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Général - Page 15

  • Les partis et les idées malades de la démocratie

    Dans l’une de ses chroniques récentes, mon excellent collègue Pascal Holenweg appelait la gauche à sauver l’Entente genevoise, au nom de la démocratie et de l’indispensable débat politique. Je l’en remercie et accepte volontiers son offre. L’Entente est en effet souffrante et aucune aide n’est à négliger, même quand elle vient de l’adversaire. Une petite question toutefois : une Entente boiteuse peut-elle être secourue par une Alternative paralytique ?
    Je m’explique.
    Après douze ans d’engagement politique plutôt intense à tous les niveaux, je constate avec inquiétude le déclin des partis - de tous les partis traditionnels, qu’ils soient de droite ou de gauche - tant sur le plan des idées, des programmes que de leurs structures internes. La Guerre froide avait au moins ceci de bon qu’elle obligeait les partis à développer des idées, des programmes, des idéologies, au sens noble et moins noble de ce mot, ainsi que de fortes capacités de mobilisation, confrontés qu’ils étaient au contre-modèle communiste. A cette époque, le libéralisme par exemple possédait encore une authentique armature intellectuelle et n’était pas qu’une posture pratique pour couvrir un laisser-faire débridé. Vingt ans après la disparition de l’Union soviétique et la conversion de la Chine au capitalisme d’Etat, le débat idéologique a pratiquement disparu. Le terme même d’idéologie est devenu pire que suspect : il fait carrément ringard. A partir de là, le débat d’idées, qui est censé le remplacer, est vite tombé dans la médiocrité et les querelles insignifiantes de territoires et de chapelles. Et sans idées, les programmes ont rapidement tourné au catalogue de mesures pragmatiques fluctuant selon les aléas du moment et les caprices de l’opinion.
    Exit donc l’idéologie et les idées.

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  • L’info a aussi besoin d’être bien racontée

    Voici bientôt trente ans que je n’ai pas eu l’occasion d’écrire dans le Courrier. Mes dernières interventions remontent au printemps 1983, lorsque ce journal avait accepté de publier mes reportages au fil de l’Amazone, du Pérou au Brésil. Cet intérêt pour les régions oubliées est d’ailleurs toujours resté très vif dans ces colonnes. Récemment encore, j’ai pu lire un reportage sur les orpailleurs de l’Amazonie bolivienne, qui m’ont rappelé mes pérégrinations de jeune journaliste. En trente ans, les problèmes restent les mêmes, les inégalités, les arnaques, la misère des nouveaux arrivants n’ont pas changé. Sauf qu’il y a quelques millions d’arbres en moins dans la forêt.
    Mais ce n’est pas de cela que je voudrais vous parler aujourd’hui.
    En trente ans, et bien que je continue à exercer ce métier tous les jours, même si c’est du côté des apparatchiks, j’avoue être devenu médiasceptique. Pas tellement parce que les crises successives du journalisme et la décadence des éditeurs ont transformé les médias mais surtout parce que l’art de raconter et le plaisir de lire des textes frais, neufs, qui respirent et qui créent une sympathie communicative avec celles et ceux qu’ils décrivent se font très rares. Partout déferle une information lisse, formatée, aseptisée, abstraite, descriptive, impersonnelle qui cherche à conquérir le temps disponible de votre cerveau mais qui ne vous prend jamais aux tripes. Les sujets et les angles varient mais pas le ton, désespérément monocorde.

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  • Un monde toujours plus atomisé

    Pendant cinquante ans, on avait connu un monde bipolaire, lequel prit brutalement fin en 1991 avec l’éclatement de l’Union soviétique. Puis il y eut une brève décennie d’hégémonie américaine, avant qu’à l’aube du XXIe siècle, on n’en arrive à un monde dit multipolaire avec l’émergence des nouvelles puissances du Sud, Chine, Inde, Brésil.
    Le printemps arabe, qui a réveillé des peuples rendus longtemps muets par la camisole de force de dictatures impitoyables à l’intérieur de leurs frontières mais infiniment perméables aux intérêts de l’Occident à l’extérieur, vient compliquer la donne. Si elles réussissent, et elles réussiront un jour ou l’autre même si ce n’est pas tout de suite, ces révolutions vont en effet réinstaller un nouveau pôle dans un monde décidément beaucoup plus complexe qu’on l’avait pensé.

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