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Planète bleue - Page 33

  • Pires que le virus, les théories sur le virus

    Après deux semaines de sidération absolue et six semaines d’un confinement qui a fait tourner la tête de bien des gens, voici venu le temps d’une reprise qu’on espère aussi rapide, rationnelle et lucide que possible.
    Car les théories du complot que l’on voit fleurir un peu partout sur le net, dans certains médias dits autorisés comme dans la bouche de responsables politiques parmi les plus éminents ne présagent rien de bon.
    Je veux parler de l’hystérie anti-chinoise qui va grossissant dans les pays occidentaux depuis quelques semaines. Qu’on soit bien clair : il ne s’agit ici nullement d’excuser, justifier ou cautionner de quelque manière que ce soit le comportement de la Chine. En tant que foyer initial de la pandémie, il va de soi que Pékin a la responsabilité de faire toute la lumière sur les origines de l’épidémie et de collaborer à une enquête internationale sur le sujet. Mais à condition que celle-ci soit réalisée par des experts neutres et reconnus, comme ceux de l’OMS, en non menée à charge par des procureurs qui ont déjà désigné le coupable et pris le soin de décrédibiliser la seule instance internationale compétente à l’avance.
    Or tout montre que nous sommes dans ce cas de figure et que nous assistons, dans le cadre des élections américaines en cours, à une vaste opération de déstabilisation de « l’ennemi » chinois à des fins d’enfumage électoral, à moins que ce soit l’inverse, puisque rien n’empêche de faire d’une pierre deux coups, comme dans l’opération de 2003 avec l’Irak, de 2011-2013 avec la Syrie, et de 2016 avec le prétendu hacking des élections américaines par l’empire du mal russe.

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  • Covid-19 : mortalité, manque de matériel et censure des médecins de ville, quid ?

    La sortie de la pandémie permet de passer aux questions que l'on s'est posées durant toute la période de confinement que l'on nous a imposée au nom d'impératifs médicaux souvent contradictoires. En voici trois, qui seront adressées à nos autorités lors la session du Grand Conseil de lundi

    Quelle est la mortalité réelle du Covid-19 par rapport aux autres causes de décès (grippe, AVC, accidents)?

    Pendant des semaines les médias et les différentes instances sanitaires ont donné des chiffres variables sur l’ampleur et le mode de calcul de la mortalité due au Covid-19, les chiffres de l’OFSP variant avec ceux des cantons, selon qu’ils incluaient ou non les EMS et suivant les causes de décès (avec le Covid-19 ou du Covid-19).
    Par ailleurs la surmortalité due exclusivement au Covid-19 parait loin d’être claire, surtout si on compare la mortalité du premier quadrimestre de l’année 2020 à celle d’une année à forte grippe comme la période de janvier à avril 2017.
    Maintenant que le pic de la pandémie Codid-19 semble heureusement passé, il est temps de savoir ce qui s’est réellement passé et d’investiguer le mode opératoire du virus et ses effets réels sur la santé, la morbidité et la mortalité.
    C’est pourquoi je souhaiterais connaitre avec précision les chiffres exacts de la mortalité due au Covid-19 et aux autres causes de décès (maladies selon les types, accidents, etc.) au premier quadrimestre des années 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 en distinguant notamment celles qui relèvent du Covid-19, de la grippe et des autres maladies respiratoires (pneumonies en particulier) et cela à la fois pour le canton de Genève et pour la Suisse.
    Enfin, il serait également intéressant de les comparer aux décès imputables aux dernières canicules et notamment à celle de 2003, et aux pollutions atmosphériques afin de situer la mortalité due au coronavirus dans un contexte plus large.

    Pourquoi y a-t-il eu pénurie cruelle de masques, de tests et de gel hydro-alcoolique au plus fort de la crise du Covid-19 ?


