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Planète bleue - Page 67

  • Les vrais enjeux du grand cirque anti-FIFA

    Maintenant que les projecteurs des médias mondiaux semblent braqués sur d'autres objectifs que les collines zurichoises et que la meute des journalistes assoiffés de sang a obtenu la tête de Sepp Blatter, on peut enfin essayer de comprendre les raisons profondes de tout ce cirque.
    La lutte contre la corruption, prétexte officiel invoqué pour arrêter la poignée de dignitaires américains du foot, n'est évidement qu'un motif secondaire. Si c'était le cas, pourquoi se focaliser sur la FIFA qui n'est après tout qu'un petit comparse dans cette affaire? Et pourquoi monter une opération aussi spectaculaire à ce moment précis?
    Comme l'a bien dit Peter Bodenmann, coup monté il y a bien eu: d'habitude, on ne trouve pas de journalistes du New York Times planqués devant le Baur au Lac à 6h du matin. Et si les Suisses se réveillent tard, il n'y a pas de raison de croire que nos confrères alémaniques soient restés endormis ce jour-là. Il a donc bien fallu que la presse américaine soit informée de la descente de la police suisse. Le NYT était donc de mèche avec la justice américaine.
    Pourquoi? A mon sens, cette magistrale opération de communication répond à plusieurs objectifs. Il s'agissait d'abord d'obtenir l'effet le plus spectaculaire possible. A la veille du congrès de la FIFA, avec la présence de tous les médias mondiaux, l'attentat médiatique ne pouvait que réussir. Stupeur garantie jusqu'au fond des Iles Tonga sans dépenser un franc de comm. Deuxième objectif: faire diversion tout en ciblant la FIFA. Réfléchissons: qui est-ce qui a été arrêté? Uniquement des Américains, du nord, du centre et du sud. Et qu'a fait la presse? Elle a comme un seul homme, à la suite de la dépêche du NYT, parlé d'arrestations à la FIFA avant de se mettre à pilonner "ces pourris de la FIFA". Or la cause de ces arrestations, c'est la corruption des fédérations américaines de foot, Concacaf et autres, pas celle de la FIFA, même si ces personnes sont aussi membre de la FIFA. Si la justice américaine avait opéré aux Eaats-Unis, toute la presse aurait ciblé sur l'appartenance des victimes aux fédérations américaines et non à celle de la FIFA. Coup double pour la Justice américaine: on évite de montrer que les corrompus sont d'abord des Américains de toutes origines et on désigne à la vindicte mondiale la FIFA, ce qui du coup permet aux Etats-Unis de prendre la posture du preux chevalier blanc qui terrasse la pourriture du reste du monde. Il n'y avait qu'à lire les commentaires élogieux des médias envers l'"l'incorruptible" procureur Lynch pour s'en convaincre.

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  • Géopolitique d’un monde moins sûr

    Inventé en 1899 par le politologue suédois Rudolf Kjellen pour expliquer les rivalités impériales de la fin du XIXe siècle, développé par l’Anglais Mackinder, l’Allemand Haushofer et l’Américain Spykman, le concept de géopolitique a longtemps senti le soufre après l’épisode nazi. Puis il a repris du service à la fin de la Guerre froide avant d’être à nouveau condamné aux oubliettes par la chute du Mur de Berlin et la disparition du bloc soviétique.
    Avec l’avènement de la démocratie libérale et du libre marché universels, puis grâce à la révolution des nouvelles technologies de l’information qui devaient permettre de connecter les 8 milliards d’êtres humains en permanence, l’idée même de géopolitique devenait obsolète, voire obscène, annonçaient les prophètes de la fin de l’histoire et du libre-échange mondialisé des biens, des idées et des hommes. Grâce à la bienveillante protection de l’armée américaine qui allait assurer le maintien du nouvel ordre et veiller à remettre aux pas les récalcitrants, le monde était parti pour mille ans de bonheur.
    Il n’en a rien été. Il aura fallu moins d’une décennie pour balayer cette illusion.
    Parce que le projet était vicié dès le départ.

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  • Un pour 7 milliards

    La campagne pour l’élection du nouveau secrétaire général de l’ONU monte en puissance. Le choix du Monsieur Nations Unies - puisqu’il n’y a encore jamais eu de Madame - est opaque et peu démocratique, réservé qu’il est aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Une campagne publique en faveur de l’ouverture a donc été lancée par diverses organisations à l’enseigne de www.1for7billions.org. Principaux griefs : il n'y a aucune description de poste ; il n'y a aucun examen public des candidats ; la « liste courte » du Conseil de sécurité ne contient qu'un seul nom ; des accords sont conclus en coulisses ; aucune femme n'a jamais occupé le poste. En principe, le témoin devrait être transmis à un/e Européen/ne de l’Est. Une douzaine de candidats sont sur les rangs. Quelques noms suisses ont été avancés, mais pas celui du meilleur candidat. Faites vos jeux !


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    →En attendant une ou une secrétaire général/e suisse, Genève se bat sur tous les fronts pour faire connaitre l’importance de l’ONU en Suisse profonde. Le patron de l’ONU, Michael Moeller, mouille sa chemise aux côtés de la Fondation pour Genève, du canton et de la Confédération pour répandre la bonne parole dans les campagnes alémaniques. Ces derniers jours, il était au Grutli, à Zoug et à Kreuzlingen. Le 9 et le 11 juin, il sera à Poschiavo et Lugano. Les enjeux sont importants : il faut que le Parlement adopte le message sur la Genève internationale et les crédits qui vont avec, notamment pour la rénovation du Palais des Nations.

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