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Planète bleue - Page 2

  • A Bruxelles, l’UE courtise les pays asiatiques

    Tandis que Washington réunit les pays africains à Washington, l’Europe déploie le tapis rouge pour les pays asiatiques à Bruxelles. Voir nos derniers papiers et notamment le reportage effectué début novembre au Vietnam.

    L'Union européenne et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) organisent en effet pour la première fois un sommet des dirigeants nationaux le 14 décembre pour discuter le développement du commerce et de l'aide aux infrastructures. L'UE cherche à renforcer les liens avec le bloc asiatique et à contrer l'influence russe et chinoise. À l'exception de la Malaisie, qui a récemment élu un nouveau Premier ministre, tous les autres dirigeants de l'ASEAN ont confirmé leur présence au sommet commémoratif.

    Cette année marque le 45e anniversaire de la Communauté économique européenne, le prédécesseur de l'UE, qui a initié les premières relations formelles avec l'ASEAN. Les tensions accrues entre l'UE et la Russie et le refroidissement des relations entre le bloc européen et la Chine ont accru le rôle de l'ASEAN pour l'Europe sur tous les fronts, économique, diplomatique et sécuritaire. Lors d'une réunion ministérielle tenue le 4 août avec ses homologues de l'ASEAN, l’agence Nikkei Asia rappelle que Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a promis de s'engager davantage dans la région et considérait le groupe d'Asie du Sud-Est comme un "partenaire stratégique". Les États-Unis ont également convenu d'élever leurs relations avec l'ASEAN à un "partenariat stratégique global" lors d'un sommet en mai.

     

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  • La revanche de l’économie réelle

    Il y a plus de vingt ans, en mars 2000, éclatait la première bulle internet, inaugurant un cycle de faillites retentissantes (Enron) et de dévoilement de fraudes massives (Worldcom, Adelphia) qui durèrent jusqu’en 2002 et jetèrent un discrédit durable sur la branche. Un débat opposa alors les tenants de l’économie réelle – celle de l’industrie et des services traditionnels – aux apôtres de l’économie virtuelle pour qui le salut de l’humanité reposait sur les nouvelles technologies de l’information comme on les appelait alors.

    On oublia bien vite cette crise et ces querelles. De nouveaux venus, les fameux GAFAM et leurs satellites plus ou moins baroques - plateformes blockchain et cryptomonnaies – apparurent sur la scène et monopolisèrent l’attention des médias et d’investisseurs boursiers avides de gains d’autant plus rapides que l’argent coulait à flots grâce à la politique d’assouplissement quantitatif mise en place par les banques centrales après la crise hypothécaire de 2008.

    L’économie virtuelle adossée à l’argent virtuel (mais aux bénéfices bien réels, eux) a tourné à plein régime jusqu’à ce que la machine se grippe au début de cette année, rattrapée par les dures contingences du monde matériel. Les bourses et les valeurs technologiques ont plongé, suivies par la chute des habituels carambouilleurs de la finance, dont l’angélique patronne de Theranos Elizabeth Holmes et le gentil Sam Bankman-Fried sont les plus éminentes figures.

     

     

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  • Europe : le risque du grand déclassement

    « Alors que l’Union européenne fait la guerre, l’Asie fait du commerce. » C’est ainsi que le grand universitaire singapourien Kishore Mahbubani résume la situation actuelle. Mahbubani n’est pas n’importe qui. Ancien ambassadeur et président du Conseil de sécurité, universitaire renommé, classé parmi les 100 intellectuels le plus influents du monde et les 50 plus grands penseurs du capitalisme, il n’est pas précisément un complotiste décliniste et antimondialiste.

    Et pourtant il estime que l’Europe a commis une énorme erreur en voulant exclure la Russie de sa sphère économique et que les Etats-Unis se trompent en pensant qu’ils vont gagner la guerre froide 2.0 qu’ils viennent d’initier juste parce qu’ils ont remporté la première. Ses arguments ? Dans les années 1950, la Chine ne pesait presque rien dans l’économie mondiale. Pas plus que l’Inde, le Sud-Est asiatique ou les autres BRICS. Ces dernières semaines lui donnent raison. La nouvelle est passée inaperçue en Occident, mais qui a noté qu’en août l’Inde avait détrôné la Grande-Bretagne comme cinquième économie mondiale ? Et que, comble d’ironie, en octobre un fils d’immigré indien succédait à une Britannique pur sucre comme premier ministre de Sa Majesté Charles III ? Quand la métropole se fait supplanter par son ancienne colonie et que sa vie politique sombre dans la médiocrité et l’insignifiance, c’est qu’il y a péril en la demeure.

    La même mésaventure est en train d’arriver à l’Allemagne, qui, par fanatisme atlantiste, a laissé saboter son pipeline Nordstream sans réagir et vient de se couper de ses sources d’énergie bon marché pour se brancher sur le gaz de schiste américain et le LNG qatari beaucoup plus cher. Ce n’est pas le voyage bienvenu mais fort critiqué d’Olaf Scholz en Chine qui va rétablir la situation.

     

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