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  • Gaza: Israël s'achète du temps avec Obama

    En cessant unilatéralement ses bombardements sur Gaza après trois semaines de pilonnage ininterrompu, Israël offre un répit bienvenu à Barack Obama. Le nouveau président pourra occuper la Maison Blanche et s’occuper de la lutte contre la crise économique sans devoir d’urgence s’attaquer aux problèmes du Proche Orient. Et Barack Obama aura le champ d’autant plus libre que la totalité des médias mondiaux aura les yeux rivés sur lui et se détournera bien vite des champs de ruines et des hôpitaux palestiniens surchargés de blessés.

    Il n’y a pas à dire, Israël a géré le calendrier des opérations contre Gaza de main de maître et profité à fond de la fenêtre ouverte entre la fin de la période Bush et le début de l’ère Obama en évitant de fâcher le nouveau président avec des urgences diplomatiques malvenues. Et le fait que le nouveau président américain a confié les rênes de la diplomatie à Hillary Clinton, qui n’a jamais caché ses sympathies pour Israël, prouve encore que les Israéliens ont de très bonnes cartes en mains avec la nouvelle administration démocrate.

    Les perspectives de paix, redoutées au fond par les deux camps, s’en trouvent donc repoussées d’autant et c’est peut-être là le vrai but de guerre que recherchait l’Etat israélien, au-delà de l’arrêt des frappes de missiles du Hamas sur la ville de Sderot et des objectifs électoraux immédiats. Israël a désormais du temps pour élaborer une stratégie et mettre en place ses pions dans l’équipe Obama, avec la complicité des pays arabes opposés à l’Iran.

    Cela établi, les problèmes de fond subsistent. Dans ce conflit, il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. On ne peut ni renvoyer les deux camps dos à dos, ni prendre position pour l’un contre l’autre parce que les deux camps, le palestinien comme l’israélien, ont à la fois raison et sont dans leur droit.

    Simplement, après 60 années de conflit violent, on sent qu’on arrive à une nouvelle étape et qu’il ne suffira plus d’utiliser de vieilles recettes, diplomatiques ou militaires, pour se tirer d’affaire. Car tout a été dit, tenté, expérimenté et usé jusqu’à la corde, la guerre comme la paix, la bonne foi comme la mauvaise, les élections démocratiques comme les coups d’Etat, les pierres comme les missiles, la censure de la presse comme les images en direct, l’espionnage comme la diplomatie publique, l’agressivité des faucons comme l’idéalisme des pacifistes.

    Le poids de l’histoire étant ce qu’il est, rien ne se réglera dans l’urgence. Mais il ne sert à rien non plus de compter sur le temps pour que le problème se résolve tout seul. La trêve sera donc courte et Barack Obama devra tôt ou tard plonger ses mains dans le cambouis moyen-oriental. Avec des résultats qui pourraient être intéressants. En effet, jusqu’ici, le nouveau président s’est attaché à ménager son indépendance, un coup à droite, un coup à gauche, un fondamentaliste par ci, un pasteur gay par là. Avec ses racines afro-musulmanes et les sympathies de son administration pour Israël, Barack Hussein Obama n’est pas le plus désarmé pour imposer aux deux irréductibles adversaires une solution durable.