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Vive le 14 Juillet et le 1er Août!

mettan annemasse 14 juillet 2010 duppessey Limon.pngDiscours prononcé le 13 juillet à l'aérodrome d'Annemasse à l'occasion des fêtes du 14 juillet [cliquer sur la photo Bénédicte Limon pour l'agrandir]

 

Monsieur le Maire d’Annemasse, cher Christian,

Monsieur le Syndic de Nyon, cher Daniel,

Mesdames et Messieurs les élus de Haute-Savoie,

Citoyennes et citoyens d’Annemasse, chers amis,

 

Je tiens d’abord à vous dire de tout le plaisir et le grand honneur que vous nous avez faits en nous invitant, nous autres citoyens suisses, à venir célébrer avec vous ce soir la Fête nationale française. Pour nous Suisses, qui avons mis près de 600 ans pour nous mettre d’accord sur la date d’une fête nationale commune à tous nos cantons et plus de 700 ans avant de la déclarer jour férié sur l’ensemble du territoire suisse, le 14 juillet est en effet un must absolu. A nos yeux, c’est sans aucun doute ce qui se fait de mieux au monde en la matière. Chaque année, du Président de la République au plus humble maire de village, du citoyen le plus riche au plus pauvre, du plus âgé au plus jeune, toute la France se retrouve pour commémorer les valeurs fondatrices et universelles de la République : Liberté-Egalité-Fraternité.

 

A nous Suisses, qui n’avons connu la République que pendant les brèves années du protectorat napoléonien, ces grands mots nous font un peu peur. Nous les respectons et nous les admirons, mais ils nous impressionnent un peu. Notre tradition nationale, que nous célébrons quinze jours après la vôtre, le 1er Août, s’inspire davantage du petit groupe, de la petite communauté, que de la grande nation. Nous trouvons en effet notre origine dans la volonté d’autodéfense et d’entraide des petites communautés alpines menacées par la politique de puissance des grands seigneurs des plaines allemandes ou italiennes. Notre devise fondatrice est « Un pour tous, tous pour un ». Commencée en 1291 contres les empereurs Habsbourg, cette tradition a plutôt bien fonctionné au cours des siècles puisque la Suisse a réussi à traverser sans encombre toutes les vicissitudes de l’histoire. La version plus contemporaine et un peu moins romantique de cette belle maxime serait plutôt « Chacun pour soi quand tout va bien et tous ensemble quand tout va mal ». Dans cette solidarité à géométrie variable, on retrouve ce magnifique pragmatisme qui est l’une des caractéristiques de notre identité et l’une de nos principales richesses nationales.

 

Le message que nous souhaitons faire passer ce soir en fêtant ce 14 juillet est en fait très simple. Ce message est le suivant : nos deux traditions nationales, nos deux identités, loin de s’exclure et de nous diviser, peuvent parfaitement se conjuguer et nous rassembler pour peu que nous en ayons, tous ensemble, la volonté.

 

Comment donner de la chair, du corps et une âme à l’agglomération franco-valdo-genevoise en gestation ? Comment faire face aux craintes et aussi aux insultes –  ce n’est pas à vous que je rappellerai ce malheureux terme de racaille utilisé à votre égard – que suscitent les échanges transfrontaliers entre nos deux villes ? Ces questions avaient préoccupé les participants aux premières assises transfrontalières que nous avions organisées à Genève le 4 juin dernier en vue de jeter les bases d’une nouvelle gouvernance de notre espace commun de vie. Ce sont les questions que Christian Dupessey, Daniel Rossellat et moi-même nous étions posées à l’issue de ces assises. Les femmes et les hommes de vivent pas que de pain, de rails, de  routes ou d’argent, ils ont aussi besoin de symboles.

 

Genève, Nyon, Annemasse sont les trois villes principales de la région franco-valdo-genevoise. Nos trois villes sont le symbole renouvelé du serment d’assistance et de coopération mutuelle que les trois cantons primitifs de Suisse centrale s’étaient jurés en 1291 lorsqu’ils ont donné naissance à la Suisse actuelle. Un pacte d’alliance revivifié par la formule française Liberté-Egalité-Fraternité, qui rappelle qu’il ne peut y avoir de collaboration réussie sans la liberté d’y adhérer, sans l’égalité de traitement entre les partenaires, et sans la fraternité des cœurs et des âmes pour la souder.

 

Voilà ce que nous voulons pour notre région, que nous soyons Français ou Suisses, que nous soyons Genevois, Vaudois ou Savoyards.

 

Vive la France et Vive la Suisse !

Vive Annemasse, Vive Nyon et Vive Genève !

Et vive le 14 juillet et le 1er août!

 

 

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