Le lancer de soulier yéménite
Or donc les négociations de paix au Yémen ont lamentablement échoué. Trop tôt, pas assez préparés, les représentants des rebelles houthis et du gouvernement en exil soutenus par l'Arabie saoudite n'ont pu nouer le dialogue. L'événement qui a le mieux caractérisé cet échec restera le lancer de soulier d'une journaliste activiste pro-gouvernementale à la tête d'un rebelle houthi jeudi au Club suisse de la presse, devant 40 journalistes qui n'avaient rien d'autre à se mettre sous la dent. L'incident a aussitôt fait le tour des agences et des réseaux sociaux. Tapez "soulier yéménite" en anglais ou en arabe sur twitter et voyez comment on fait un buzz quasi planétaire. Le ministre yéménite des droits humains s'est décommandé, par peur d'un outrage similaire. Nous aurions préféré que chacun puisse s'exprimer dignement et que les négociations de paix aboutissent. Mais voilà, la paix ne se décrète pas, même à Genève.
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→Cet péripétie rocambolesque aura au moins montré le parfait sang-froid des rebelles houthis. Déjà fortement stressée par un voyage de 44 heures entre Sanaa et Genève à cause des embûches saoudiennes, empêchée de participer à la réception prévue, la délégation houthie n'a pas bronché: elle a poursuivi sa conférence de presse comme si de rien n'était. Il est vrai que les chaussures sont moins dangereuses que les bombes. Mais en voilà qui ne sont pas prêts de perdre le Nord…