L’accord-cadre est mort, vive le nouveau départ
On peut geindre, taper du pied avec rage, hurler à la mort lente de la Suisse, pourfendre la « lâcheté » du Conseil fédéral comme le font le NOMES et le lobby des chercheurs qui craignent pour les subventions européennes. Ou on peut au contraire se sentir soulagé que le Conseil fédéral ait eu le courage de ne pas prolonger l’acharnement thérapeutique pour maintenir en vie un accord qui aurait de toute façon été condamné par une majorité du peuple suisse au cours d’une votation qui aurait profondément et durablement divisé le pays.
Par réalisme autant que par idéalisme, je préfère la seconde option.
Le réalisme d’abord. Sur le plan politique, comme je viens de l’indiquer, pourquoi aller au-devant d’un échec assuré ? Goût du suicide ? Plaisir sadomasochiste ? Pourquoi perdre deux ans de plus dans un combat perdu ? Pourquoi diviser le pays en deux camps irréconciliables pendant des décennies alors qu’on a besoin de toutes les énergies pour affronter les défis climatique, énergétique, sociaux à venir ? Seul l’aveuglement le plus obtus militait en faveur d’un jusqu’au-boutisme.