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  • Les perdants et les gagnants de la coronacrise

    Avenir suisse vient de publier une étude sur les perdants de la crise. Sans surprise, la boite à idées libérales cite l’hôtellerie, les voyagistes et le tourisme en général, la restauration, les activités sportives (sans un mot pour secteur culturel !), le commerce de détail non-alimentaire et les services à la personne (coiffeurs, pompes funèbres…). Pas de doute, on est d’accord avec cette nomenclature, sachant que tous ces secteurs n’ont pas engrangé un franc pendant deux mois et ne sont pas encore sortis d’affaire. On pourrait encore compléter la liste avec les transports aériens et maritimes, les médias et le secteur de l’énergie.
    Les auteurs sont en revanche beaucoup plus vagues et abstraits à propos des gagnants, puisqu’il y a indubitablement des gagnants, comme dans toute crise. Ce mot est d’ailleurs prohibé. Par peur de donner de mauvaises idées au citoyen-consommateur ? On se contente de parler des acteurs de la « Suisse ouverte », du domaine des infrastructures et des marchés compétitifs, d’entreprises à fortes liquidités, de l’Etat social et du Smart gouvernement (mais rien sur la transition verte). Soit. Mais on pourrait d’abord mentionner nommément les secteurs et acteurs économiques qui sortent renforcés de cette crise et qui devraient donc passer à la caisse pour aider les autres. Parmi les profiteurs, on citera donc les GAFAM (qui contournent toujours l’impôt), les banques et les divers services financiers (qui ont totalement récupéré les pertes boursières initiales grâce aux centaines de milliards injectés dans le système), les assurances (qui ont économisé des milliards de dépenses en accidents non survenus), les caisses maladie (les patients potentiels n’ont pas osé consulter ou se faire traiter de peur d’être contaminés), l’immobilier (qui a consenti de très modestes réductions de loyers commerciaux), l’ensemble du secteur public, et en particulier les rentiers et les fonctionnaires (qui se sont enrichis puisqu’ils n’ont rien pu dépenser alors que leurs revenus n’ont pas été impactés).
    On sera en revanche d’accord avec Avenir suisse pour affirmer que la nationalisation des industries en crise n’est pas une bonne idée, surtout si c’est pour sauver le secteur aérien qui a bénéficié d’avantages exorbitants ces dernières années en évitant pratiquement toutes les taxes sur le kérosène. Le minimum serait de l’obliger à accepter ces taxes et celles sur sur le CO2 en échange d’un soutien financier.

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  • Pires que le virus, les théories sur le virus

    Après deux semaines de sidération absolue et six semaines d’un confinement qui a fait tourner la tête de bien des gens, voici venu le temps d’une reprise qu’on espère aussi rapide, rationnelle et lucide que possible.
    Car les théories du complot que l’on voit fleurir un peu partout sur le net, dans certains médias dits autorisés comme dans la bouche de responsables politiques parmi les plus éminents ne présagent rien de bon.
    Je veux parler de l’hystérie anti-chinoise qui va grossissant dans les pays occidentaux depuis quelques semaines. Qu’on soit bien clair : il ne s’agit ici nullement d’excuser, justifier ou cautionner de quelque manière que ce soit le comportement de la Chine. En tant que foyer initial de la pandémie, il va de soi que Pékin a la responsabilité de faire toute la lumière sur les origines de l’épidémie et de collaborer à une enquête internationale sur le sujet. Mais à condition que celle-ci soit réalisée par des experts neutres et reconnus, comme ceux de l’OMS, en non menée à charge par des procureurs qui ont déjà désigné le coupable et pris le soin de décrédibiliser la seule instance internationale compétente à l’avance.
    Or tout montre que nous sommes dans ce cas de figure et que nous assistons, dans le cadre des élections américaines en cours, à une vaste opération de déstabilisation de « l’ennemi » chinois à des fins d’enfumage électoral, à moins que ce soit l’inverse, puisque rien n’empêche de faire d’une pierre deux coups, comme dans l’opération de 2003 avec l’Irak, de 2011-2013 avec la Syrie, et de 2016 avec le prétendu hacking des élections américaines par l’empire du mal russe.

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  • Covid-19 : mortalité, manque de matériel et censure des médecins de ville, quid ?

    La sortie de la pandémie permet de passer aux questions que l'on s'est posées durant toute la période de confinement que l'on nous a imposée au nom d'impératifs médicaux souvent contradictoires. En voici trois, qui seront adressées à nos autorités lors la session du Grand Conseil de lundi

    Quelle est la mortalité réelle du Covid-19 par rapport aux autres causes de décès (grippe, AVC, accidents)?

