La succession Couchepin et le mauvais génie suisse
Piaffant d’impatience tout en rongeant leur frein: les candidats radicaux à la succession de Pascal Couchepin ont dû subir nombre d’avanies avant de commencer à pouvoir se déclarer. Pendant des semaines, ils se sont tortillés sur place, comme des jeunes filles à leur premier bal, sans jamais oser entrer dans la danse. Il faut dire à leur décharge que leur président, Fulvio Pelli, avait soigneusement miné le terrain. Le Tessinois est passé maître dans l’art du je suis candidat moi non plus.
Mais depuis que Didier Burkhalter a franchi le pas, le dépôt des candidatures va s’accélérer et le torrent des ambitions va pouvoir se déchaîner librement. Car, désormais, l’habile Pelli a intérêt à ce qu’un maximum de candidats se déclare s’il veut rester le joker d’ultime recours. Un duel à deux ou à trois, monté en épingle pendant des semaines, ne pourrait que lui nuire, diviser le parti, et causer des dommages peut-être irréparables. Tandis qu’une foule de prétendants avides et chamailleurs le ferait vite apparaître en héros sauveur de la patrie en danger, tel Ulysse de retour à Ithaque. Les circonstances vont l’aider car les Vaudois et les Genevois ne pourront pas laisser le Neuchâtelois partir seul : ce serait montrer à leur propre électorat qu’ils n’ont aucune personnalité d’envergure à proposer. Or la nature a horreur du vide.