'en suis vite revenu!

Quant à Genève, les meurtres symboliques y sont trop courants en politique pour qu'on ait besoin d'en commettre d'autres. C'est plutôt à la tradition de carnage qu'il faut mettre fin. L'unité retrouvée du parlement et l'adhésion du peuple derrière son gouvrenement sont donc à marquer d'une pierre blanche: il faut les saluer même si on n'est pas tout à fait certain que cela durera...

 

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