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Conserve de champignons à La Fouly

10e étape – val d’Arpette-Champex-Issert-Praz de Fort-La Fouly – Dimanche 4 août 2019
Après la rude étape d’hier, la journée s’annonce tranquille, dominicale, dans tous les sens du mot, soit plutôt reposante. Comme tous les matins, je procède donc à mes exercices de yoga et et à mes étirements rituels, sans hâte, sous les sapins en regardant le soleil descendre le long du val d’Arpette, à côté des vaches qui broutent. Vers 8h45, je m’élance le long du torrent puis du bisse qui alimente le lac de Champex. La station est encore endormie. Seuls quelques pêcheurs occupent les rives et tentent d’accrocher quelques truites d’élevage avant l’arrivée massive des randonneurs et des amateurs de pédalos.
Après Champex, le chemin descend en pente douce et très agréable le long du Val Ferret. Le Sentier des Champignons est dédié à la mycologie locale et est balisé de panneaux explicatifs sur les principales espèces locales, bolets, cortinaires, russules, amanites. Par réflexe, je jette un coup d’œil sur les pentes et ne tarde pas à être récompensé. Après quelques minutes, j’aperçois sur deux petits amas de pied-de-moutons qui font bien 500 grammes chacun. Je les ceuille en me disant que je trouverai bien une solution pour les apprêter.
Après une bonne heure de descente, on arrive à Issert, au milieu du val Ferret. Les randonneurs du Tour du Mont-blanc marchent en procession. Petite pause sur la minuscule terrasse du café du village, à côté d’un groupe de gens du coin qui les regarde défiler en buvant l’apéro. Le spectacle est fascinant et on se sent bien à l’ombre à regarder transpirer des gens en plein soleil...
Le chemin remonte ensuite le long du val en traversant des petits hameaux tranquilles et bien aménagés, avec des raccards à blé et des granges-écuries aux façades de bois souvent sculptées de symboles religieux, croix, rosaces, inscriptions qui témoignent de la vie agricole intense des lieux. On quitte le sentier des champignons pour celui des greniers à blé.

Après Praz-de-Fort, dont le nom reste associé dans mes souvenirs d’enfance à une sympathique vache que nous aimions bien, le chemin remonte sur la partie droite de la vallée, le long de la Dranse. On voit des cascades et on traverse des torrents asséchés par des prises d’eau en amont. Il faut bien approvisionner les villages et assurer l’arrosage des prés.
Arrivée tranquille à la Fouly en milieu d’après-midi. Le village est plein de touristes. Je suis en train de chercher un logement pour la nuit mais ne suis pas convaincu quand je tombe par hasard sur une de mes cousines et son mari, qui me conseillent un gite plus haut dans le vallon. Chemin faisant, je passe devant l’auberge Maya-joie, tenue par une petite femme énergique qui connaît un de mes autres cousins. Le monde est petit en Valais. Elle me loue une chambre simple pour le prix d’un dortoir et elle est même d’accord de me prêter une casserole pour préparer ma conserve de champignons. Qui dit mieux?
Au dîner, pris en groupe comme d’habitude, je suis placé entre deux jeunes et sympathiques Américaines qui font leurs études à Boise, capitale de l’Idaho. Elles font le tour du Mont-Blanc mais n’ont jamais visité le Parc national de Glaciers pourtant proche de leur Etat. Une fois le repas terminé, je me mets à la cuisine et fais blanchir mes champignons avant de les mettre au vinaigre. Deux francs de sauce tomate pour récupérer la bouteille en verre et 1,90 franc de vinaigre de conserve: pour 4 francs, me voici avec du jus de tomate pour ma gourde et 700 grammes de conserve de pied-de-moutons! La marche stimule la débrouille...

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