L’horreur alimentaire
Il y a une quinzaine d’années, Viviane Forrester publiait un petit livre au destin mondial, L’horreur économique, pour dénoncer les dérives de l’économie. Les scandales alimentaires à répétition auxquels nous assistons depuis quelques lustres mériteraient bien une petite Horreur alimentaire.
Entre la vache folle, le veau aux hormones, l’eau gratuite qu’on veut nous vendre en bouteilles, l’huile de palme qui déforeste la planète, les paysans étranglés par les supermarchés et le cheval étiqueté pur bœuf, c’est toute la chaine de la production et de distribution alimentaire, du fermier à l’assiette, qui se révèle gangrenée.
Au milieu du tollé général soulevé par le bœuf au cheval, une autre nouvelle importante est passée relativement inaperçue, à savoir la campagne contre le gaspillage alimentaire lancée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi la semaine dernière. Lors de sa réunion annuelle, avec l’aide d’une ONG britannique, le PNUE a organisé un déjeuner pour les 100 ministres et autres VIPs présents à partir de 1600 kilos de légumes et de fruits du cru rejetés par les supermarchés européens bien que parfaitement sains.