Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Faut-il maudire Al Jazeera?

A l'occasion de la 17e Fête de la communication qui aura lieu vendredi
prochain 5 septembre à la Pastorale, le Club suisse de la presse a
effectivement invité le directeur général de la chaine qatarie Al Jazeera à
venir parler de sa chaîne et des défis auxquels sont confrontés les
journalistes dans les pays arabes.
Cette initiative a suscité quelques réactions, notamment de la part de
Mireille Vallette, sur son blog "Boulevard de l'islamisme".
Ce débat me semble plutôt sain, même si, comme tout le monde, je préfère les
éloges aux critiques. De quoi parle-t-on? Al Jazeera, qu'on l'aime ou pas,
est devenue en quinze ans la chaine arabophone qui compte et l'une des TV
les plus influentes du monde avec quelque 270 millions de téléspectateurs et
plusieurs centaines de journalistes professionnels. C'est d'ailleurs pour
cela qu'on la craint et qu'on la conteste! On l'encensait hier en Occident
quand elle couvrait les printemps arabes mais on la réprouve aujourd'hui
parce qu'elle continue à suivre l'actualité des mouvements islamistes qui
ont été démocratiquement élus comme ce fut le cas en Tunisie, en Egypte ou à
Gaza en 2007 avec le Hamas.
Durant ces dernières années, la chaîne a perdu plusieurs de ses journalistes
morts ou assassinés.

Des États arabes ont fermé ses bureaux ou interdit sa
diffusion quand elle a commencé à donner la parole à ceux qui ne l'avaient
pas. Et elle a reçu d'innombrables critiques après avoir invité des
officiels israéliens à exprimer leur point de vue, une première dans le
monde arabe. Enfin, Al Jazeera est la première TV arabe à adopter une charte
éthique pour accompagner le travail de ses journalistes arabophones et
anglophones.
On peut critiquer le Hamas et les Frères musulmans, - c'est même un droit -
mais on ne peut pas nier leur existence, renier des résultats d'élections
régulières et encore moins rejeter les médias qui rendent compte de ces
événements, même si cela nous dérange. Nier la réalité n'a jamais aidé à la
comprendre. C'est pourquoi Al Jazeera, quelles que soient ses limites ou ses
insuffisances, est bienvenue au Club suisse de la presse, au même titre que
toutes les autres chaines TV, qui n'échappent pas non plus à la
subjectivité. Voyez donc comment sont couverts les événements d'Ukraine ou
de Gaza. Les déformations anti-russes ou anti-israéliennes sont flagrantes
mais dérangent moins car elles suivent le courant dominant.
Je vous invite donc à venir à venir en débattre avec nous le 5 septembre
prochain à 17h en présence de M. Mostefa Souag, directeur général des
chaines du groupe Al-Jazeera. Lequel est toujours à son poste contrairement
à ce qui a pu être écrit (il a juste quitté ses fonctions de directeur
intérimaire de la chaine arabophone). Pour une invitation:
info@pressclub.ch.

Les commentaires sont fermés.