J’ai profité de l’été pour fuir les distractions du Covid en faisant un tour du Valais à pied, à 2000 mètres d’altitude. Mais il a bien fallu se résoudre, en fin de course, à redescendre en plaine et à réatterrir dans la réalité. Ou dans la fiction suivant le point de vue dans lequel on se place…
Ce que j’y ai trouvé ne m’a pas plu.
La crise sanitaire d’abord : l’hystérie continue de plus belle alors même qu’il n’y a pratiquement plus de morts et pas de recrudescence des hospitalisations. Le principe de précaution et la peur distillée par les prétendus experts et les médias continuent à faire des ravages dans les populations et chez les dirigeants politiques hantés par la crainte d’être accusés d’avoir sous-réagi. Paniqués par l’ampleur de la crise économique et sociale et les années de déficits budgétaires qui s’annoncent, ils votent en catastrophe des plans de relance par centaines de milliards tandis que les économistes néolibéraux façon Alain Minc balancent par-dessus bord le dogme de l’austérité et le tabou de la dette. C’est la seule bonne nouvelle, car pour le reste, il n’y qu’une seule et unique certitude : la facture de cette immense cacade tombera tôt ou tard.
Sur le plan international, l’éruption de sinophobie qui avait éclaté au début de la crise s’est calmée faute de combustible : la Chine a manifestement mieux géré la pandémie que les pays occidentaux. Et comme Hong Kong a été remis au travail, la guerre de propagande s’est déplacée dans le Sinkiang avec des accusations de génocide des Ouïghours. Ce qui s’y passe est certes tragique mais pourquoi tant d’attention sur cette région du monde alors que depuis des décennies des millions de femmes et d’enfants sont tués, violés et torturés dans l’est du Congo pour le plus grand profit de nos industries d’extraction sans un mot dans nos médias ? Etrange non ?
Le curseur est donc revenu en Europe, à la faveur de la crise biélorusse et du cas Navalny. Ces deux affaires sont emblématiques des distorsions de l’information dont nous sommes capables sans même s’en rendre compte. En Biélorussie, nous avons indiscutablement affaire à un autocrate qui arrange les élections en sa faveur et qui est contesté par une partie de sa population. Mais on nous le présente comme le dernier dictateur d’Europe, avec du sang et une kalachnikov à la main. Ce qui est mensonger. Car le plus ancien dictateur d’Europe n’est pas Loukachenko mais le sultan à vie du Monténégro Milo Dukanovitc qui monopolise le pouvoir sans discontinuer depuis 1991. Ses relations avec la mafia et son régime corrompu sont avérés. Lui aussi est contesté par la rue depuis des mois par des dizaines de milliers de manifestants. Lui aussi a maltraité ses opposants. Résultat : pas un mot dans nos bons journaux ! Car il se trouve que Dukanovic a fait le « bon » choix : il a intégré son pays dans l’OTAN et caresse les Occidentaux dans le sens du poil. Les élections monténégrines de fin août auraient pu être une occasion de dénoncer ce régime honteux. Que nenni : circulez, il n’y a rien à voir. Les Monténégrins sont priés de se débrouiller tout seuls avec leur dictateur.
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