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Planète bleue - Page 74

  • L’expérience fédérale plutôt que des sanctions

    En janvier 2006, un an après la première révolution orange, j’avais été invité à Kiev pour donner des cours de journalisme à des jeunes journalistes aussi passionnés d’Europe et de renouveau que les jeunes qu’on a pu voir sur la place Maidan en février dernier.
    Au troisième jour d’échanges, après avoir mieux fait connaissance, la discussion s’engage sur le terrain politique et je décris la pratique suisse en soulignant les avantages à la fois politiques et médiatiques de notre système : représentation équitable de la diversité linguistique et religieuse, respect des minorités, presse plus diversifiée car plus proche de ses lecteurs et moins dépendante des grandes chaînes étatiques ou privées. J’ose un conseil : si la Suisse possède quatre langues officielles, pourquoi l’Ukraine n’en reconnaitrait-elle pas deux, l’ukrainien et le russe, ce qui aurait pour avantage d’apaiser les tensions, de stimuler les cultures et de favoriser la démocratie et la liberté, chacun étant libre d’exprimer ses choix politiques et d’éduquer ses enfants dans la langue et la culture de son choix ?
    Quelle inconscience ! Quel sacrilège ! En moins de deux minutes la salle était prête à remonter aux barricades. Pas question de reconnaitre le russe comme seconde langue nationale!
    Huit ans et une nouvelle révolution plus tard, le problème reste toujours aussi brûlant et sa solution plus lointaine que jamais. A peine avaient-ils conquis le pouvoir que les nouveaux dirigeants de Kiev abolissaient la seule réforme utile de l’ex-président Yanoukovitch, qui fut la reconnaissance du russe comme seconde langue officielle. Et désormais les thuriféraires du nouveau régime ukrainien passent leur temps à proclamer que cette révocation était sans importance et a été exagérément gonflée par les partisans de Moscou.

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  • Sotchi et la mode du « russian bashing »

    On connait la recette romaine pour tenir tranquille le bon peuple : « du pain et des jeux ». Du pain, nous en avons plus qu’assez, en tout cas dans nos riches pays occidentaux. Mais quid des jeux ? En proscrivant les jeux du cirque et les exécutions publiques, les citoyens-spectateurs de nos paisibles démocraties semblent désormais manquer cruellement de sensations fortes. Heureusement, les coupes du monde de foot et les jeux olympiques tentent, tant bien que mal, de combler cette frustration.
    Avec les JO de Sotchi, on a été particulièrement gâté.
    Les médias, qui servent toujours de caisses de résonance aux angoisses populaires, se sont déchainés comme jamais ils ne l’avaient encore fait contre un pays hôte des jeux. Même la Chine, dont le régime est pourtant cent fois moins libéral et démocratique que celui de la Russie, n’avait pas eu droit à un tel traitement. Pendant des semaines, tout y a passé. Poutine a subi une campagne de dénigrement que même François Hollande n’aurait pas pu imaginer aux pires moments du « Hollande bashing ». Le choix du site, le montant des investissements, la qualité de la neige, la recherche du prestige au détriment de la protection de la nature, la corruption, la menace terroriste, la colère des familles expropriées, tout a été mis en cause, montré, analysé, commenté, vilipendé jusqu’à l’indigestion. On a même été jusqu’à fouiller dans les décharges et les égouts, à inspecter les robinets de douche et à disséquer la moindre phrase d’une Pussy Riot. Et cela jusqu’au dernier jour. Et même la cérémonie d’ouverture, pourtant très réussie, a été l’occasion des sarcasmes les plus outrageants. Un anneau olympique qui ne s’allume pas et qu’on remplace par une image préenregistrée (ce qui se fait partout même à la RTS) ? Une manipulation scandaleuse !

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  • 2014, année de tous les possibles pour la Suisse

    Si 2013 aura été un bon cru pour la diplomatie suisse, grâce à sa participation au G20 de Saint-Pétersbourg, l’année 2014 pourrait être meilleure encore. Le cumul des deux présidences, celle de la Confédération et celle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, apporte des atouts puissants dans le jeu de Didier Bukhalter. Un hasard qui ne s’était encore jamais produit et dont n’avait pas bénéficié le dernier président suisse de l’OSCE, Flavio Cotti, en 1996.
    Bien sûr, l’OSCE n’est pas une organisation puissante dont les décisions sont contraignantes. Les affaires s’y traitent par consensus plutôt que par la force. Mais les Suisses sont plutôt doués pour créer les conditions du consensus et le moindre qu’on puisse dire, c’est qu’avec les tensions qui règnent actuellement entre l’Union européenne et la Russie à cause de l’Ukraine, le besoin de consensus se fait criant. Du coup, la Suisse a une occasion inespérée de jouer les bons offices aux plus hauts niveaux, avec un accès facilité aux chefs d’Etat. Ce qui n’est pas un mince avantage lorsque, par ailleurs, il s’agit de négocier de nouveaux accords bilatéraux avec les dirigeants européens. Une négociation n’empêche pas l’autre.

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