    Pendant des semaines les médias et les différentes instances sanitaires ont donné des chiffres variables sur l’ampleur et le mode de calcul de la mortalité due au Covid-19, les chiffres de l’OFSP variant avec ceux des cantons, selon qu’ils incluaient ou non les EMS et suivant les causes de décès (avec le Covid-19 ou du Covid-19).
    Par ailleurs la surmortalité due exclusivement au Covid-19 parait loin d’être claire, surtout si on compare la mortalité du premier quadrimestre de l’année 2020 à celle d’une année à forte grippe comme la période de janvier à avril 2017.
    Maintenant que le pic de la pandémie Codid-19 semble heureusement passé, il est temps de savoir ce qui s’est réellement passé et d’investiguer le mode opératoire du virus et ses effets réels sur la santé, la morbidité et la mortalité.
    C’est pourquoi je souhaiterais connaitre avec précision les chiffres exacts de la mortalité due au Covid-19 et aux autres causes de décès (maladies selon les types, accidents, etc.) au premier quadrimestre des années 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 en distinguant notamment celles qui relèvent du Covid-19, de la grippe et des autres maladies respiratoires (pneumonies en particulier) et cela à la fois pour le canton de Genève et pour la Suisse.
    Enfin, il serait également intéressant de les comparer aux décès imputables aux dernières canicules et notamment à celle de 2003, et aux pollutions atmosphériques afin de situer la mortalité due au coronavirus dans un contexte plus large.

    Pourquoi y a-t-il eu pénurie cruelle de masques, de tests et de gel hydro-alcoolique au plus fort de la crise du Covid-19 ?


    Dès les premiers signes de gravité de l’épidémie du coronavirus, il est apparu que les hôpitaux, médecins de ville, EMS ainsi que les différents organismes de santé manquaient cruellement de masques, de tests, de gel hydro-alcoolique, et même de lits d’hôpitaux puisqu’il a fallu en créer dans l’urgence.
    Pourquoi ces lacunes se sont-elles produites? Par qui, pourquoi et comment ont été prises les décisions qui ont conduit à ce sous-équipement dramatique ? Pourquoi les stocks de masques, de gel et de tests n’ont-ils pas été renouvelés, respectivement constitués ou reconstitués dès l’alerte de l’OMS le 23 janvier dernier?
    Sachant que les médecins de ville se plaignaient de la pénurie de masques fin janvier déjà, pourquoi rien n’a été mis en oeuvre pour combler ces manques ? Et pourquoi le gel hydro-alcoolique, pourtant inventé et promu par le médecin des HUG Denis Pittet, a-t-il manqué à Genève même, dans les pharmacies de ville, dans les magasins et pour protéger les différents personnels de soins, de livraison et des commerces particulièrement exposés au virus à cause de leur travail ?
    Pourquoi la pénurie de masques, dissimulée pendant des semaines, a-t-elle donné lieu à des déclarations contradictoires, voire mensongères, de la part des différentes instances cantonales et fédérales alors que leur évidente efficacité a été démontrée dans tous les pays d’Asie qui en ont fait usage ?
    Merci de répondre en détail à ces questions concernant les trois cas avérés de pénurie : masques, tests, gel hydro-alcoolique.

    Pourquoi les HUG et les autres hôpitaux suisses n’ont-ils pas administré les traitements à base d’hydroxychloroquine au même titre que les médecins grecs, coréens et chinois ?

    Depuis que la crise sanitaire du Covid-19 a éclaté, la polémique sur l’usage de l’hydroxycloroquine, un médicament aux propriétés anti-inflammatoires, et de l’antiviral Azithromicine comme méthode de traitement a fait rage sur les réseaux sociaux et chez les patients infectés.
    Après bien des discussions, la France et les HUG semble-t-il ont admis l’usage de ce médicament pour les patients intubés et au stade de la réanimation, alors même que plusieurs expériences montraient qu’un usage en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, donnait de meilleurs résultats, surtout s’il était administré avec un antibiotique, l’Azithromycine.
    Parallèlement, le directeur général de Novartis Vas Narasimhan annonçait le 29 mars dernier que la chloroquine était le plus grand espoir de traitement du coronavirus et que Sandoz s’engageait à mettre à disposition 130 millions de doses de ce médicament abondant, facile d’accès et très peu onéreux. Voir à ce sujet https://amp.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/11205056-le-directeur-general-de-novartis-evoque-la-chloroquine-comme-le-plus-grand-espoir-de-traitement-.html.
    Dès lors les questions suivantes se posent : pourquoi les HUG se sont-ils calqués sur la pratique d’Etat française et empêché les médecins de ville et les pharmaciens de mettre à disposition des malades infectés par le coronavirus, et pourquoi n’ont-ils pas saisi cette occasion pour donner aux patients un espoir de guérison, les privant ainsi d’une aide psychologique qui aurait pu être précieuse dans leur lutte contre la maladie ?
    Quelles sont les raisons d’une telle prudence des hôpitaux et des responsables cantonaux de la santé vis-à-vis d’un médicament utilisé depuis 70 ans contre la malaria et d’autres affections (lupus, sarcoïdose, polyarthrite) sans qu’aucun décès n’ait pu lui être imputé. L’argument des tests cliniques semble en effet peu convaincant puisque ce médicament est connu et a subi tous les tests concernant son éventuelle nocivité depuis longtemps.