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  • Le Brexit, une victoire de la démocratie

    Faut-il se lamenter parce que le Brexit a gagné? Évidemment non! Hier tout l'establishment européen et suisse nous prédisait le pire des destins si la Grande-Bretagne quittait l'Union.
    Cette tragédie annoncée n'aura pas lieu, même si les prochains mois seront agités et si ce résultat va obliger les eurocrates et les élites globalisées à des révisions pénibles.
    Première leçon: les Britanniques, fidèles à leur plus noble tradition, dont donné à l'Europe une leçon de démocratie. La Démocratie, si souvent invoquée par ceux qui répandent la guerre en Irak, en Libye ou en Syrie, a triomphé hier dans son expression la plus authentique, celle du vote populaire. Les peuples n'en peuvent plus de se voir infliger des politiques économiques et militaires qui sont décidées sans eux et contre eux. Il serait temps de commencer à les écouter.
    Deuxième leçon: une fois la stupeur passée, les élites déstabilisées vont se reprendre et trouver des parades. Avant le vote, tout à été fait pour faire pression sur les électeurs britanniques afin qu'ils votent "correctement". Après le vote, tout sera fait pour minimiser l'impact de leur décision. L'establishment politique et financier qui s'est emparé des commandes de l'Europe ne va pas renoncer du jour au lendemain à ses privilèges. On peut donc parier qu'on trouvera rapidement des accommodements pour que le business continue "as usual".

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  • Haro sur les BRICs

    Il n’aura échappé à personne que depuis deux ans, les BRICs traversent une mauvaise passe. Le taux de croissance de l’économie chinoise est descendu à 7% - ce qui reste une performance jalousée par tous les pays occidentaux – la Russie a plongé dans la récession – même si son économie tend à se stabiliser depuis le début 2016 – tandis que le Brésil s’enfonce dans la crise et l’Afrique du Sud est à la peine. Seule l’Inde tient plus ou moins bon.
    Pire, à ces difficultés économiques viennent s’ajouter des turbulences politiques. Le Brésil vient d’assister à une sorte de coup d’Etat légal qui visait à écarter du pouvoir Dilma Rousseff, présidente démocratiquement élue, pour la remplacer par des politiciens accusés de corruption par la justice. En Russie, la presse et les ONG pro-occidentales redoublent d’activité à l’approche des élections parlementaires et présidentielles dans l’espoir de relancer les manifs anti-Poutine de 2012. En Afrique du Sud, le gouvernement ANC est accusé de corruption tandis qu’en Chine, c’est le contraire : son président Xi JinPing est dénoncé pour sa campagne anti-corruption ! Peu importe l’étiquette, pourvu qu’on ait l’ivresse…
    Ces crises politico-économiques se sont aussi étendues à l’ensemble de l’Amérique latine, gouvernée par des régimes de gauche critiques du libéralisme jusqu’à ces derniers temps. En Uruguay, la page du sympathique Pepe Mujica est tournée depuis janvier 2015. L’Argentine a mis fin au péronisme pour s’abandonner à un dirigeant néolibéral, Mauricio Macri, qui a aussitôt renoué avec les fonds vautour et réouvert les vannes des crédits à taux exorbitant avec les banques américaines. En 2012, le parlement paraguayen a démis de ses fonctions le président élu Lugo et l’a remplacé par un vice-président néolibéral. Le Vénézuela et son président chaviste Maduro font l’objet dans la grande presse nationale et internationale pro-occidentale d’une campagne de dénigrement sans précédent qui rappelle la tentative de coup d’Etat avorté soutenu par les Etats-Unis en 2002. Les jours du gouvernement Maduro paraissent comptés. En Bolivie, au Pérou et en Equateur, les présidents indigénistes et anti-impérialistes Evo Morales, Ollanta Humala et Rafael Correa sont également menacés.
    Certes, direz-vous, mais ces gouvernements ne se sont-ils pas mis eux-mêmes dans l’embarras ? Et ne sont-ils pas d’abord les victimes de la chute des prix du pétrole et des matières premières dont leurs économies sont excessivement dépendantes ? Sans doute, y a-t-il une usure du pouvoir. Quant à la chute des prix des matières premières, elle est bien réelle et elle fait très mal. Mais est-ce un pur hasard ? Un rapport du Sénat américain n’a-t-il pas établi que la seule banque Morgan Staley, avec une capacité de stockage de 58 millions de barils de pétrole à travers le monde était capable de manipuler le marché ? (Rapport « Wall Street Bank Involvement with Physical Commodities » 2013).

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