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Les moments forts de l'année 2010

Assises transfrontalières, rénovation des salles, rationalisation des commissions et des sessions du Grand Conseil, voici le bilan de l'année de présidence du Grand Conseil

Quand on prend congé d’une charge publique, l’usage veut qu’on fasse les remerciements à la fin. Permettez-moi d’inverser cet ordre parce que j’ai conscience que rien de ce qui a pu être réalisé au cours de cette année de présidence ne serait advenu sans la compréhension de ma femme, de ma fille et de mon parti, sans le travail et l’engagement résolus du Secrétariat du Grand Conseil, de Mme le Sautier et de son équipe, et sans le soutien de la grande majorité des membres du Bureau.

La première année de législature est toujours exigeante car il s’agit de mettre le nouveau Parlement sur les bons rails, ne serait-ce qu’en assurant la prestation de serment du Conseil d’Etat. Tout cela dévore beaucoup de temps et d’énergie. Vous avez pu le constater aussi bien que moi, cette année n’a donc pas été qu’un long fleuve tranquille et a connu maintes turbulences qu’il a fallu gérer. Que toutes et tous en soient vivement remerciés.

J’aimerai maintenant revenir sur les moments forts de l’année écoulée, en commençant par ceux qui vous ont fait sourire et qui vous ont parfois agacé, à savoir les citations philosophiques en ouverture de séance. Elles ont été choisies dans toutes les cultures, sur tous les continents et dans toutes les obédiences politiques en gardant à l’esprit la devise de Cicéron, ce grand magistrat romain, pour qui « tout homme et toute femme politique doivent d’abord se dévouer à l’intérêt public ». Je ne suis pas sûr que le but ait été atteint mais au moins aura-t-on tenté d’y prétendre.

Sur un plan plus concret, diverses initiatives ont été prises et acceptées par le Grand Conseil. Tout d’abord, nous avons pu accélérer le traitement des objets en suspens et rationaliser notre emploi du temps lors de la session du vendredi après-midi en amendant la loi portant règlement de notre Conseil pour y ajouter les pétitions et les objets non traités en commission depuis plus de deux ans. Il devenait urgent de répondre plus rapidement aux citoyennes et citoyens qui avaient pris la peine de s’adresser à nous par voie de pétition. Notre ordre du jour a déjà commencé à en ressentir les effets positifs.

Dans le même ordre d’idée un projet de loi proposant d’améliorer l’organisation et le travail de nos commissions est actuellement à l’examen à la commission des droits politiques. Enfin, il faut encore signaler la loi sur l’archivage électronique de nos débats qui améliore la transparence de nos travaux pour la population et permettra aux historiens et psychologues du futur de décrypter sur internet et en images les comportements politiques de ce début du XXIe siècle.

C’est toujours dans ce souci de rendre nos travaux plus efficients et plus visibles que nous avons lancé les travaux de rénovation de la salle et des accès publics du Grand Conseil. Le dossier est bien avancé et le programme du concours public est en passe d’être adopté. Il reste quelques détails à régler avec le Conseil d’Etat concernant la répartition des locaux mais j’espère vivement que cela n’entravera pas le lancement du concours, cette difficulté pouvant être aisément résolue pendant la durée des travaux.

Mais c’est surtout dans le domaine de la coopération intercantonale et transfrontalière que j’ai  voulu mettre l’accent pendant cette année. Des contacts réguliers avec nos collègues romands et vaudois en particulier ont eu lieu tout au long de l’année et ont culminé avec l’accueil des Bureaux des parlements romands, de Berne et du Tessin à Genève en octobre dernier ainsi qu’avec le vote de la loi sur la Convention des parlements, dont le secrétariat général devrait être assuré par notre Grand Conseil.

Cette collaboration a été étendue au-delà de la frontière, avec nos voisins et amis français, avec lesquels nous sommes condamnés à nous entendre, que nous le voulions ou non. Les dernières péripéties franco-françaises à propos du CEVA démontrent à quel point ce dialogue est vital et doit être entretenu et nourri si nous voulons avancer et construire ensemble l’agglomération franco-valdo-genevoise. C’est un domaine sensible, ingrat, qui ne paye ni sur le plan politique ni sur le plan médiatique, et qui donne volontiers matière aux dérives populistes, mais qu’il est de notre devoir de labourer et de semer sans relâche, souvenez-vous de la devise de Cicéron !

Une importante initiative a été prise avec l’organisation des premières assises transfrontalières franco-valdo-genevoises qui ont réuni 180 élus de part et d’autre de la frontière en juin dernier. Elle demande à être prolongée notamment avec la mise en place de la commission transfrontalière. Deux résolutions et un projet de loi actuellement voté par la Commission des affaires communales, régionales et internationales ont appuyé cette démarche. L’élan doit être maintenu si l’on veut venir à bout des résistances, des conservatismes et des peurs que suscite cette nécessaire ouverture. C’est pour cela que, de façon symbolique, j’ai pris la décision d’associer Genève, Annemasse et Nyon afin de célébrer ensemble les fêtes du 14 juillet et du 1er Août cet été.

Ce bilan ne serait pas complet si je ne mentionnais pas quelques ombres au tableau. Je ne veux pas parler de l’affaire libyenne parce que nous aurons l’occasion d’y revenir quand le point sera traité à l’ordre du jour. Chacun pourra alors s’expliquer. Je veux parler des plaintes pénales déposées contre la présidence du Grand Conseil. Jusqu’ici, en 150 ans d’histoire, notre parlement n’avait jamais estimé utile de laisser à la justice, au troisième pouvoir, le soin de trancher ses différends politiques. Quoi qu’on puisse penser, je ne suis pas sûr que cette évolution soit positive pour le premier pouvoir que nous sommes censés incarner.

Mais j’arrête ici car, comme dit encore Cicéron, il serait honteux de faire son  propre éloge. Permettez-moi donc de conclure par une toute dernière citation, empruntée à de Gaulle, dont on vient de fêter le 40e anniversaire de la mort, et qui me paraît bien refléter l’esprit qui m’a guidé tout au long de cette année d’engagement en faveur de notre Conseil et de Genève : « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres ».

C’est le précepte que je transmets au nouveau Président et au nouveau Bureau auxquels je souhaite mes meilleurs vœux de succès et de réussite pour l’année qui vient.

Merci de votre attention.

 

 

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