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Le culte du chef comme programme politique

Les politologues Claude Longchamp et Pascal Sciarini ont exposé la semaine dernière à Genève leur vision des prochaines élections fédérales et esquissé le paysage politique suisse ces prochaine années.

Plutôt décoiffant!

Pascal Sciarini, directeur du Département de sciences politiques à l'Université de Genève, distingue plusieurs tendances lourdes: une montée inexorable de l'UDC depuis 15 ans et des Verts depuis les années 2000; une "nationalisation" accrue des campagnes, qui se menaient jadis sur des enjeux cantonaux alors qu'aujourd'hui c'est le parti national et les thèmes nationaux qui mènent le bal; une campagne électorale devenue permanente et à l'américaine, c'est à dire avec professionnalisme, des capitaux, des attaques personnelles, une polarisation et une personnalisation extrême des candidats (cf. la campagne "Soutenez Blocher" ou "Tous avec Doris Leuthard" du PDC). Finis les programmes, vivent les chefs charismatiques!

Le directeur de l'Institut gfs Claude Longchamp voit plusieurs scénarios originaux se profiler: il pense que l'UDC a mangé son pain blanc et ne va plus guère dépasser son niveau de 2003 et que le PDC va s'installer durablement devant le parti radical, en perte de vitesse continue selon lui, parce que, suite à son virage à droite très marqué, il ne cesse de perdre ses électeurs centristes tout en étant happé par la galaxie UDC.

Tout cela pose un problème aigu de gouvernabilité du pays. Les deux sont d'accord pour convenir que la concordance consensuelle est morte et enterrée pour longtemps. Sciarini milite pour une concordance réduite, de centre-droit ou de centre-gauche autour du PDC et du PRD. Longchamp est en faveur d'une concordance conflictuelle qui intégrerait un Vert au Conseil fédéral à la place du second radical. La majorité automatique UDC-PRD ne ne pourrait ainsi plus fonctionner et le gouvernement serait obligé de rétablir la collégialité en négociant des majorités au cas par cas, le PDC retrouvant son rôle naturel d'arbitre entre la droite et la gauche.

Tout cela est au fond assez passionnant, ce qui explique que le taux de participation a fait un bond, que confirment les derniers sondages...

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