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  • La revanche de l’économie réelle

    Il y a plus de vingt ans, en mars 2000, éclatait la première bulle internet, inaugurant un cycle de faillites retentissantes (Enron) et de dévoilement de fraudes massives (Worldcom, Adelphia) qui durèrent jusqu’en 2002 et jetèrent un discrédit durable sur la branche. Un débat opposa alors les tenants de l’économie réelle – celle de l’industrie et des services traditionnels – aux apôtres de l’économie virtuelle pour qui le salut de l’humanité reposait sur les nouvelles technologies de l’information comme on les appelait alors.

    On oublia bien vite cette crise et ces querelles. De nouveaux venus, les fameux GAFAM et leurs satellites plus ou moins baroques - plateformes blockchain et cryptomonnaies – apparurent sur la scène et monopolisèrent l’attention des médias et d’investisseurs boursiers avides de gains d’autant plus rapides que l’argent coulait à flots grâce à la politique d’assouplissement quantitatif mise en place par les banques centrales après la crise hypothécaire de 2008.

    L’économie virtuelle adossée à l’argent virtuel (mais aux bénéfices bien réels, eux) a tourné à plein régime jusqu’à ce que la machine se grippe au début de cette année, rattrapée par les dures contingences du monde matériel. Les bourses et les valeurs technologiques ont plongé, suivies par la chute des habituels carambouilleurs de la finance, dont l’angélique patronne de Theranos Elizabeth Holmes et le gentil Sam Bankman-Fried sont les plus éminentes figures.

     

     

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  • Europe : le risque du grand déclassement

    « Alors que l’Union européenne fait la guerre, l’Asie fait du commerce. » C’est ainsi que le grand universitaire singapourien Kishore Mahbubani résume la situation actuelle. Mahbubani n’est pas n’importe qui. Ancien ambassadeur et président du Conseil de sécurité, universitaire renommé, classé parmi les 100 intellectuels le plus influents du monde et les 50 plus grands penseurs du capitalisme, il n’est pas précisément un complotiste décliniste et antimondialiste.

    Et pourtant il estime que l’Europe a commis une énorme erreur en voulant exclure la Russie de sa sphère économique et que les Etats-Unis se trompent en pensant qu’ils vont gagner la guerre froide 2.0 qu’ils viennent d’initier juste parce qu’ils ont remporté la première. Ses arguments ? Dans les années 1950, la Chine ne pesait presque rien dans l’économie mondiale. Pas plus que l’Inde, le Sud-Est asiatique ou les autres BRICS. Ces dernières semaines lui donnent raison. La nouvelle est passée inaperçue en Occident, mais qui a noté qu’en août l’Inde avait détrôné la Grande-Bretagne comme cinquième économie mondiale ? Et que, comble d’ironie, en octobre un fils d’immigré indien succédait à une Britannique pur sucre comme premier ministre de Sa Majesté Charles III ? Quand la métropole se fait supplanter par son ancienne colonie et que sa vie politique sombre dans la médiocrité et l’insignifiance, c’est qu’il y a péril en la demeure.

    La même mésaventure est en train d’arriver à l’Allemagne, qui, par fanatisme atlantiste, a laissé saboter son pipeline Nordstream sans réagir et vient de se couper de ses sources d’énergie bon marché pour se brancher sur le gaz de schiste américain et le LNG qatari beaucoup plus cher. Ce n’est pas le voyage bienvenu mais fort critiqué d’Olaf Scholz en Chine qui va rétablir la situation.

     

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  • Des nouilles à la voiture qui fait trembler Tesla. Un reportage au Vietnam

    C’est une histoire qui commence par un restaurant de nouilles en Ukraine en 1993 et qui continue aujourd’hui au Vietnam sous la forme du premier conglomérat du pays avec un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars en 2021. Entretemps, son fondateur, Pham Nhat Vuong, 54 ans, qui s’était établi à Kharkov après avoir terminé ses études de géologie à Moscou, est devenu le premier milliardaire vietnamien avec une fortune estimée à 8 milliards de dollars et un groupe qui compte parmi les 50 plus grands d’Asie. Une trajectoire qui n’a rien à envier à celle des garages de Bill Gates et Steve Jobs.

    Après avoir vendu son usine ukrainienne de produits alimentaires pour 150 millions de dollars à Nestlé en 2000, l’entrepreneur est rentré à Hanoï où il a commencé par investir très classiquement dans l’immobilier et la construction, puis le commerce de détail, les stations balnéaires, le textile, les télécoms, la médecine, l’électronique, l’enseignement universitaire et depuis 2018 dans les voitures, les scooters et les autobus électriques, sous les marques VinFast et VinBus.

    Cette même année, le groupe investit 1,3 milliard d’euros dans la construction d’une mégafabrique de voitures dans la zone industrielle de Haiphong, proche du port, sur un site de 335 hectares. Les usines sont achevées deux ans plus tard et, depuis 2020, malgré la crise du Covid, elles ont entamé la production en série de modèles électriques haut de gamme. Le design est assuré par l’italien Pininfarina, la plate-forme d’assemblage par les allemands BMW et Siemens, les 1200 robots de montage par ABB et la direction des opérations par d’anciens cadres de General Motors, Ford ou Skoda.

     

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