Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Général - Page 8

  • Philosopher sur la liberté en Chine

    Parler de la liberté en Chine? C'est aussi naturel que de manger des nouilles. La seule différence, c'est que les Chinois mangent avec des baguettes. Si l'on admet cette différence, alors oui, les Chinois aiment autant la liberté que nous même s'ils en usent autrement.
    Lors de mon dernier voyage en Chine, alors que la discussion dérivait inévitablement sur la liberté, j'ai été frappé par l'un de mes amis Chinois qui singeait les journalistes étrangers qui découvraient leur pays pour la première fois. De façon drôle et ironique, sans aucune gêne, il imitait le journaliste qui voulait absolument interviewer l'homme-de-la-rue-sur-la-liberté-en-Chine. Comment, en effet, les Chinois peuvent-ils supporter de vivre dans ce goulag à ciel ouvert qu'est toujours la Chine communiste en ce début de XXIe siècle? Très bien, et c'est ce qu'ils répondent au journaliste occidental médusé. Difficile en effet de croire que les gens disent vrai quand on n'a presque rien lu d'autre sur la Chine que des articles sur la pollution et les violations des droits de l'Homme.
    Et pourtant les Chinois sont comme nous, ils aiment la liberté! J'ai donc, une fois de plus, abordé ce thème avec l'un des plus grands peintres classiques chinois, Maitre Fang Zhen. Un artiste peut-il créer librement sous une dictature? Voici ce qu'il m'a répondu: alors que vous autres Occidentaux ne considérez qu'une liberté, nous Chinois nous en avons trois. Tout comme vous, nous apprécions la liberté sociétale, celle qui s'épanouit dans les limites de la morale et du droit, chaque société ayant le droit de décider elle-même quelles limites elle entend poser à cette morale et à ce droit. Mais nous chérissons aussi la liberté de la raison, celle qui nous permet l'intelligence des choses, de la vie, de la société, et sans laquelle il n'est pas de vrai savoir.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général
  • Droits de l’Homme à deux vitesses

    Dix jours après les élections en Ukraine et dans le Donbass, la trêve reste toujours aussi précaire et le conflit demeure plus que jamais révélateur des complaisances occidentales à l’égard du régime de Kiev et de la sévérité implacable manifestée à l’encontre des « méchants » Russes et pro-russes. Il en dit long sur nous-mêmes, sur nos incohérences et notre pratique sans scrupule des doubles standards.

    L’attitude des gouvernements, des ONG et des médias européens en matière de droits de l’Homme est très instructive à cet égard. On attend toujours la publication d’un rapport du Conseil des droits de l’Homme sur les atteintes aux droits humains en Ukraine. On espère qu’il sera objectif et que, contrairement à tout ce qu’on a pu lire jusqu’ici, il mettra également en lumière les violations droits de l’homme et les crimes de l’armée ukrainienne et des milices privées des oligarques contre les populations civiles de Lougansk et Donetsk.

    Amnesty International, qui demeure sans aucun doute l’ONG la plus objective et la moins inféodée aux pressions des gouvernements et des bailleurs de fonds occidentaux, a récemment mis en lumière le fait que l’armée ukrainienne avait utilisé contre des populations civiles des bombes à sous-munition interdites. D’une façon générale, les conventions de Genève prohibent le bombardement des populations civiles. Or elles ont été violées pendant des semaines par les troupes de Kiev sans qu’aucun gouvernement, ONG ou média occidental n’y trouve rien à redire. Idem pour les fosses communes découvertes dans les zones reconquises par les pro-russes.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général
  • La grandeur (presque) perdue de la presse

    On le sait, à chaque nouvelle crise depuis vingt ans, la presse et les médias diminuent comme peau de chagrin. Baisse des revenus publicitaires par-ci, concurrence croissante d’internet par-là, tout conspire à rendre le journalisme plus docile, les journaux plus étiques et l’information télévisée plus banale. Et la profession de se lamenter sur la grandeur perdue de la presse d’antan.
    Tout cela est sans doute vrai. Mais ce qui frappe le plus dans le marasme ambiant, c’est la complaisance des moyens d’information à l’égard des puissants. Pas des pseudo-puissants, mais des vrais puissants, ceux qui détiennent la richesse et le pouvoir et qui instrumentalisent les médias, les partis politiques et les parlements par le biais de lobbies grassement payés.
    La crise ukrainienne a montré à quel point les médias étaient littéralement intoxiqués par des manipulateurs d’opinion bardés de diplômes, ayant pignon sur rue et cartes de visites au nom d’un think tank aussi ronflant que l’origine de leurs fonds est floue. Combien d’experts tout droit sortis d’une officine bruxelloise à forte consonance anglo-saxonne n’a-t-on pas entendu pérorer dans les médias pour justifier les ingérences occidentales et dénoncer les opérations militaires sous couverture russes ? Tout cela à grands renforts d’explications stratégiques et de considérations démocratiques destinées à mieux faire oublier le caractère profondément illégitime du régime de Kiev et à mettre en évidence « l’illégalité des séparatistes ». Il est vrai que marteler « l’armée régulière ukrainienne cherche à rétablir l’ordre légal face aux séparatistes de la République auto-proclamée du Donetsk soutenue par l’espion Poutine » sonne assez différemment que « les chars du régime putschiste de Kiev guidés par les instructeurs de la CIA ont tiré sur la foule et abattu des manifestants du Donbass ». Comme par hasard, les tenants du nouvel ordre ukrainien font complètement silence sur un gouvernement qui n’a pas plus de légitimité – et sans doute beaucoup moins puisqu’il n’a même pas été adoubé par referendum – que l’annexion de la Crimée par la Russie.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général