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Tania Fabergé, une femme d’exception

Jeudi 13 février, Tania Fabergé nous quittait, trois semaines avant son 90e anniversaire, dans son domicile de Versonnex. Pour celles et ceux qui ont connu cette femme vibrante, hyperactive et qui n’avait pas la langue dans sa poche, c’est une grande page de l’histoire russe et genevoise qui se tourne.
Née à Genève le 7 mars 1920, Tania était l’arrière-petite-fille de Pierre-Karl Fabergé, le fondateur de la prestigieuse maison de joaillerie russe connue pour les célèbres œufs que les tsars Alexandre III et Nicolas II offraient à leurs épouses pour la fête de Pâques, et elle était le dernier membre de la famille à porter ce prestigieux nom.
Emigrée en Suisse après la Révolution, la famille s’est ensuite dispersée un peu partout dans le monde. Décédé à Lausanne en septembre 1920, Pierre-Karl repose aujourd’hui à Cannes. Le père de Tania, Théodore Agafanovitch, né en 1904 à Saint-Pétersbourg, s’est installé à Genève où il fut le seul des petits-fils à poursuivre le métier de joailler malgré les difficultés liées à l’émigration. Marié à une descendante d’une des plus vieilles familles de la noblesse russe et géorgienne, les Cheremetieff, il a travaillé dans son atelier jusqu’à sa mort en 1971. Près de 600 créations portent sa marque. Tania avait d’ailleurs suivi la tradition familiale et fréquenté l’école des arts décoratifs de Genève et suivi deux ans de cours à Paris dans les années 1950 avant de devoir revenir à Genève, faute de ressources.
Après quelques années comme traductrice pour le CICR, notamment à Beyrouth, elle rentre à Genève où elle devient cheffe du secrétariat du CERN qui vient d’être fondé. Elle y travaillera 38 ans, de 1957 à 1995, côtoyant le gratin de la physique contemporaine et les nombreux Prix Nobel qui font le voyage de Genève, marquant les esprits par son humour, son sens de l’amitié et son fort caractère de femme insoumise.
Tout au long de ces années, elle continue à s’intéresser à la joaillerie, complétant sa formation et les études sur l’histoire de la maison Fabergé, nationalisée par les bolcheviks après la Révolution de 1917. En cinquante ans, elle aura participé à la rédaction d’une douzaine d’ouvrages et d’une encyclopédie (publiée aux éditions Slatkine) qui font autorité en la matière. En 1996, à l’occasion du 150e anniversaire de la fondation de la marque, elle crée à Genève une Fondation à la mémoire de Pierre-Karl Fabergé avec l’aide d’autres branches de la famille et le concours de Valentin Skurlov, le meilleur expert ès Fabergé, fondation dont elle assumera la présidence d’honneur jusqu’à aujourd’hui.
Entre la petite et la grande histoire, entre l’énorme espace russe et les exiguïtés genevoises, Tania aura vécu et survécu à toutes les turbulences du dernier siècle, de la grandeur à la misère, du communisme au capitalisme, assurant à la dynastie des Fabergé sa place dans l’histoire locale et celle des arts appliqués. La marque elle-même a subi bien des vicissitudes, achetée et revendue plusieurs fois (elle est aujourd’hui dans les mains d’une société de diamants britannique), connu beaucoup de spéculateurs et de faux amis, engendré beaucoup de copies et de faux qui défraient parfois les ventes aux enchères. Mais l’intérêt qu’elle suscite n’a jamais faibli. Aujourd’hui, outre les ouvrages, Fabergé reste présent à Londres et surtout à Saint-Pétersbourg, qui lui a érigé une statue et qui, surtout, abrite le Musée Fabergé que Viktor Vekselberg a ouvert en 2013 pour présenter les pièces de sa collection. Tania disparue, l’œuvre continue de vivre sa vie.

Après quelques années comme traductrice pour le CICR, notamment à Beyrouth, elle rentre à Genève où elle devient cheffe du secrétariat du CERN qui vient d’être fondé. Elle y travaillera 38 ans, de 1957 à 1995, côtoyant le gratin de la physique contemporaine et les nombreux Prix Nobel qui font le voyage de Genève, marquant les esprits par son humour, son sens de l’amitié et son fort caractère de femme insoumise.
Tout au long de ces années, elle continue à s’intéresser à la joaillerie, complétant sa formation et les études sur l’histoire de la maison Fabergé, nationalisée par les bolcheviks après la Révolution de 1917. En cinquante ans, elle aura participé à la rédaction d’une douzaine d’ouvrages et d’une encyclopédie (publiée aux éditions Slatkine) qui font autorité en la matière. En 1996, à l’occasion du 150e anniversaire de la fondation de la marque, elle crée à Genève une Fondation à la mémoire de Pierre-Karl Fabergé avec l’aide d’autres branches de la famille et le concours de Valentin Skurlov, le meilleur expert ès Fabergé, fondation dont elle assumera la présidence d’honneur jusqu’à aujourd’hui.
Entre la petite et la grande histoire, entre l’énorme espace russe et les exiguïtés genevoises, Tania aura vécu et survécu à toutes les turbulences du dernier siècle, de la grandeur à la misère, du communisme au capitalisme, assurant à la dynastie des Fabergé sa place dans l’histoire locale et celle des arts appliqués. La marque elle-même a subi bien des vicissitudes, achetée et revendue plusieurs fois (elle est aujourd’hui dans les mains d’une société de diamants britannique), connu beaucoup de spéculateurs et de faux amis, engendré beaucoup de copies et de faux qui défraient parfois les ventes aux enchères. Mais l’intérêt qu’elle suscite n’a jamais faibli. Aujourd’hui, outre les ouvrages, Fabergé reste présent à Londres et surtout à Saint-Pétersbourg, qui lui a érigé une statue et qui, surtout, abrite le Musée Fabergé que Viktor Vekselberg a ouvert en 2013 pour présenter les pièces de sa collection. Tania disparue, l’œuvre continue de vivre sa vie.

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