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  • Oui à un contrat d'intégration genevois

    Petit émoi la semaine dernière lorsque j'ai signalé aux membres de la commission des droits de l'homme que le PDC avait déposé un projet de loi demandant la mise en place d'un contrat d'intégration pour les nouveaux arrivants étrangers à Genève.

    C'est que tous trouvaient l'idée bonne et auraient voulu la prendre à son compte. D'autant plus que le directeur de l'Office fédéral des étrangers, M. Gnesa, à Genève ce jour-là, venait précisément d'en présenter les avantages. L'intégration des étrangers pourrait en effet mieux fonctionner à Genève. Le Conseil d'Etat a récemment publié un bilan très critique des cinq premières années d'application de la loi sur l'intégration. Et l'ancien patron de l'intégration, M. Vallotton, a claqué la porte de son bureau en juin dernier en publiant lui aussi un rapport très sévère sur les insuffisances de la politique genevoise d'intégration.

    Dès lors, il convient de corriger le tir et de passer à la vitesse supérieure. Le contrat d'intégration pourrait être la bonne solution. L'idée, simple, est déjà appliquée dans d'autres cantons (Bâle par exemple): il s'agit de faire signer à tout nouvel arrivant une charte qui précise ses droits et ses devoirs. Parmi les devoirs figure notamment l'obligation de suivre des cours de langue et des cours d'initiation aux institutions et à la culture du canton dans lequel il réside. Les jeunes qui ont terminé leur scolarité obligatoire se voient proposer des cours et des stages de formation à un métier, afin d'éviter le chômage et l'assistance sociale.

    Naturellement, certains trouveront que ce n'est pas assez et qu'il faut prévoir des sanctions dures contre les contrevenants ou les éventuels délinquants. Mais c'est déjà prévu dans le code pénal. Et d'autres crient au racisme dès qu'on fait mine de rappeler aux immigrants qu'ils n'ont pas que des droits, mais aussi des devoirs à l'égard de la communauté qui les accueille, notamment en matière de vie en commun, pour le bruit, les odeurs, les poubelles. Des petites choses qui semblent aller de soi mais peuvent empoisonner la vie d'un immeuble quand le respect le plus élémentaire est absent...

    Le contrat d'intégration serait un moyen de préciser ce que chacun attend de l'autre avant que les mauvaises habitudes soient prises: ça vaut le coup d'essayer.

     

     

     

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  • Le culte du chef comme programme politique

    Les politologues Claude Longchamp et Pascal Sciarini ont exposé la semaine dernière à Genève leur vision des prochaines élections fédérales et esquissé le paysage politique suisse ces prochaine années.

    Plutôt décoiffant!

    Pascal Sciarini, directeur du Département de sciences politiques à l'Université de Genève, distingue plusieurs tendances lourdes: une montée inexorable de l'UDC depuis 15 ans et des Verts depuis les années 2000; une "nationalisation" accrue des campagnes, qui se menaient jadis sur des enjeux cantonaux alors qu'aujourd'hui c'est le parti national et les thèmes nationaux qui mènent le bal; une campagne électorale devenue permanente et à l'américaine, c'est à dire avec professionnalisme, des capitaux, des attaques personnelles, une polarisation et une personnalisation extrême des candidats (cf. la campagne "Soutenez Blocher" ou "Tous avec Doris Leuthard" du PDC). Finis les programmes, vivent les chefs charismatiques!

    Le directeur de l'Institut gfs Claude Longchamp voit plusieurs scénarios originaux se profiler: il pense que l'UDC a mangé son pain blanc et ne va plus guère dépasser son niveau de 2003 et que le PDC va s'installer durablement devant le parti radical, en perte de vitesse continue selon lui, parce que, suite à son virage à droite très marqué, il ne cesse de perdre ses électeurs centristes tout en étant happé par la galaxie UDC.

    Tout cela pose un problème aigu de gouvernabilité du pays. Les deux sont d'accord pour convenir que la concordance consensuelle est morte et enterrée pour longtemps. Sciarini milite pour une concordance réduite, de centre-droit ou de centre-gauche autour du PDC et du PRD. Longchamp est en faveur d'une concordance conflictuelle qui intégrerait un Vert au Conseil fédéral à la place du second radical. La majorité automatique UDC-PRD ne ne pourrait ainsi plus fonctionner et le gouvernement serait obligé de rétablir la collégialité en négociant des majorités au cas par cas, le PDC retrouvant son rôle naturel d'arbitre entre la droite et la gauche.

    Tout cela est au fond assez passionnant, ce qui explique que le taux de participation a fait un bond, que confirment les derniers sondages...

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