Guerre à la terreur : histoire d’une faillite
Proclamée voici 14 ans par Georges W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la guerre à la terreur vient d’entrer dans une nouvelle phase avec les proclamations bellicistes de François Hollande qui sont suivi le bain de sang parisien. La France est en train de tomber dans le même piège que les Etats-Unis : plus de bombes à l’extérieur, plus de lois répressives à l’intérieur, moins de libertés, moins de démocratie, et surtout moins d’intelligence.
Seul point positif, les Français ont enfin changé d’avis et se sont rapprochés du seul allié qui combat sérieusement les terroristes salafistes de Daech, à savoir la Russie de Poutine, et désormais, la Syrie d’Assad. Mais qui se souvient de l’exemple du regretté Helmut Schmidt, qui, à la fin des années 1970, était venu à bout de la Rote Armee Fraktion en refusant de restreindre les libertés publiques et en réaffirmant les fondements de la démocratie contre ceux qui voulaient l’abattre ?
Et qui, dans l’avalanche “d’émotions” qui a submergé les médias, s’est jamais posé la question du pourquoi ? Du vrai pourquoi, et pas du pourquoi qui reste à la surface de l’événement et surfe sur l’écume de l’émotion. La réponse est facile : cette question est taboue, et aucun média français (ni européen) ne se l’est sérieusement posée, parce qu’elle met à nu non seulement les incohérences mais la duplicité et la stratégie suicidaire pratiquées par les Etats occidentaux depuis trente ans. On se focalise sur les banlieues, les mosquées, la déréliction spirituelle et l’attrait de la communauté pour les jeunes, ou on profite de l’occasion pour faire monter la mayonnaise islamophobe, tout en épargnant les vrais responsables.