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Planète bleue - Page 63

  • La sécurité contre paix civile

    En votant l’inscription de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité dans la constitution, la France vient donc de rejoindre les Etats-Unis, la Chine et la Russie dans la liste des Etats qui font passer la sécurité avant les libertés. Du Patriot Act à la répression des islamistes ouïgours ou tchétchènes, la fièvre sécuritaire empoisonne aussi les organes des Etats qui s’enorgueillissent d’être parfaitement libres et démocratiques.
    C’est inquiétant.
    En tout premier lieu, parce qu’il s’agit d’une défaite, dans la mesure où, en consacrant la possibilité d’un régime d’urgence sécuritaire comme un des fondements de la nation, on renonce au vieil objectif de paix et de concorde civile qui était à la base du contrat social et de la relation entre l’Etat et le citoyen. La paix et la sécurité sont en effet deux choses très différentes : la paix civile a pour principe une société pacifiée et sans arme tandis que la sécurité est une paix armée au mieux ou une guerre sans batailles au pire. La sécurité est donc le résultat d’un échec et d’une capitulation : l’objectif de la paix étant reconnu hors d’atteinte, on place la nation dans une sorte d’état de guerre permanent, même si c’est de basse intensité.
    On peut difficilement considérer cela comme un progrès. Il s’agirait plutôt d’un retour au Moyen-Age, aux temps des condottiere, de la piraterie et des bandits de grand chemin.

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  • Hold-up sur le climat

    Depuis une trentaine d’années, GRAIN, une petite ONG basée à Barcelone, mène une acticité courageuse contre l’accaparement des terres, la paupérisation des paysans du sud et la concentration de la production alimentaire au profit de quelques multinationales. En 2013, elle avait publié une étude remarquée sur le « hold-up alimentaire ». Début 2016, avec l’aide des organisations d’entraide suisses, elle était à Genève pour dénoncer le « hold-up sur le climat », et démontrer preuves à l’appui, comment le système alimentaire industriel détruit les sols, favorise le gaspillage et contribue à près de la moitié des émissions mondiales de CO2 avec sa division internationale de la production alimentaire qui démultiplie de façon aberrante les échanges commerciaux nuisibles à la fois aux consommateurs et aux petits producteurs. (Hold-up sur le climat, contact@cetim.ch)


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    →Salil Shelti, le secrétaire général d’Amnesty International, était aussi à Genève, à l’invitation de la British-Swiss Chamber of Commerce et de son infatigable animateur Michael McKay, pour évoquer les trois défis posés à son organisation. Multiplication des crises régionales et du nombre de réfugiés ; répression croissante des oppositions et de la dissidence ; violations des droits de l’Homme en toute impunité, telles sont les trois principales tâches auxquelles les 7 millions de membres de l’organisation sont invités à s’atteler à travers le monde.

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  • Crépuscule de l'esprit citoyen

    Les fêtes de Noël ont l'avantage de vous laisser le temps de lire des livres que vous n'auriez jamais eu l'envie de lire autrement. Je me suis donc retrouvé avec l'ouvrage de l'historien américain Ramsay MacMullen "Le déclin de Rome et la corruption du pouvoir" (Perrin 2012), dont la publication originale remonte à la fin des années 1980, soit à une époque où le déclinisme n'était pas du tout à la mode.
    Fascinante lecture!
    On y apprend ainsi que la chute de l'empire romain n'a pas été provoquée par les invasions barbares, comme on le croit communément, mais bien pour des causes internes: corruption des élites, privatisation du pouvoir et des fonctions publiques, trafics d'influence, vente des biens et services publics à des fins privées, le tout entrainant une détérioration constante des forces armées chargées de la défense.
    Ce sont moins les attaques extérieures que la pourriture interne qui auront eu raison de la fin de Rome. C'est la faiblesse romaine plus que la force des Barbares qui a mis fin à la civilisation latine.

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