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Pour réussir Telecom à Genève

 

Soyons clair : on a frisé la catastrophe. Il s’en est fallu de peu que la grand-messe des télécommunications prévue en octobre prochain à Genève ne tombât en vrille. Après tous les efforts consentis pour ramener ce salon à Genève, c’eût été un désastre que de devoir annuler l’édition 2009.

C’est à la faute à la crise, bien sûr : Telecom eût-il eu lieu cette semaine, à la place du salon de l’auto, qu’il eût été au moins un demi-succès. Mais la crise n’est pas seule responsable, comme en atteste le succès éclatant du Congrès Mondial GSMA de la Téléphonie Mobile qui s’est tenu en février à Barcelone.

Les difficultés de Genève sont également structurelles et tiennent à trois problèmes : une périodicité hasardeuse, une localisation erratique et une gouvernance trop complexe. La montée en puissance du salon de Barcelone, qui regroupe les opérateurs mondiaux de téléphonie mobile et possède de ce fait une force de frappe redoutable, tient à une formule simple : un lieu, une date et un pouvoir de décision uniques.

La périodicité d’abord : d’abord quadriennal, ITU World Telecom est devenu triennal tout étant subdivisé en réunions biennales. Ce rythme de sénateur ne correspond plus à la vitesse trépidante des innovations qui agitent l’industrie des télécoms depuis une vingtaine d’années. Certaines entreprises sont nées, ont vécu et sont déjà mortes avant même d’avoir eu le temps d’être présentes à l’un des salons Telecom. Il faut impérativement passer à un rythme annuel, régulier, qui fidélise les participants, qui peuvent déjà bloquer la date du salon suivant au moment de se quitter. La décision de refaire une édition en 2011 et de tenir une conférence annuelle, est un pas dans la bonne direction, mais pas encore suffisant.

La localisation ensuite. Pendant 30 ans, les éditions mondiales se sont tenues à Genève avec succès. Puis, à la demande des pays membres de l’Union internationale des télécommunications qui voulaient leur part du gâteau, on a délocalisé, en totalité comme à Hong Kong, ou en partie comme à Rio. Une solution bâtarde et coûteuse, parce qu’on ne peut pas rassure une clientèle en changeant perpétuellement de lieu, et parce qu’il faut recommencer presque à zéro chaque édition au lieu de pouvoir consolider les acquis et se concentrer sur les innovations.

La gouvernance enfin. Si on peut admettre que Telecom est une émanation de l’UIT et doit le rester, rien n’empêche de sous-traiter les tâches opérationnelles et organisationnelles à un organisme indépendant. Le processus de décision au sein de l’UIT – rappelons que les Etats paient leur cotisations sur une base volontaire – est trop complexe, trop lent et trop aléatoire pour permettre à une entreprise de ce genre de survivre dans un contexte de vive concurrence et de changements rapides. S’il faut attendre que les pays membres se déterminent sur toutes les questions importantes, World Telecom est mort. Il est donc urgent de trouver une formule qui permette à l’UIT d’en rester le mandant tout en confiant l’exécution à un mandataire capable de s’adapter rapidement aux évolutions des marchés et des technologies. On en prend le chemin, mais le temps presse.

 

 

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