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Planète bleue - Page 62

  • Attention, propagande à tous les étages !

    Connaissez-vous John Rendon, « le guerrier de l’information» comme il aime à s’appeler, le conseiller en communication qui se vante de placer n’importe quel article dans n’importe quel journal influent dans le monde? Le fondateur du Rendon Group (www.rendon.com), mandaté tout à tour par la CIA et le Pentagone, est sur tous les coups dès qu’un changement de régime est à l’ordre du jour à Washington. Du Panama à l’Afghanistan en passant par l’invasion de l’Iraq en 2003, il a réussi à vendre expéditions militaires et putschs à l’ensemble de la presse occidentale comme autant d’opérations au service de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme. Jusqu’à ce qu’un journaliste d’investigation américain, James Bamford, commence à mettre à nu « l’homme qui a vendu la guerre d’Iraq » dans un article du magazine Rolling Stone.
    Le cas de John Rendon est emblématique mais pas isolé : il ne représente que la face visible d’un univers de la communication et des relations publiques qui se chiffre en dizaine de milliers de personnes et en milliards de dollars et qu’on peut voir à l’œuvre tous les jours dans les opérations de comm liées aux zones de confrontation où des intérêts occidentaux sont en jeu, Syrie, Iraq, Lybie, Ukraine, Mer de Chine, Venezuela, Corée du Nord pour ce citer que les plus actuels.
    Les procédés sont connus : nous n’y sommes pour rien, c’est l’ennemi qui nous oblige à agir ; ses chefs sont inhumains, des agents du diable (Poutine égale Hitler) ; nous nous battons pour une noble cause et non pour de vils intérêts comme notre adversaire; l’ennemi nous a provoqué ; nos bavures sont involontaires tandis qu’il organise sciemment les siennes ; l’ennemi utilise des armes prohibées par les conventions internationales tandis que nos armes sont pures et légales ; nos pertes sont nulles mais les siennes immenses ; les gens biens, artistes, intellectuels et autres acteurs de la « société civile », sont de notre côté; notre cause est noble et sacrée pour l’humanité ; et enfin : ceux qui ne partagent pas nos vues sont des traitres et des vendus à l’ennemi.

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    Lien permanent Catégories : Général
  • Un mort toutes les 25 secondes

    Un mort toute les 25 secondes, 500 enfants morts chaque jour, 1,25 million de tués et entre 20 et 50 millions de blessés chaque année: le bilan des accidents de la route est terrifiant. L'ancien coureur automobile et président de la Fédération internationale de l'Automobile Jean Todt et le secrétaire exécutif de la Commission économique de l'ONU pour l'Europe Christian Friis Bach ont dirigé la semaine dernière le panel de haut niveau sur la sécurité routière. Un nouveau casque léger, fiable et bon marché pour les cyclistes et cyclomotoristes a notamment été présenté. Ils estiment que les pays en voie de développement, qui paient le plus lourd tribut, pourraient diminuer de moitié elle nombre de morts et de blessés par des mesures très simples et peu coûteuses (contrôle régulier des véhicules, protections adéquates, respect des limitations).

    L'ONU sait aussi être populaire quand elle le veut. On se souvient du succès des journées portes ouvertes à Genève en octobre dernier. En février, c'est la conférence TedX Place des Nations qui a accueilli 11 organisations internationales, 1000 personnes et 3000 spectateurs en ligne dans 76 pays. De Denis Pittet, le champion du lavage de mains qui sauve, à l'ancien enfant-soldat devenu mannequin Ger Diany en passant par Rohini Swaminathan, l'humanitaire satellitaire qui sauve des vies grâce au GPS, les interventions étaient fortes. Dans le même ordre idée, le dernier film de Yann-Althus Bertrand, "Human", projeté jeudi dernier en présence de l'auteur, a également impressionné l'auditoire. Quand l'ONU laisse tomber le verbe pour se faire chair, qui s'en plaindrait?

  • Nouvelle norme anti-corruption

    En préparation depuis cinq ans, la nouvelle norme anti-corruption sera finalisée le 30 mai prochain à la conférence de Mexico pour être publiée à la fin de l'année. Elle porte le doux nom de "ISO 37001 Systèmes de management anti-corruption" et vise à aider les organismes publics, les ONG et les entreprises privées à prévenir, détecter et traiter la corruption. Jusqu'ici rien à redire. Mais plusieurs lettres confidentielles proches des services de renseignement continentaux soupçonnent déjà la Grande-Bretagne d'avoir réussi à imposer sa vision propre de la norme, de façon à préserver les intérêts de la City. Le fait que que le président du comité chargé de la rédiger soit l'Anglais Neill Stansbury et que le secrétariat de rédaction soit assuré par le British Standards Institution n'est sans doute pas étranger à cette suspicion...

    On sait que la Conférence du désarmement, qui siège ces jours, est au point mort depuis 15 ans. Le désarmement nucléaire? Il est carrément en état de mort clinique. L'indignation suscitée par le test de la Corée du Nord et et le bruit autour de l'accord avec l'Iran servent de cache-sexe aux puissances nucléaires, qui développent sans vergogne et en toute discrétion leur potentiel nucléaire. Le GCSP, l'ICAN (Campagne internationale pour le désarmement nucléaire) et l'ONG Wildfire n'ont heureusement pas désarmé et restent plus que jamais mobilisés. Ils s'étonnent ainsi que les grandes puissances nucléaires, soit les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et l'Allemagne, se soient vantées si bruyamment d'avoir empêché l'Iran d'acquérir une bombe alors qu'elles en possèdent 16 000 dans leurs arsenaux, sans qu'aucun média ne trouve rien à redire...