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Général - Page 13

  • Non au terrorisme du courriel

    On parle beaucoup et on se mobilise à grands renforts de milliards contre le cyber-terrorisme, l’islamo-terrorisme, le narco-terrorisme ou que sais-je encore. Mais que fait-on contre le terrorisme qui nous veut du bien, le terrorisme du courriel censé mettre les choses au point et qui met le feu aux poudres ? Ne coûte-t-il pas bien plus cher en stress, en surmenage et en absentéisme que les attaques de pirates et d’Anonymous contre des sites militaires ou d’entreprises ?
    Dimanche dernier, je m’apprêtai à entamer une promenade bien méritée lorsque bing ! un courriel furieux et comminatoire d’un correspondant qui avait sans doute mal digéré son repas dominical me somma de répondre toutes affaires cessantes à ses questions tourmentées. Et voilà un dimanche gâché.
    Rien de plus banal, direz-vous. Ce genre d’incidents arrive par millions sur la toile et se produit 4,5, 10 fois dans une journée de travail. Mais doit-on accepter de se laisser pourrir la vie par l’aigreur de ses chefs, de ses collègues, de ses relations sans réagir ? Le courriel, qui a une capacité illimitée de se transformer en pourriel même avec les meilleures intentions du monde, inquiète sérieusement les administrations et les entreprises qui commencent à édicter des règlements pour protéger leurs employés en dehors de leur temps de travail.
    Et la question se pose : faut-il réglementer l’usage du courriel et délivrer, comme pour la pêche et la conduite automobile, des permis d’emailer ? C’est en tout cas ce que suggère Fernando Lagrana, haut-fonctionnaire de l’UIT et enseignant à l’Université Webster de Genève, dans la thèse qu’il vient de publier à Grenoble.

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  • Les indignés, l’humour en plus

    Depuis des mois, de la Place Tahrir à la Puerta del Sol, de Tunis à Wall Street, les indignés occupent la rue et, avec un bonheur inégal suivant les commentateurs, les téléjournaux. Car je ne fais pas de grande différence entre un jeune vendeur de légumes tunisien qui s’insurge contre la bureaucratie policière de son pays qui veut lui interdire de tenir son échoppe, et les révoltés espagnols qui s’insurgent contre un système financier rapace qui leur a volé leurs économies avec la complicité de leur gouvernement élu.
    Partout c’est le même cri de ras-le-bol, la même exigence de partage du travail, du pouvoir et des biens contre ceux qui les monopolisent, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan économique. Les indignés sont donc des gens sérieux, qui s’occupent de choses sérieuses, et qu’il faut donc prendre au sérieux. Au dernier festival de philosophie qui s’est tenu à Genève en septembre dernier, et qui portait sur le thème de la résistance et de la révolte, plusieurs d’entre eux avaient été invités et sont venus témoigner du pourquoi et du comment de leur engagement.
    Ce qui frappe d’abord, c’est leur calme, leur méthode, leur organisation. Certes, il y a bien eu quelques dérapages, comme durant les émeutes de l’été dernier à Londres. Mais d’une façon générale, on a plutôt l’impression que l’agitation, la nervosité, l’hystérie sont dans le camp d’en face, celui de la police et des notables installés, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive.

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  • Des primaires pour redonner des couleurs à la politique

    La semaine dernière, sous l'influence des primaires socialistes françaises, l'idée d'organiser des primaires en Suisse a brusquement été reprise par certains candidats socialistes au conseil national et dans certains médias. voici l'article publié il y a trois semaines dans le Courrier à ce sujet.

    On le sait depuis trente ans : les églises, les partis, les syndicats et toutes les institutions qui façonnaient la société et structuraient le vivre ensemble, ne cessent de perdre en légitimité et en représentativité. On le sait, mais on ne fait rien pour contrer cette érosion et chercher des idées nouvelles pour redonner à la politique le bien-fondé qui lui fait désormais défaut.
    Ce vide institutionnel a pour effet de stimuler le populisme, que l’on peut voir comme une tentative désespérée de renouer avec le peuple le contact qui était auparavant assuré par ces institutions. Quand il n’y a plus d’intermédiaires entre le peuple et le pouvoir, on cherche la relation directe, immédiate, brute, avec tout ce que l’absence de médiation suppose d’excès et de dérives incontrôlées. Dans cet exercice, certains partis réussissent mieux que d’autres parce qu’ils ne sont pas emprisonnés par une histoire, des structures, une origine sociale ou une éthique qu’ils se sentent obligés de respecter.
    Ce poids est particulièrement lourd pour les partis gouvernementaux du centre, PLR, PDC, et pour les socialistes dans une large mesure. Comment faire pour retrouver une représentativité, une légitimité, et donc une relation plus étroite avec leur base populaire ?

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