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La bataille du F-35 ne fait que commencer

 

Ils ont osé ! C’est la première réflexion qui m’est venue à l’esprit lorsque la nouvelle de l’achat du F-35 est tombée. La fascination pour la technologie et la servilité vis-à-vis des Etats-Unis l’ont donc emporté sur toutes les autres considérations politiques, militaires, géostratégiques.

A vrai dire, ce n’est qu’une demi-surprise. Lorsque Guy Parmelin a confessé lors de son entretien avec Joe Biden à Genève que ce dernier lui avait parlé du F-35, les voyants sont passés au rouge.

On connaissait déjà la fâcheuse tendance de notre état-major aérien à fricoter avec l’OTAN, dont les bases norvégiennes et portugaises servent d’aires d’entrainement pour nos pilotes. Et pour avoir suivi la capitulation honteuse du Conseil fédéral devant les Etats-Unis à la fin de la décennie 2000 lorsque ceux-ci ont exigé la fin du secret bancaire, le doute n’était plus permis. Il suffirait que Washington lève le petit doigt, actionne ses lobbyistes et ses espions pour que la Suisse souveraine et neutre se rende sans combattre. Avec une telle volonté d’indépendance, on se demande s’il est encore utile de posséder une armée de l’air, et une armée tout court. Pourquoi ne pas ouvrir nos bases aériennes à l’armée américaine tant qu’on y est, nous serons encore mieux défendus !

 

Cela dit, le combat du F-35 ne fait que commencer. Les médias suisses, qui ne sont guère connus pour leurs critiques acerbes des autorités, n’ont pour une fois pas ménagé leurs critiques, alors que certains partis politiques, essentiellement de gauche, ont déjà annoncé un referendum. On va revoter sur cette acquisition et on ne peut que s’en réjouir.

Il serait temps que la droite se réveille aussi car il serait dommage de transformer ce vote en referendum pour ou contre l’armée. Il existe, dans ce pays, nombre de gens qui souhaitent une défense nationale forte mais non inféodée à une puissance étrangère. En achetant un avion européen, nous aurions non seulement renforcé note armée de l’air mais consolidé notre position vis-à-vis de nos proches voisins, sans crainte d’ingérence. Or notre sécurité, dans ce monde que l’on dit global, repose d’abord sur nos relations avec notre proche voisinage et pas sur une puissance située à dix mille kilomètres de nos frontières. Prétendre que le choix d’un moyen de défense aussi stratégique est une affaire strictement technique et non politique est un non-sens absolu. On le sait depuis Sun-Tzu et Clausewitz.

A quoi sert-il d’avoir 36 Ferrari des airs qui volent à 1900km/h dans un pays qui fait 300 km de long et qui n’a pas d’ennemi déclaré près de chez lui ?

 

 

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