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  • Réponse aux épidémies : plus jamais ça !

    Pour information, voici la proposition de résolution que je viens de soumettre au Grand Conseil genevois.
    Au moment où nous allons passer d'une crise sanitaire inédite à une crise économique, sociale et peut-être politique de grande ampleur, il me semble en effet essentiel de tirer un bilan sans concession de cette crise épidémique et de prendre les mesures nécessaires afin d'éviter que l'impréparation, les erreurs et parfois les mensonges proférés ne se répètent à l'avenir.


    Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève,
    considérant:

    - la grave pénurie de masques, de gants, de gel hydro-alcoolique et de tests qui a suivi l’éclatement de l’épidémie de Cobid-19

    - l’absence de gestion des stocks de matériel sanitaire adéquat en amont de l’épidémie

    - le manque de transparence voire les mensonges, puis les polémiques et indications contradictoires qui s’en sont suivies concernant notamment l’usage des masques et des tests pendant l’épidémie et lors du déconfinement

    - l'incapacité à s’inspirer d’expériences étrangères, et en particulier de pays d’Asie habitués aux épidémies pour prévenir et gérer la crise, repérer et traiter les patients infectés, définir les modalités du confinement et préparer la sortie de crise et la remise en route de l’économie


    invite les Chambres fédérales à tout mettre en oeuvre pour éviter qu’une telle situation se reproduise et notamment à

    - mettre en place une gestion centralisée des stocks de matériel sanitaire nécessaire à la prévention et à la lutte contre des épidémies

    - mettre en place une coordination centralisée des politiques sanitaires fédérale et cantonales

    - respecter les droits humains en assurant un accès libre à l’information à tous les médias et en évitant toute discrimination entre les catégories de la population, et notamment vis-à-vis des personnes âgées

    - éviter toute mesure qui contribuerait à restreindre la vie privée des citoyens et à instaurer des mesures de surveillance numérique des citoyennes et citoyens au nom de la lutte contre l’épidémie

    - faire la transparence sur les liens d’intérêt des fonctionnaires, médecins, experts et responsables publics et privés en charge de la politique sanitaire et de la lutte contre les infections aux niveaux fédéral et cantonal

    - mener une enquête approfondie sur la gestion de la crise et ses conséquences sur la morbidité et la mortalité effectives par rapport aux autres causes de décès (grippe, maladies pulmonaires, etc.) et sur les coûts sanitaires, sociaux, économiques et financiers qu’elle a induits



    EXPOSÉ DES MOTIFS


    Mesdames et
    Messieurs les députés,

    Si la gestion de la crise du coronavirus a été plutôt bien conduite par les autorités fédérales et cantonales, en évitant à la fois des mesures de confinement trop sévères et un laxisme excessif, il n’en va pas de même pour ce qui concerne la gestion en amont et en aval de l’épidémie.
    De sérieux problèmes sont apparus, qui méritent d’être résolus avant qu’un retour du Covid-19, ou un nouveau virus, ne frappent à nouveau.
    Cette crise a notamment mis en évidence une pénurie cruelle de matériels sanitaires nécessaires pour lutter contre la propagation de la contagion, une concentration funeste des industries et des fabrications de matériels et des produits de base pharmaceutiques dans quelques pays seulement (Chine, Inde et Etats-Unis en particulier), une absence de doctrine criante en matière d’utilisation et de mesures préventives (port du masque en particulier), des principes de confinement ou de quarantaine variant fortement d’un pays à l’autre (la Suède et l’Allemagne n’ont pas confiné ou très peu), des polémiques néfastes concernant les traitements possibles. Certains pays comme la Grèce ont par exemple utilisé la chloroquine dès le diagnostic alors que d’autres la prohibaient, et cela avec une efficacité reconnue par l’OCDE qui cite ce pays en exemple (cf. La Grèce résiste mieux qu’attendu au Covid-19, Le Temps, 25 avril 2020).
    Enfin, cette épidémie, par l’ampleur inédite des mesures qu’elle a causées, a et aura des conséquences sanitaires (opérations chirurgicales, visites médicales et traitements de pathologies reportés), sociales (augmentation des risques pour les personnes vulnérables et les plus défavorisées, augmentation du chômage, mise à l’écart des personnes âgées qui relève d’un apartheid social inadmissible, personnes qu’on a laissé mourir toutes seules dans les EMS contrairement aux principes mêmes de la civilisation), économiques (faillite d’entreprises et d’indépendants, grave risque de récession) et financières (énorme augmentation de l’endettement) qui pourraient s’avérer catastrophiques, alors même que la mortalité due au coronavirus n’excède pas celle d’une grosse épidémie de grippe.
    Pour toutes ces raisons, il convient de mettre tout en oeuvre pour qu’une telle situation se reproduise et de tirer toutes les leçons possibles de l’événement que nous venons de vivre afin qu’il ne se répète pas.
    C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs les députés, je vous invite à donner une suite favorable à cette résolution.