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  • Pourquoi la gestion du Covid m’exaspère

    Dans son éditorial de dimanche dernier, Ariane Dayer s’interrogeait sur le « mystère suisse » et les raisons qui faisaient que tant de Suisses hésitaient à se faire vacciner. Excellente question… à laquelle elle se gardait bien de répondre, se contentant de dire qu’il fallait « tenter de comprendre ».

    Car c’est bien là où le bât blesse. Depuis le début de la crise, personne n’a essayé de comprendre pourquoi une bonne partie de la population restait sceptique à l’égard des solutions proposées. Jamais la technocratie médicale, les responsables politiques et les médias n’ont fait cet effort, refusant toute remise en question aussi minime soit-elle, et écrasant de leur mépris celles et ceux qui avaient l’outrecuidance de poser des questions et d’exiger des réponses autres que les traditionnels arguments d’autorité, du genre « Taisez-vous, nous savons mieux que vous ».

    Mais je sais gré à ma consœur Ariane d’avoir entrouvert la porte au moment où, cédant à la pression parce que je m’occupe d’une personne très âgée, j’ai décidé de me faire vacciner. Je vais donc tenter d’expliquer pourquoi j’ai été – et reste toujours – hostile non pas aux vaccins mais à l’obligation vaccinale et à la manière dont cette crise a été gérée.

    Tout d’abord, je m’empresse de préciser que mes réticences ne relèvent pas d’une aversion aux risques technologiques et ne s’adressent pas à la médecine ni à la science en tant que telles, puisque sans elles je serais déjà mort deux ou trois fois et que je me suis fait volontairement opérer des yeux à Cuba en payant cent dollars à l’hôpital pour qu’il puisse alimenter la génératrice électrique en cas de panne de courant au milieu des opérations prévues ce jour-là.

    En résumé, les ressorts de mon exaspération tiennent à deux raisons principales : le sentiment qu’on me prend pour un imbécile et le refus d’admettre que les mesures prises portent gravement atteinte à la liberté et à la démocratie, la première blessant ma dignité personnelle et la seconde ma dignité de citoyen.

     

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  • Bons baisers d’Irkoutsk

     

    Comment le roman « dans les geôles de Sibérie » tord la réalité. Contre-enquête de Félix Baumann, Suisse résidant à Irkutsk où il a fondé une école de langues

     

    « Dans les geôles de Sibérie » a été publié en février 2020 par Yoann Barbereau, ancien directeur de l’Alliance française à Irkutsk. A sa sortie, le roman a fait beaucoup de bruit et nombre de médias ont donné la parole à son auteur, qui fustigeait le « régime de Poutine ». La réalité est quelque peu différente…

    Dans ce roman autobiographique, Yoann Barbereau donne sa version des faits concernant l’affaire qui lui a valu une condamnation par coutumace de 15 ans de colonie pénitentiaire en 2016 pour diffusion de matériel à caractère pornographique et raconte sa fuite de Russie. Très présent dans les médias, il se présente comme une victime des services secrets russes, du système judiciaire russe ainsi que des relations politiques franco-russes. Il se livre aussi à une critique acerbe du ministère des Affaires étrangères français ainsi que de l’Ambassade de France à Moscou.

    Suite à une décision du tribunal administratif de Paris, l’Etat français a par ailleurs été condamné à lui verser 300 000 euros pour ne pas avoir appliqué la « protection fonctionnelle » jugeant que la procédure qui le visait « s'inscrivait dans un contexte de poursuites concomitantes menées par les autorités russes contre le réseau des alliances françaises installées sur le territoire, et visait en réalité le requérant en raison de ses fonctions et de la coopération qu'elles impliquaient avec les autorités locales » (France Bleu 24 avril 2020).

    Fêté comme un héros par la presse française, invité sur les plateaux de télévision, l’autoproclamé meilleur Directeur de l’Alliance française d’Irkoutsk de tous les temps n’a pas laissé que de bons souvenirs sur place. Contrairement à ce qu’il crie sur tous les toits, son bilan professionnel à la tête de l’Alliance française d’Irkoutsk est catastrophique. Alors que le portrait d’un Casanova assoiffé de liberté cavalant à travers les plaines de Russie séduit les lectrices et lecteurs de son roman, on a dans les faits plutôt affaire à un mari volage parfois violent (voir le témoignage de son ex-épouse sur Radio Svoboda du 28 novembre 2017).

     

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  • Kaboul, la défaite de Varus et l’économi

    Il y a exactement 2012 ans, en septembre de l’an 9 de notre ère, l’armée la plus puissante du monde connaissait une défaite sans précédent dans la sombre forêt de Teutobourg. Un chef germain, Arminius (Hermann dans la mythologie allemande), obscur officier formé dans les armées impériales romaines, avait « trahi » ses maitres et réussi à coaliser des tribus germaines d’habitude rivales et à détruire dans une guerre de guérilla et d’embuscades les meilleures légions du général Varus, lieutenant fidèle d’Octave Auguste, premier empereur d’un empire au sommet de sa puissance.

    Le choc de la défaite fut tel que, aux yeux des historiens d’aujourd’hui, cet événement est considéré comme la plus grande défaite de l’histoire romaine et comme un « point tournant de l’histoire mondiale », Rome abandonnant l’idée de conquérir la Germanie pour se contenter de « contenir » les Barbares.

    Sur le moment, l’empire fut naturellement ébranlé. Mais la tyrannie impériale était telle que personne n’osa incriminer Auguste et que les historiens romains censurèrent leur récit en insistant sur la trahison d’Arminius, les rigueurs du climat et l’incompétence de Varus. Officiellement, on déclara qu’on avait perdu une bataille mais pas la guerre. Une seconde déroute, contre les Bataves, en l’an 70, acheva de ruiner ce récit et de convaincre l’empire que mieux valait conforter son emprise sur les territoires qu’il contrôlait déjà plutôt que de risquer de tout perdre dans des aventures sans lendemain à l’extérieur.

     

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