Droits de l’Homme à deux vitesses
Dix jours après les élections en Ukraine et dans le Donbass, la trêve reste toujours aussi précaire et le conflit demeure plus que jamais révélateur des complaisances occidentales à l’égard du régime de Kiev et de la sévérité implacable manifestée à l’encontre des « méchants » Russes et pro-russes. Il en dit long sur nous-mêmes, sur nos incohérences et notre pratique sans scrupule des doubles standards.
L’attitude des gouvernements, des ONG et des médias européens en matière de droits de l’Homme est très instructive à cet égard. On attend toujours la publication d’un rapport du Conseil des droits de l’Homme sur les atteintes aux droits humains en Ukraine. On espère qu’il sera objectif et que, contrairement à tout ce qu’on a pu lire jusqu’ici, il mettra également en lumière les violations droits de l’homme et les crimes de l’armée ukrainienne et des milices privées des oligarques contre les populations civiles de Lougansk et Donetsk.
Amnesty International, qui demeure sans aucun doute l’ONG la plus objective et la moins inféodée aux pressions des gouvernements et des bailleurs de fonds occidentaux, a récemment mis en lumière le fait que l’armée ukrainienne avait utilisé contre des populations civiles des bombes à sous-munition interdites. D’une façon générale, les conventions de Genève prohibent le bombardement des populations civiles. Or elles ont été violées pendant des semaines par les troupes de Kiev sans qu’aucun gouvernement, ONG ou média occidental n’y trouve rien à redire. Idem pour les fosses communes découvertes dans les zones reconquises par les pro-russes.