Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Planète bleue - Page 77

  • La revanche de l’Afrique noire

    On se souvient de L’Afrique noire est mal partie, le fameux livre de René Dumont qui avait défrayé la chronique en 1962. Le pionnier de l’agronomie et de l’écologie françaises mettait en avant les erreurs de développement des jeunes nations africaines tout juste décolonisées. Il constatait que l’Afrique intertropicale piétinait mais qu’elle pourrait se développer rapidement si elle repensait son école, son encadrement, ses infrastructures, sa gouvernance.
    Il aura donc fallu attendre près de cinquante ans pour que l’Afrique sub-saharienne montre les premiers signes de décollage. Bien sûr, le bilan est très contrasté suivant les pays. Les zones critiques (les deux Soudans), les nations en implosion (Mali, Centrafrique, République du Congo) ou en régression (Côte d’Ivoire, Madagascar), les régions en rémission lente (Guinée, Liberia, Sierra Leone, Burundi ou Rwanda) ou guerre civile larvée (Nigeria, Mauritanie) occupent le devant de la scène. Mais l’arbre à palabre médiatique ne doit pas cacher la forêt silencieuse des pays qui découvrent ou redécouvrent la croissance après des décennies de déliquescence économique.
    La Chine ne s’y est pas trompée, qui investit massivement dans tout le continent et organise régulièrement un sommet des chefs d’Etat africains à Beijing, alors que l’Europe a quasiment déserté la région et que la France se contente de préserver son glacis. Les experts de la banque mondiale, naguère très sévères avec ce continent, ont désormais basculé dans le camp des optimistes. Reste maintenant à convaincre les opinions publiques et les gouvernements occidentaux.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général
  • Bagdad ou l'industrie de la voiture piégée

    Visiter Bagdad a toujours été un vieux rêve. A cause des la Mésopotamie, des Mille et Une Nuits, du berceau de l'écriture et de la civilisation, et à cause des guerres du Golfe aussi. Fin 2007, suite à la remise d'une distinction pour services rendus, le président de l'association des journalistes irakiens m'avait exhorté à lui rendre visite. "On s'occupera de tout et de ta sécurité aussi", m'avait-il promis. Au printemps 2008, l'occasion se présente et je lui envoie un email pour lui confirmer la date. "Avec plaisir! Bienvenue!" Quinze jours plus tard, il sautait sur une bombe et je ne suis pas allé à Bagdad.
    Jusqu'à mardi dernier. Invité par la Ligue arabe et le parlement irakien à venir présenter les aspects financiers du fédéralisme suisse à l'occasion d'une conférence sur les développements du Parlement arabe, j'y ai vu occasion d'honorer l'invitation de mon défunt ami. Coïncidence, le jour de la rencontre tombait pile sur le dixième anniversaire de l'invasion américaine de 2003. Le gâteau de fête compta 16 attentats, plus de 50 morts et 200 blessés...
    La culture, la musique, la poésie, les galeries d'art, tout cette créativité millénaire que même Saddam Hussein n'avait pas réussi à étouffer, tout cela a quasiment disparu après dix années de guerre larvée. Bagdad vit désormais presque entièrement pour, par et avec la sécurité. Sur sept millions et demi d'habitants, un million travaille pour l'appareil sécuritaire, armée, garde nationale ou police. Entre l'aéroport et la ville, un trajet qui prend vingt minutes en temps ordinaire, il faut compter deux ou trois heures avec un check-point tous les 500 mètres, et un tous les 200 mètres en ville. Bouchons, pièces, d'identité, coffres ouverts, herses, gendarmes couchés, slaloms entre des toblerones de béton garantis à chaque fois. Notre convoi officiel de voitures blindées sécurisé par des pick-ups armés s'en sort en une demi-heure. une excellente moyenne. Quant au Bagdadi moyen, il attendra...
    Il existe ici une véritable industrie de l'attentat, m'assure notre hôte.

    Lire la suite

  • L’horreur alimentaire

    Il y a une quinzaine d’années, Viviane Forrester publiait un petit livre au destin mondial, L’horreur économique, pour dénoncer les dérives de l’économie. Les scandales alimentaires à répétition auxquels nous assistons depuis quelques lustres mériteraient bien une petite Horreur alimentaire.
    Entre la vache folle, le veau aux hormones, l’eau gratuite qu’on veut nous vendre en bouteilles, l’huile de palme qui déforeste la planète, les paysans étranglés par les supermarchés et le cheval étiqueté pur bœuf, c’est toute la chaine de la production et de distribution alimentaire, du fermier à l’assiette, qui se révèle gangrenée.
    Au milieu du tollé général soulevé par le bœuf au cheval, une autre nouvelle importante est passée relativement inaperçue, à savoir la campagne contre le gaspillage alimentaire lancée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi la semaine dernière. Lors de sa réunion annuelle, avec l’aide d’une ONG britannique, le PNUE a organisé un déjeuner pour les 100 ministres et autres VIPs présents à partir de 1600 kilos de légumes et de fruits du cru rejetés par les supermarchés européens bien que parfaitement sains.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général