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Des mérites des fromages suisses à Arpette

9e étape - Trient-Chalet du Glacier-Alpage de Vésevey-Fenêtre d’Arpette-Val d’Arpette-Relais d’Arpette - Samedi 3 août
Temps frais, idéal pour marcher. Départ à 8h30. Montée pendant une bonne heure en pente douce à travers prairies et bois jusqu’à la buvette du glacier du Trient, jadis aux pieds du glacier. On y apprend que ledit glacier a perdu un kilomètre entre 1890, au moment où l’on exploitait sa glace pour l’expédier par train à Paris, et les années 1980, et qu’il a de nouveau reculé d’un kilomètre ces trente dernières années !
Le chemin remonte ensuite la crête de la moraine et les choses se corsent. Il devient de plus en plus raide. Un hélicoptère jaune treuille les provisions et le bois pour les bergers de l’alpage de Vésevey, atteint au bout d’une autre heure. Les deux bergers, originaires de Martigny et donc Valaisans pur sucre, les entreposent dans la minuscule cabane de pierre qui leur sert d’abri, fauchent les orties, rangent le bois de feu. Ils veillent sur 130 moutons. Par beau temps, ils jouissent d’une vue spectaculaire sur les glaciers. Mais les journées de pluie et de brouillard doivent être longues, quand il faut rester terrés dans cet abri exigu, sans eau ni électricité, et où l’on peut à peine se tenir debout.
Après l’alpage, le chemin ne prend même plus la peine de faire des virages et grimpe carrément à la verticale! Et pourtant on y croise une foule de gens, de tous âges et de toutes nationalités, comme d’habitude. C’est qu’on est au cœur du tracé du Tour du Mont-Blanc, le plus populaire des Alpes. Je transpire aux côtés de deux Irlandais et d’un Australien, qui, comme moi, portent leur âge et s’arrêtent souvent pour retrouver leur souffle.
Enfin, au bout de deux nouvelles heures, la Fenêtre d’Arpette est en vue. C’est la cohue, les montants croisent les descendants, tous s’arrêtant sur le col pour la pause déjeuner.
La descente sur le vallon d’Arpette est presque aussi rude que la montée. Mille deux cents mètres de dénivelé à la montée, mille à la descente sur des chemins étroits et caillouteux, ce n’est pas franchement un cadeau pour des citadins embourgeoisés dans mon genre. Chaque pas doit être soigneusement calculé pour éviter la glissade ou la culbute à travers les rochers. Des blocs de granite obligent à se mettre à quatre pattes. Les bâtons sont précieux pour amortir les chocs et ménager les genoux. La fin des éboulis n’offre qu’un maigre répit.
Enfin, au bout d’une grosse heure, les premiers arbres apparaissent et la nature devient plus amicale, les fleurs, les vernes, les épilobes et un petit torrent égaient un univers qui était devenu par trop minéral.
L’alpage d’Arpette et son refuge sont en vue et, après une petite pause rafraîchissante au bord du torrent, m’y voilà rendu vers 17h. Rude journée en vérité. Mais je suis content d’avoir enfin parcouru ce vallon, souvent descendu à ski et souvent évoqué par mes parents qui venaient y cueillir les myrtilles sauvages, fort réputées, lorsque c’était encore permis. La cueillette au peigne est aujourd’hui interdite et il faut désormais les déguster une à une...
Le soir, je partage une fondue avec deux Hollandais, une Australienne et trois Français. Bonne consistance mais goût un peu fade, adapté aux touristes de toutes obédiences... J’explique à mes convives éberlués qu’il existe autant de fondues que de sortes de sushi, qu’on peut les déguster avec différents vins et qu’on peut décoller la croûte du fond du caquelon. Après cet exposé introductif, j’ouvre la discussion sur la raclette et les mérites du fromage suisse. Sauf que le petit déjeuner du lendemain matin vient casser l’illusion : on nous sert des tranches d’un fromage industriel insipide alors qu’on peut admirer des vaches d’Hérens et leurs tétines dodues par la fenêtre...

La descente sur le vallon d’Arpette est presque aussi rude que la montée. Mille deux cents mètres de dénivelé à la montée, mille à la descente sur des chemins étroits et caillouteux, ce n’est pas franchement un cadeau pour des citadins embourgeoisés dans mon genre. Chaque pas doit être soigneusement calculé pour éviter la glissade ou la culbute à travers les rochers. Des blocs de granite obligent à se mettre à quatre pattes. Les bâtons sont précieux pour amortir les chocs et ménager les genoux. La fin des éboulis n’offre qu’un maigre répit.
Enfin, au bout d’une grosse heure, les premiers arbres apparaissent et la nature devient plus amicale, les fleurs, les vernes, les épilobes et un petit torrent égaient un univers qui était devenu par trop minéral.
L’alpage d’Arpette et son refuge sont en vue et, après une petite pause rafraîchissante au bord du torrent, m’y voilà rendu vers 17h. Rude journée en vérité. Mais je suis content d’avoir enfin parcouru ce vallon, souvent descendu à ski et souvent évoqué par mes parents qui venaient y cueillir les myrtilles sauvages, fort réputées, lorsque c’était encore permis. La cueillette au peigne est aujourd’hui interdite et il faut désormais les déguster une à une...
Le soir, je partage une fondue avec deux Hollandais, une Australienne et trois Français. Bonne consistance mais goût un peu fade, adapté aux touristes de toutes obédiences... J’explique à mes convives éberlués qu’il existe autant de fondues que de sortes de sushi, qu’on peut les déguster avec différents vins et qu’on peut décoller la croûte du fond du caquelon. Après cet exposé introductif, j’ouvre la discussion sur la raclette et les mérites du fromage suisse. Sauf que le petit déjeuner du lendemain matin vient casser l’illusion : on nous sert des tranches d’un fromage industriel insipide alors qu’on peut admirer des vaches d’Hérens et leurs tétines dodues par la fenêtre...

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