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Planète bleue - Page 102

  • Deux issues pour gagner : oui à l'Europe, non à Merz

    L’histoire s’accélère brusquement et devient passionnante. En quelques mois, la Suisse a lâché la distinction entre fraude et évasion fiscales et les trois-quarts du secret bancaire, deux institutions qu’elle considérait comme des piliers de son existence et de son identité. Le dernier bastion - l’échange automatique d’informations -  vient de tomber depuis qu’Hans-Rudolf Merz vient de le troquer contre le libre accès des banques suisses au marché européen.

    Désemparé, paniqué par ces capitulations en rase campagne, l’establishment politico-financier du pays, qui n’avait rien vu venir et qui est pourtant largement responsable de cet état de fait, s’insurge, tempête, s’agite de ci de là comme la mouche du coche et cherche à se dédouaner en désignant à la foule qui réclame des têtes les ruades désordonnées du Conseil fédéral.

    Bref, pour le dire poliment, c’est le chaos.

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  • L’homme et l’animal, une relation catastrophique

    Peut-on exploiter les animaux, extraire leur lait, leur peau, leur viande? Séparer les petits des mères et les faire travailler comme bêtes de somme ? Les obliger à pondre et à engraisser en batterie ? Les enfermer et les priver de tout contact avec leur milieu de vie naturel ? Les forcer au cannibalisme en les nourrissant de la farine de leurs congénères ?  Les massacrer à grande échelle dans des abattoirs géants mais discrets ? Les exterminer en tant qu’espèces, comme le thon rouge, la baleine ou le gorille, pour en faire des sushis ou des condiments censés favoriser la virilité masculine ?

    A toutes ces questions, le commun des humains, pris d’un sentiment soudain de compassion et de révolte, a tendance à répondre non. Et pourtant c’est ce que l’homme, en tant qu’espèce, pratique tous les jours, chaque minute de chaque jour, depuis deux à trois mille ans. La votation du 7 mars sur la protection des animaux et, notamment, sur leur droit à disposer d’un avocat, a le mérite de mettre le doigt sur la grande hypocrisie qui entache, dans la civilisation industrielle occidentale en tout cas, la relation entre humains et animaux.

     

     

     

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  • Quelle Genève voulons-nous?

    Discours du 7 décembre 2009 à Saint-Pierre

     

    Si nous sommes rassemblés ici ce soir, c’est bien sûr pour introniser le nouveau gouvernement de notre République. Dès qu’il aura prêté serment, le Conseil d’Etat élu va prendre ses fonctions et, comme le dit la formule, diriger nos destinées. Mais si nous sommes ici, c’est aussi, et surtout, pour répondre, tous ensemble, à une question : quelle Genève voulons-nous ?

     

    Par la vertu de notre démocratie, la réponse à cette question ne dépend pas d’un seul homme, ni d’une seule femme, ni même d’un seul parti, mais d’une multitude d’opinions, de sensibilités, d’intérêts qui se partagent le pouvoir tant au Gouvernement qu’au Parlement. C’est dans ce choc contradictoire, c'est dans cette confrontation institutionnelle permanente, dans ces coalitions disparates qui font le charme discret et pas toujours lisible de notre démocratie, qu’il faut scruter pour dégager les grandes lignes de force des politiques à établir, un peu comme le faisaient les haruspices romains, qui auscultaient les entrailles des bœufs sacrifiés pour interpréter les chances de succès de la nouvelle législature.

     

    Quelles sont donc les grandes lignes de force qui se dégagent des débats de ces derniers mois ?

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