Le doux gazouillis des FA/18
Avez-vous déjà écouté le doux ronronnement des FA/18 le soir au fond des bois? Toutes celles et tous ceux qui l'ont fait n'ont plus de doutes et voteront oui à l'initiative de Franz Weber contre le bruit des jets militaires.
Reconnaître cette évidence, dans mon cas en tout cas, n'a rien d'un vote sanction contre l'armée ni contre l'aviation militaire en particulier. Mais c'est un fait que le FA/18 est un avion particulièrement inadapté à nos conditions géographiques, non seulement à cause du bruit (il est beaucoup plus bruyant que les précédents Tigers ou Mirages à cause de la poscombustion nécessaire à son décollage) mais aussi de la pollution qu'il engendre (sa consommation varie entre 3500 litres de kérosène à l'heure selon l'armée à 12 000 litres selon le calcul plutôt réaliste des opposants) et parce qu'il est davantage conçu pour de grands espaces (les Etats-Unis ou les océans) que pour un petit pays alpin.
Enfin, il n'est pas non plus équitable que l'armée ayant réduit ses aérodromes d'entraînement de 15 à trois, deux des places de vol subsistant se trouvent en Suisse romande (Sion et Payerne, le troisième se situant à la frontière du Valais, à Meiringen dans l'Oberland bernois). Après tout, s'il faut supporter ce bruit infernal, que ce soit au moins de façon équitable entre Romands et Alémaniques. On voit bien le calcul: en réduisant le nombre d'aérodromes et en faisant voler les avions pendant la semaine, on évite de heurter les oreilles des citadins qui ne fréquentent la campagne et la montagne que le week-end.
Pour ces raisons, le soir au coin des bois, je préfère encore le rugissement déchaîné des rouge-gorge au gazouillis des FA/18...