    Dès les premiers signes de gravité de l’épidémie du coronavirus, il est apparu que les hôpitaux, médecins de ville, EMS ainsi que les différents organismes de santé manquaient cruellement de masques, de tests, de gel hydro-alcoolique, et même de lits d’hôpitaux puisqu’il a fallu en créer dans l’urgence.
    Pourquoi ces lacunes se sont-elles produites? Par qui, pourquoi et comment ont été prises les décisions qui ont conduit à ce sous-équipement dramatique ? Pourquoi les stocks de masques, de gel et de tests n’ont-ils pas été renouvelés, respectivement constitués ou reconstitués dès l’alerte de l’OMS le 23 janvier dernier?
    Sachant que les médecins de ville se plaignaient de la pénurie de masques fin janvier déjà, pourquoi rien n’a été mis en oeuvre pour combler ces manques ? Et pourquoi le gel hydro-alcoolique, pourtant inventé et promu par le médecin des HUG Denis Pittet, a-t-il manqué à Genève même, dans les pharmacies de ville, dans les magasins et pour protéger les différents personnels de soins, de livraison et des commerces particulièrement exposés au virus à cause de leur travail ?
    Pourquoi la pénurie de masques, dissimulée pendant des semaines, a-t-elle donné lieu à des déclarations contradictoires, voire mensongères, de la part des différentes instances cantonales et fédérales alors que leur évidente efficacité a été démontrée dans tous les pays d’Asie qui en ont fait usage ?
    Merci de répondre en détail à ces questions concernant les trois cas avérés de pénurie : masques, tests, gel hydro-alcoolique.

    Pourquoi les HUG et les autres hôpitaux suisses n’ont-ils pas administré les traitements à base d’hydroxychloroquine au même titre que les médecins grecs, coréens et chinois ?

    Depuis que la crise sanitaire du Covid-19 a éclaté, la polémique sur l’usage de l’hydroxycloroquine, un médicament aux propriétés anti-inflammatoires, et de l’antiviral Azithromicine comme méthode de traitement a fait rage sur les réseaux sociaux et chez les patients infectés.
    Après bien des discussions, la France et les HUG semble-t-il ont admis l’usage de ce médicament pour les patients intubés et au stade de la réanimation, alors même que plusieurs expériences montraient qu’un usage en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, donnait de meilleurs résultats, surtout s’il était administré avec un antibiotique, l’Azithromycine.
    Parallèlement, le directeur général de Novartis Vas Narasimhan annonçait le 29 mars dernier que la chloroquine était le plus grand espoir de traitement du coronavirus et que Sandoz s’engageait à mettre à disposition 130 millions de doses de ce médicament abondant, facile d’accès et très peu onéreux. Voir à ce sujet https://amp.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/11205056-le-directeur-general-de-novartis-evoque-la-chloroquine-comme-le-plus-grand-espoir-de-traitement-.html.
    Dès lors les questions suivantes se posent : pourquoi les HUG se sont-ils calqués sur la pratique d’Etat française et empêché les médecins de ville et les pharmaciens de mettre à disposition des malades infectés par le coronavirus, et pourquoi n’ont-ils pas saisi cette occasion pour donner aux patients un espoir de guérison, les privant ainsi d’une aide psychologique qui aurait pu être précieuse dans leur lutte contre la maladie ?
    Quelles sont les raisons d’une telle prudence des hôpitaux et des responsables cantonaux de la santé vis-à-vis d’un médicament utilisé depuis 70 ans contre la malaria et d’autres affections (lupus, sarcoïdose, polyarthrite) sans qu’aucun décès n’ait pu lui être imputé. L’argument des tests cliniques semble en effet peu convaincant puisque ce médicament est connu et a subi tous les tests concernant son éventuelle nocivité depuis longtemps.

  • Réponse aux épidémies : plus jamais ça !

    Pour information, voici la proposition de résolution que je viens de soumettre au Grand Conseil genevois.
    Au moment où nous allons passer d'une crise sanitaire inédite à une crise économique, sociale et peut-être politique de grande ampleur, il me semble en effet essentiel de tirer un bilan sans concession de cette crise épidémique et de prendre les mesures nécessaires afin d'éviter que l'impréparation, les erreurs et parfois les mensonges proférés ne se répètent à l'avenir.


