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Planète bleue - Page 61

  • La Russie, future grande puissance agricole

    Et si les ressorts de la puissance de demain ne reposaient plus sur l’énergie mais sur l’agriculture ? Plusieurs indices militent dans ce sens. La déprime des cours du pétrole mais aussi de l’électricité ne résultent pas seulement d’une crise conjoncturelle, mais d’une évolution en profondeur des structures de production de l’énergie. Et d’autre part, la course frénétique à laquelle se livrent les multinationales et les pays les plus peuplés de la planète comme la Chine, la Corée ou le Japon pour l’acquisition de terres agricoles en Afrique, en Amérique latine ou en Ukraine devrait aussi inciter à réfléchir. Proche de nous, l’exemple d’un Jean-Claude Gandur qui a fait sa fortune dans le trading du pétrole et réinvestit aujourd’hui sa fortune dans l’acquisition de domaines agricoles en Afrique de l’Ouest n’est pas un hasard et encore moins un caprice.
    Les changements climatiques, qui désertifient des millions d’hectares de bonnes terres chaque année, les ravages de la construction qui ruinent à jamais les meilleures surfaces agricoles, la quasi-disparition des forêts tropicales, la raréfaction du poisson et des ressources halieutiques et l’augmentation de la population mondiale qui s’accroit d’un milliard d’habitants tous les dix ans pourraient bien faire de l’alimentation et de l’agriculture les moteurs de la croissance économique de demain, reléguant l’énergie au second rang.
    Or, dans cette transformation invisible de la structure même de la planète, la Russie se place en pole position. Le réchauffement climatique lui profite en ouvrant à la culture d’immenses espaces potentiels de terres agricoles et en libérant les voies maritimes de l’océan Arctique. De façon plus conjoncturelle, les sanctions et la chute des prix du pétrole et du gaz lui rendent indirectement service, même si elles affectent lourdement sa croissance à court terme. Obsédée par sa russophobie pavlovienne et sa vision à court terme, la majorité des médias et la presse économique financière n’a d’yeux que pour la contre-performance de l’économie russe l’an dernier, avec son -3,8%. Et de pronostiquer le pire pour l’avenir.
    Mais c’est se tromper sur les changements en cours, notamment dans l’agriculture. En 2015, les exportations de software et de produits agricoles russes ont explosé et la production de blé russe a même passé devant celle des Etats-Unis et du Canada, principales puissances agricoles mondiales.

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  • La marmite bout au Palais

    La marmite bout donc à l’intérieur du Palais, d’habitude fort terne et compassé. Mais à l’extérieur aussi. Car ce maelström diplomatique a aussi mobilisé des nuées d’activistes et d’ONG de toutes obédiences. Les opérations de propagande destinées à influencer les diplomates et les médias battent son plein. Pro et anti-Assad, amis aussi pro et anti-houthis au Yemen, se livrent à une bataille sans merci. Avec un net avantage pour les seconds, qui semblent dotés de moyens quasi-illimités.

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    →Préoccupé par la voie solitaire empruntée par l’Union européenne dans ses négociations avec la Turquie, le Haut-Commissariat aux Réfugiés cherche à replacer la problématique des migrants syriens sur un plan plus universel. Il a donc convoqué une réunion internationale de haut niveau le 30 mars, laquelle fera l’objet d’un déplacement extraordinaire de Ban ki-Moon. Pour le HCR, il est essentiel d’éviter les solutions à la carte et de définir « le partage au niveau mondial des responsabilités » pour l’admission des 4,6 millions de réfugiés syriens.

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    →Les relations avec l’Iran se dégèlent à tel point qu’elles s’étendent même au monde de la neige. La Chambre de commerce Suisse-Iran s’est ainsi lancée dans la « diplomatie du ski » en invitant à Genève et en Valais deux athlètes iraniennes pour participer aux championnats suisses de ski féminin prévus à Thyon et Veysonnaz cette semaine, la Fédération iranienne de ski ayant dû annuler ses courses cette année. Pas de quoi menacer le Globe de cristal de notre championne nationale Lara Gut. Mais qui sait, à l’avenir, il faudra peut-être compter avec les skieuses iraniennes…

  • Genève s’investit

    →La nouvelle est locale mais aussi internationale et elle n’a pas encore pénétré dans les arcanes du palais des Nations, entièrement absorbé par les négociations sur la Syrie. Il faut donc la répéter : à la suite du Conseil fédéral, Genève a donc présenté son rapport sur la Genève internationale. Le canton contribuera pour 70 millions à la rénovation du siège de l’ONU et s’engage sur 17 mesures groupées en 6 axes de soutien. Lesquels consistent à renforcer le dispositif d’accueil, développer le réseau de savoir-faire, universaliser les représentations des Etats, promouvoir les partenariats, améliorer la communication et mieux coordonner l’action. Pour la première fois, l’ensemble des services, activités, aides, acteurs, institutions et priorités d’importance cantonale sont définis de façon exhaustive. Dont acte.


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    →La Syrie est donc au cœur des débats. Depuis le 14 mars et pendant les prochains six mois, on s’attend à ce que les nouvelles installations du Palais des Nations soient activement sollicitées. On en a peu parlé, mais Genève est désormais dotée d’un nouvel instrument destiné à faciliter ce genre de rencontres, extrêmement sensibles. Le sous-sol de la Salle des Assemblées a été entièrement refait, avec une salle plénière mais aussi différentes salles de réunion et des entrées séparées de façon à accueillir les différentes délégations sans qu’elles se rencontrent. Et le tout a été entièrement sécurisé pour contrer à la fois les attaques malveillantes mais aussi les regards trop curieux des journalistes… Pour l’instant, ça marche !