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Planète bleue - Page 69

  • Lanceurs d’alerte et gastronomie

    →L’Occident persécute-t-il ses opposants politiques ? Le Conseil des droits de l’Homme est-il équipé pour protéger les réfugiés politiques d’Occident ? Ce sont les questions provocantes que posaient lundi dernier les défenseurs de Julian Assange et des lanceurs d’alerte, les juges Baltazar Garzon et Eva Joly et l’expert indépendant Alfred de Zayas. A force de dénoncer les mauvais traitements commis ailleurs, on oublie que les pays occidentaux ne sont pas plus tendres que les dictatures qu’ils dénoncent. En poursuivant les Assange, les Snowden et les Falciani sous le prétexte d’appliquer leur loi, ne condamnent-ils pas au silence et à la prison des gens qui ont élargi les libertés et dénoncé des forfaitures ? A réfléchir…


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    →Après le commerce, la gastronomie. La veille de la journée de la francophonie, le 20 mars dernier, la France a frappé un grand coup en organisant 1300 dîners français dans des restaurants et dans ses ambassades et consulats sur les cinq continents. Laurent Fabius a ouvert le menu à Versailles tandis qu’en Suisse les diplomates français régalaient leurs hôtes avec, entre autres, un pressé de foie gras, des asperges et morilles, un médaillon de thon et filet de boeuf mariné. J’arrête ici par respect de l’austérité protestante. Vingt restaurants suisses dont douze romands ont participé à cet hommage « à une cuisine vivante, ouverte, innovante » et « aux valeurs de partage, plaisir et respect du bien-manger sur la planète ».

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  • La neutralité redevient tendance

    Ringarde, la neutralité suisse ? Pas si sûr. Le triomphe de la mondialisation et le désir de jouer dans la cour des grands ont, pour les sociaux-démocrates internationalistes et les managers cosmopolites, relégué le concept dans l’armoire des vieilleries que Christophe Blocher se plait à ressortir une fois par an dans ses discours de l’Albisguetli.
    On aurait pourtant tort de brader la neutralité, et on aurait tort de laisser à un seul parti le monopole exclusif de sa défense. Parce qu’il n’est pas sain que le débat sur l’un des fondements de l’identité et de la politique étrangère nationale soit accaparé par une seule sensibilité. Et parce que la neutralité, loin d’être cette relique que certains abhorrent, pourrait bien redevenir essentielle pour notre pays.
    Voyez la dégradation de la situation internationale ces quinze derniers mois. Qui aurait pu penser, fin 2013, que les crises allaient se succéder à un rythme aussi endiablé ? En Ukraine, le renversement du gouvernement légal et la guerre civile qui en a résulté ont failli dégénérer en guerre tout court, avec une OTAN et des Russes prêts à en découdre. En Syrie, un nouveau front s’est ouvert avec les bombardements contre les rebelles islamistes de Daech. En Afghanistan, rien n’est réglé et le départ des troupes de l’OTAN est retardé. En Irak, en Libye, au Yémen, la déliquescence de l’Etat central a conduit au chaos complet.

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  • Le combat suisse de Julian Assange

    C'est un Julian Assange à la fois marqué et combatif qui nous accueille dans la petite salle de réunion de l'Ambassade d'Equateur à Londres. Les cheveux blonds ont blanchi, le visage s'est arrondi. Les deux ans et demi de réclusion involontaire dans une minuscule chambre au rez de chaussée de cet immeuble cossu, à deux pas du célèbre magasin de luxe Harrod's, ont fait leur effet. A force de vivre presque à ras du trottoir et à hauteur des bobbies faussement flegmatiques qui gardent les fenêtres et les entrées, comment aurait-il pu en être autrement?
    Les yeux sont vifs et le ton est rieur. 33 mois de garde à vue n'ont pas altéré l'humeur. Avec le temps et les épreuves, l'homme s'est même détendu. Mais il est resté combatif. Pas question de rendre les armes. C'est le principal.
    De fait, Julian Assange appartient à cette frange rare d’Anglo-Saxons briseurs de tabous. Ange pour les uns, démon pour les autres, résolument à contre-courant, borderline, scandaleux, il est de la race de ces non-conformistes qui cassent les codes et pulvérisent les conventions. D'Oscar Wilde, de Lawrence d'Arabie ou d'Alan Turing, Assange possède le même génie inquiétant, la même marque de fabrique, celle qui fait que grâce à eux le monde n'est plus tout à fait comme avant. Assange n'a pas subverti la morale hypocrite de l'empire britannique, il n'a pas conquis l'Arabie, il n'a pas brisé le code secret des nazis. Mais il a fracassé la loi du silence, la puissante omerta qui dissimulait les turpitudes des démocraties, des banques ou des entreprises lorsqu'elles trahissent leurs valeurs pour mieux servir leurs intérêts. Avec Wikileaks, il a créé un modèle nouveau de transparence. Quitte à payer, comme les autres, le prix fort.
    On aime ou pas, mais lui aussi fera date dans l'histoire. (Voir interview)

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