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  • Fin de la récréation fiscale

    La génération Reagan et Thatcher, c’est fini ! On tourne la page. Les trente années de baisses fiscales et de réduction des dépenses publiques se sont closes le 20 janvier 2009 avec l’entrée en fonction de Barack Obama et le climax atteint par la crise financière. Et en Suisse, le tocsin a été sonné le dimanche 8 février avec le refus des forfaits fiscaux par les Zurichois.

     

     

     

     

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  • Pour un journalisme aux pieds nus

    Lors des dernières assises du journalisme organisées par impressum à Genève, on a débattu de la valeur ajoutée du journalisme, du journalisme participatif, des nouveaux modèles de journalisme face à internet et on s'est demandé si la communication tuait le journalisme.

    Toutes questions fort pertinentes en ces temps de crise aiguë du métier de journaliste. Après 30 ans de pratique de la presse écrite à tous les échelons possibles de la profession, depuis mes débuts comme secrétaire de rédaction au Journal de Genève en 1980 jusqu'à mes activités actuelles au Club suisse de la presse, j'en viens à me demander si le meilleur moyen de restaurer le crédit et d'assurer la pérénnité de la profession ne serait pas de revenir aux sources, au métier de base, à l'essentiel, c'est à dire à un "journalisme pauvre", un journalisme aux pieds nus, débarassé de toutes ses prothèses artificielles, de ses codes et de ses rites, de son narcissisme exacerbé, des contraintes publicitaires, des armées d'attachés de presse et de communicants qui obscurcissent les choses plus qu'ils ne les rendent transparentes et compréhensibles pour le commun des mortels.

    A la manière de l'"arte povere" italien qui, dans les années 1970-1980, essayait de revenir aux sources mêmes de l'art en s'affranchissant des discours obligés et des techniques à la mode pour renouer avec un art sans artifice.

    Ce retour à la base, je m'empresse de le dire, n'a rien à voir avec un refus d'internet ou des nouvelles techologies de l'information. Le problème n'est pas dans la technique, qui n'est que ce qu'on en fait, mais dans la tête de celles et ceux qui s'en servent. En retrouvant la passion d'informer, de décrypter, de rendre intelligible un monde devenu opaque par surinformation et en renouant avec le respect des faits et des personnes, nous autres journalistes aurïons probablement moins de raisons de douter de notre avenir.

     

     

  • Droits de l’homme à deux vitesses et ONG sélectives, un vrai problème

    Pourquoi un petit pays comme la Tunisie est-il régulièrement pris à partie par les ONG droits-de-l’hommistes alors que d’autres pays plus grands et moins avancés en matière de droits humains comme le Maroc, l’Algérie ou l’Egypte sont épargnés ? C’est un exemple, mais on peut en trouver d’autres. Depuis dix ans que j’observe l’évolution du monde international et des ONG, la question me tarabuste.

    Voyons les faits d’abord. On peut bien sûr trouver toutes sortes d’imperfections et de critiques justifiées à adresser au modèle tunisien. Mais à y regarder de plus près, et vu la modestie de ses ressources et l’absence de rente pétrolière, géostratégique ou autre, ce pays fait plutôt mieux que ses proches. Son armée n’occupe pas de territoire voisin, comme le Maroc au Sahara occidental, et n’a pas massacré des civils par milliers au nom de la lutte anti-islamiste, comme l’Algérie. Son président est en fonction depuis 21 ans, mais c’est moins que le président Moubarak (27 ans) et beaucoup moins que les dynasties royales marocaines et jordaniennes. Et sur le plan interne, l’évolution de la société mesurée en termes d’indice de développement humain, de formation de la jeunesse, de droits et d’accès des femmes aux emplois et aux postes à responsabilité, de logement, et de niveau de vie en général, devance largement celle de ses voisins. Et tout cela pour ne rien dire du régime de Mouammar Kaddhafi, au pouvoir depuis 40 ans et à la tête d’une vraie dictature, mais que peu d’ONG et encore moins de gouvernements dénoncent puisqu’il peut planter sa tente et traire ses chamelles dans à peu près toutes les capitales du monde.

    Il ne s’agit pas ici de vanter un pays au détriment des autres mais de s’alarmer des inégalités de traitement et de perception, inégalités qui traduisent un vrai malaise dans la façon dont la prétendue « communauté internationale » aborde les problèmes. Ce malaise vient pour une part des Etats, qui sont sélectifs en fonction de leurs intérêts économiques ou stratégiques, mais aussi largement des ONG, qui se parent de l’objectivité avec des noms ronflants mais qui sont en réalité tout sauf transparentes et impartiales. Dans le dernier « Matin Dimanche », un expert français relevait avec raison que 70% des ONG étaient financées par des Etats, des entreprises ou des fondations privées, dans l’opacité la plus totale, comme si les bailleurs de fonds n’avaient pas, eux aussi, des intérêts précis à défendre.

    Dans un contexte aussi faussé, il n’est pas étonnant que les Etats incriminés réagissent en créant leur propres ONG ou en cherchant à les contrôler. On comprend mieux la méfiance des Russes quand on sait que les révolutions oranges ont été financées et encadrées par des fondations américaines ultraconservatrices.

    C’est ainsi qu’on crée un cercle vicieux de dénonciations-réactions en chaîne au terme duquel  personne ne sort gagnant, ni les Etats, qui se protègent, ni les ONG, qui perdent en efficacité et en transparence, ni bien sûr les peuples, qui pourraient mieux consolider leurs droits si chacun travaillait avec davantage d’objectivité et de transparence.