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Planète bleue - Page 111

  • La Chine ne sauvera pas la croissance mondiale

    La question n’est plus de savoir si la Chine peut sauver le moteur d’une croissance économique mondiale en panne, mais si elle peut se sauver elle-même. Les autorités chinoises, qui ont longtemps nié l’impact de la crise financière sur leur économie réelle, ont dû se rendre à l’évidence. En trois semaines, le ton a changé à Pékin. Fin octobre, les premières prévisions sur la baisse du taux de croissance à 8% au lieu des 12-13% habituels ont sonné l’alarme et le 9 novembre le Conseil d’Etat annonçait le plus ambitieux plan de relance d’un membre du G20.

    C’est qu’il y a urgence. On le sait, depuis dix ans, le modèle chinois carbure à la croissance à deux chiffres, basée quasi exclusivement sur les exportations. La stabilité sociale, et donc politique, en dépend. Les Chinois ont pris brutalement conscience de leur vulnérabilité et ont décidé de dégager les moyens nécessaires.

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  • Les terroristes ne savent plus lire le Coran

    sageman.jpgDéstructurée, sans leader, sans idéologie ni culture propre, avec un immense besoin de se faire valoir, la troisième génération de terroristes n’a plus qu’un lointain rapport avec Ben Laden et les fondateurs historiques d’Al-Qaida. Très jeunes, âgés de 20-25 ans au plus, ils ressemblent bien plus à des voyous de banlieue qui rêvent d’être Ben Laden comme ils rêvaient d’être Zidane il y a dix ans et qui n’ont pratiquement rien de commun avec les militants chevronnés de la cause islamiste, chauffés à blanc dans les maquis d’Afghanistan dans les années 1980.

    Psychiatre et expert en contre-terrorisme auprès de la police de New York, l’essayiste américain Marc Sageman a longuement côtoyé, identifié et décrit les comportements de la dernière génération de terroristes. La première vague du terrorisme islamiste est celle des pères fondateurs d’Al-Qaida en août 1988, soit une douzaine de personnes regroupées autour de Ben Laden. Ceux qui ont survécu sont confinés dans les montagnes et les grottes de la région frontière du Pakistan et de l’Afghanistan.

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  • Les cinq menaces planétaires

    Ces dernières semaines, la panique boursière est venue ajouter une couche supplémentaire à la pile des dangers auxquels l’humanité doit faire face. En début d’année, c’était la menace de famine et de pénurie de pétrole qui focalisait l’attention. Depuis maintenant cinq ou six ans, c’est le risque climatique qui occupe régulièrement le devant de la scène médiatique et politique.

    A l’occasion du 4e festival francophone de philosophie qui s'est tenu la semiane dernière au Collège Calvin à Genève sur le thème de la peur, un panel particulier a été consacré à la « planète en danger » autour de Michel Rocard et de Jean-Pierre Dupuy, le théoricien du «catastrophisme éclairé». Procédons à un petit inventaire.

    On peut résumer ces menaces à cinq. En premier lieu, la menace climatique. Exagéré ou pas, le réchauffement de la planète est une réalité que l’on peut plus nier. Les cyclones qui dévastent chaque année les côtes américaines, birmanes ou caraïbes en sont l’illustration, tout comme la progression des déserts et la fonte des glaciers. Il pose problème dans la mesure où, malgré une accélération du phénomène ces deux dernières décennies, sa perception reste incertaine car il agit sur le temps long alors que la mémoire humaine est courte.

    Les autres menaces ont toutes une cause humaine, à commencer par la menace nucléaire à laquelle on peut relier le terrorisme. Elle englobe autant la pollution par les déchets des centrales nucléaires civiles que le trafic d’ogives militaires, l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran ou la Corée du Nord que la menace terroriste : l’une et l’autre s’interpénètrent, se chevauchent et se recoupent parfois. Elle est aussi difficile à appréhender car elle est multiforme. Ses causes sont très diverses, et par conséquent les solutions le sont aussi : la réponse militaire, parfois nécessaire, n’est en tout cas pas suffisante.

    La troisième menace est celle de la pénurie. Depuis les dernières famines indiennes et africaines des années 1970, on avait cru le spectre de la faim éliminé. Ne subsistaient que quelques poches d’hyperpauvreté qui allaient être résorbées lorsque les conflits régionaux prendraient fin. L’alarme sur le pétrole, le blé, le riz, le cuivre et la plupart des produits alimentaires de première nécessité et des matières premières rappelle que l’humanité continue de vivre sur une base extrêmement fragile.

    La troisième menace est financière: la chute des bourses et l’accélération des faillites bancaires aux Etats-Unis n’est que le dernier avatar d’un cycle de krachs qui révèlent un dérèglement inquiétant du monde financier par rapport au monde de l’économie réelle. Certes, les crises financières sont aussi vieilles que le capitalisme. Mais elles n’en détruisent pas moins des quantités colossales de valeurs tout en grippant le développement des pays les plus faibles et en accentuant les disparités sociales.

    Dernière menace, celle de la perte du sens. La confusion des valeurs, le dérèglement du sens des choses et de la vie, la perte des repères et de l’espérance d’un monde meilleur, qu’elle soit de nature religieuse ou simple foi dans le progrès, est aussi une menace pour notre survie… (voir aussi: www.festivalphilosophie.info)