    Le GRAND CONSEIL de la République et canton de Genève,
    considérant:

    - la grave pénurie de masques, de gants, de gel hydro-alcoolique et de tests qui a suivi l’éclatement de l’épidémie de Cobid-19

    - l’absence de gestion des stocks de matériel sanitaire adéquat en amont de l’épidémie

    - le manque de transparence voire les mensonges, puis les polémiques et indications contradictoires qui s’en sont suivies concernant notamment l’usage des masques et des tests pendant l’épidémie et lors du déconfinement

    - l'incapacité à s’inspirer d’expériences étrangères, et en particulier de pays d’Asie habitués aux épidémies pour prévenir et gérer la crise, repérer et traiter les patients infectés, définir les modalités du confinement et préparer la sortie de crise et la remise en route de l’économie


    invite les Chambres fédérales à tout mettre en oeuvre pour éviter qu’une telle situation se reproduise et notamment à

    - mettre en place une gestion centralisée des stocks de matériel sanitaire nécessaire à la prévention et à la lutte contre des épidémies

    - mettre en place une coordination centralisée des politiques sanitaires fédérale et cantonales

    - respecter les droits humains en assurant un accès libre à l’information à tous les médias et en évitant toute discrimination entre les catégories de la population, et notamment vis-à-vis des personnes âgées

    - éviter toute mesure qui contribuerait à restreindre la vie privée des citoyens et à instaurer des mesures de surveillance numérique des citoyennes et citoyens au nom de la lutte contre l’épidémie

    - faire la transparence sur les liens d’intérêt des fonctionnaires, médecins, experts et responsables publics et privés en charge de la politique sanitaire et de la lutte contre les infections aux niveaux fédéral et cantonal

    - mener une enquête approfondie sur la gestion de la crise et ses conséquences sur la morbidité et la mortalité effectives par rapport aux autres causes de décès (grippe, maladies pulmonaires, etc.) et sur les coûts sanitaires, sociaux, économiques et financiers qu’elle a induits



    EXPOSÉ DES MOTIFS


    Mesdames et
    Messieurs les députés,

    Si la gestion de la crise du coronavirus a été plutôt bien conduite par les autorités fédérales et cantonales, en évitant à la fois des mesures de confinement trop sévères et un laxisme excessif, il n’en va pas de même pour ce qui concerne la gestion en amont et en aval de l’épidémie.
    De sérieux problèmes sont apparus, qui méritent d’être résolus avant qu’un retour du Covid-19, ou un nouveau virus, ne frappent à nouveau.
    Cette crise a notamment mis en évidence une pénurie cruelle de matériels sanitaires nécessaires pour lutter contre la propagation de la contagion, une concentration funeste des industries et des fabrications de matériels et des produits de base pharmaceutiques dans quelques pays seulement (Chine, Inde et Etats-Unis en particulier), une absence de doctrine criante en matière d’utilisation et de mesures préventives (port du masque en particulier), des principes de confinement ou de quarantaine variant fortement d’un pays à l’autre (la Suède et l’Allemagne n’ont pas confiné ou très peu), des polémiques néfastes concernant les traitements possibles. Certains pays comme la Grèce ont par exemple utilisé la chloroquine dès le diagnostic alors que d’autres la prohibaient, et cela avec une efficacité reconnue par l’OCDE qui cite ce pays en exemple (cf. La Grèce résiste mieux qu’attendu au Covid-19, Le Temps, 25 avril 2020).
    Enfin, cette épidémie, par l’ampleur inédite des mesures qu’elle a causées, a et aura des conséquences sanitaires (opérations chirurgicales, visites médicales et traitements de pathologies reportés), sociales (augmentation des risques pour les personnes vulnérables et les plus défavorisées, augmentation du chômage, mise à l’écart des personnes âgées qui relève d’un apartheid social inadmissible, personnes qu’on a laissé mourir toutes seules dans les EMS contrairement aux principes mêmes de la civilisation), économiques (faillite d’entreprises et d’indépendants, grave risque de récession) et financières (énorme augmentation de l’endettement) qui pourraient s’avérer catastrophiques, alors même que la mortalité due au coronavirus n’excède pas celle d’une grosse épidémie de grippe.
    Pour toutes ces raisons, il convient de mettre tout en oeuvre pour qu’une telle situation se reproduise et de tirer toutes les leçons possibles de l’événement que nous venons de vivre afin qu’il ne se répète pas.
    C'est pourquoi, Mesdames et Messieurs les députés, je vous invite à donner une suite favorable à cette résolution.