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Général - Page 28

  • Après les tours, osons la grande traversée du lac

    En 2003, le PDC avait été le premier parti de ce canton à oser proposer de construire des tours à Genève. Exemple et dessins à l'appui, un débat avait été organisé à la Maison de Quartier de la Jonction avec, notamment, les édiles municipaux, pour présenter les immenses avantages des constructions en hauteur.

    L'accueil, c'est le moins qu'on puisse dire, avait été froid. Mais quatre ans et quelques motions plus tard, le résultat est là: le Conseil d'Etat et une majorité de Genevois sont enthousiastes à l'idée de créer tout un quartier de tours dans le quartier de la Praille-Acacias.

    Espérons qu'il en soit de même pour le projet de traversée du lac, qui est en train de resortir des limbes. Deux conceptions s'affrontent: une moyenne traversée Avenue de France - Eaux-Vives et une grande, qui bouclerait enfin la ceinture autoroutière, du Vengeron au Pavillon de Ruth, avec un embranchement qui relierait la route de Thonon au pied de la rampe de Vésenaz (et profiterait du tunnel sous Vésenaz déjà accepté), et un autre embranchement qui rejoindrait l'Autoroute blanche dans les hauts de Malagnou ou avant la douane de Sous-Moulin.

    Cette option, qui tiendrait compte de l'évolution de la Ville et du projet d'agglomération actuellement en consultation, est de loin la meilleure car elle desservirait à la fois l'agglomération et le trafic international. Les coûts pourraient donc être pris en charge par la Confédération tant sur le compte agglomération (tunnel sous les Eaux-Vives) que celui des autoroutes (partie lac). 

    La construction d'une grande traversée permettrait aussi d'ouvrir le pont du Mont-Blanc aux trams et aux bus et viendrait donc dynamiser les transports publics tout en rendant acceptables la création de vraies zones piétonnes et la modération du trafic au centre ville.

    Avec un peu de bonne volonté, tout le monde serait gagnant.

    Reste à choisir en le pont et le tunnel. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients (coûts, bruit, paysage), qui doivent être soigneusement étudiés. Le pont, qui est un symbole magnifique, a mes préférences. Mais une chose est sûre: le débat entre partisans du pont et ceux du tunnel ne doit pas, comme en 1996, faire échouer le projet.

    Réponse dans quatre ans?

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  • Le crash d'Ueberlingen, autre honte nationale

    Il n'y a pas que l'incapacité d'organiser la fête nationale au Grutli qui est une honte nationale: le comportement des responsables suisses lors du crash d'Ueberlingen est aussi un scandale.

    Le procès qui se tient ces jours-ci à Zurich l'illustre bien. 72 enfants et mères de famille russes morts suite à la négligence de Skyguide? C'est la faute à personne. Au Grutli comme à Ueberlingen, on se défausse de ses responsabilités, on refuse d'assumer, on cherche à refiler la patate chaude plus loin. A croire que que le déni de responsabilité est devenu un sport national.

    Les parents des victimes n'arrivent pas à comprendre que les véritables responsables ne soient pas poursuivis et que les autres accusés rejettent la faute sur la 73e et dernière victime du drame, l'aiguilleur du ciel tué par un père russe désespéré d'avoir perdu femme et enfants dans le crash. Et ils ne pardonnent pas à la Suisse d'avoir montré aucune compassion après le drame et d'avoir attendu deux ans avant de proférer de vagues excuses aux familles des victimes.

    Comme au Grutli, les responsables, n'écoutant que leurs avocats et jamais leur coeur, avaient trop peur que des excuses n'ouvrent la voie à une reconnaissance de leur faute, et donc à des demandes accrues d'indemnisations. Toujours la hantise de dépenser!

    Il y a donc fort à parier que ce procès n'ajoute l'infamie à l'insensibilité et que les deux dernières victimes se retrouvent doublement punies: l'aiguilleur du ciel par la perte de sa vie et de son honneur à titre posthume, et son meurtrier russe parce qu'il sera très probablement le seul à faire de la prison alors qu'il a tout perdu dans un drame dans lequel il n'est pour rien.

     

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  • Bal des lâches au Grutli: où est Guillaume Tell?

    Iront-elles? N'iront-elles pas? Dans un de mes billets précédents, j'avais évoqué la saga du discours du Premier Août de nos deux présidentes confédérales, empêchées de d'exprimer sur la prairie fondatrice par la veulerie des élus locaux. Entretemps, l'affaire a éclaté dans la presse et n'est toujours pas close.

    Les responsables des quatre cantons riverains continuent à se défausser. Le Conseil fédéral a ajouté une couche en refusant de mettre un franc pour participer aux frais de sécurité. Pascal Couchepin a même rajouté son grain de sel en désavouant sa collègues radicale Chreistine Egerszegi, présidente du Conseil National, en disant que s'il était président de la Confédération, il n'irait pas au Grutli. Je suis sûr que s'il avait été la cible de cet affront, il aurait réagi difééremment.

    On est d'accord, le destin de la Suisse ne basculera pas parce que Micheline Calmy Rey et Mme Egerszegi n'auront pas pu se rendre au Grutli et auront dû se contenter de discourir dans une commune de Suisse romande (avis aux candidates!). Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée que baster devant les skinheads néo-nazis le jour de notre fête nationale est une lâcheté indigne d'un pays démocratique et constitue un piteux déni de notre identité nationale. Sans parler de la muflerie que cette attitude suppose.

    Les fiers-à-bras souverainistes sont prêts à sortir les hallebardes du placard quand l'Union européenne fait mine de rappeler à la Suisse ses obligations fiscales d'Etat partenaire de l'Union, mais ils se taisent quand des extrémistes à crânes rasés occupent le berceau symbolique de la Confédération.

    Le Grutli est loin de Genève, mais comme citoyen suisse, je ne peux m'empêcher de trouver cette affaire lamentable et indigne. Fils et filles de Guillaume Tell, réveillez-vous!

     

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