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Général - Page 27

  • Rhino: où est passée la culture?

    Depuis leur création il y a une vingtaine d'années, grâce notamment aux contrats de confiance du conseiller d'etat liéral Claude Haegi, les squats genevois se sont justifiés avec deux arguments: la crise du logement, qui empêchait les jeunes d'accéder à des appartements bon marché, et leur vocation de creuset culturel, de lieux de création de nouvelles formes de (contre-)culture.

    Ils sont en train de mourir aujourd'hui faute d'avoir pu donner de réponse satisfaisante à leurs deux raisons de vivre.

    Avec le temps, ils ont montré que, loin d'aider à résoudre la crise du logement, ils ne faisaient que la perpétuer en empêchant la rénovation et la remise sur le marché de logements neufs et salubres et qu'ils entretenaient l'impression désagréable qu'il était possible de se loger à Genève pour pas un rond alors même que la pénurie faisait monter les prix des loyers de celles et ceux qui acceptaient de payer pour habiter dans notre canton.

    D'autre part, en s'embourgeoisant, en s'installant dans un benoît conformisme de la contre-culture, ils n'ont pas tardé à s'assécher. On est désormais bien loin du temps où les nuits animées des squats genevois accouchaient des grands noms du théâtre et de la mise en scène contemporaines.

    Le fait de déposer des couches salles dans les bureaux de conseillers d'Etat a achevé de prouver que les défenseurs de Rhino étaient plutôt devenus des contre-exemples de culture. Enfin, en multipliant les procédures les plus complexes et mobilisant les juristes les plus pointus pour défendre leurs acquis, ils montrent qu'ils sont au moins aussi à l'aise sur le terrain du droit que sur celui de la culture.

    Les squats genevois sont donc en train de mourir de leurs contradictions bien plus que de l'acharnement du procureur général ou des complots des milieux immobiliers.

     

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  • Droit de vote à 16 ans: parlons-en!

    Les électeurs glaronnais viennent de l'accepter, le Grand Conseil bernois aussi. Même si les Zurichois et les Grisons viennent de le refuser à trois voix et une voix près, le droit de vote des jeunes à 16 ans fait son chemin. Qu'on le veuille ou non.

    Il est vrai que le monde germanique est plus ouvert à cette question que les Latins: les Länder autrichiens et allemands pratiquent déjà le droit de voite à 16 ans sans problème et l'Autriche a même planifié de l'introduire au niveau fédéral d'ici 2010.

    En Suisse, on retrouve cette ligne de fracture: les Romands sont nettement plus hésitants sur cette question que les Alémaniques. Mais faut-il pour autant escamoter le débat? Dans une société qui vieillit de plus en plus et dont le centre de gravité électoral bascule massivement du côté des aînés, n'est-il pas normal de donner la parole à celles et ceux qui vont devoir en assumer la charge et les coûts, à savoir les jeunes?

    Sans compter que plus une société vieillit, plus elle se méfie des jeunes, qu'elle trouve trop gâtés, pas assez mûrs, peu motivés, ignorants de la chose politique, bref trop ceci ou trop cela pour leur confier cette responsabilité. On craint aussi pour la participation, qui serait particulièrement faible chez les jeunes. Mais à voir comment votent les adultes, censés être parfaitement informés et motivés, on peut sérieusement douter de l'objection.

    Au nom de l'équilibre et du partage des responsabilités entre générations, il est donc vital d'ouvrir le débat. C'est ce que nous avons fait en déposant une motion au Grand Conseil genevois et en posant la question aujourd'hui sur ce blog. Alors, n'hésitez pas à vous faire entendre!

     

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  • Petit café chez Angela (Merkel)

    Saut de puce à Berlin vendredi dernier pour visiter la Chancellerie fédérale et le Bundestag. Nous sommes reçus par Thomas de Maizière, le chef de l'administration de la Chancellerie et chef de cabinet d'Angela Merkel, qui organise les séances du gouvernement et fait office d'amphitryon.

    On parle d'Europe (le président polonais est attendu à Berlin le lendemain pour débloquer la situation du traité), de G8 (le sommet d'Heiligendamm vient de se terminer), de relations franco-allemandes, de l'OTAN et de la Russie. Les réponses sont à la fois prudentes et incisives: on sent que l'Allemagne est soucieuse de soigner son image de puissance de consensus, tout en ayant son opinion bien à elle sur chaque objet.

    L'architecture des lieux de pouvoir est révélatrice de cette force tranquille et apaisée. Toute de béton et de verre, bourrée d'oeuvres d'art contemporaines, la nouvelle chancellerie est un hymne à la modernité, complètement ouverte sur son environnement. On a l'impression que les promeneurs du Tiergarten peuvent assiter aux séances de leurs ministres à travers les baies vitrées. On est loin du gigantisme sombre et inquiétant des Reichs précédents: le côté obscur de la force a été éradiqué.

    Même ambiance au Bundestag. Les quatre immeubles qui composent la chambre du peuple enjambent la Spree, à cheval sur l'ancien mur, et jouent également sur la lumière et la transparence. Même le vieux Reichstag, incendié par les nazis, ravagé par la guerre et reconstruit par Norman Foster avec une gigantesque coupole de verre, fait pénétrer la lumière et les regards du public au coeur des délibérations des députés. Mieux, après un débat homérique, on a même conservé sur les murs d'origine les graffiti laissés par les soldats russes en mai 1945: preuve que l'histoire et la défaite ont été digérées et sont désormais pleinement assumées par les Allemands.

    Ce pouvoir qui n'a pas peur de voir de se laisser voir fait de la démocratie allemande un modèle du genre. Qui l'eût rêvé il y a quinze ans encore?

     

     

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