Contre le fétichisme des diplômes
La Suisse n’a pas de pétrole ni de matières premières et ne peut compter que sur ses cerveaux pour assurer sa prospérité, on ne saurait trop le répéter. Tous les efforts pour développer la formation, la recherche, l’innovation, doivent donc être encouragés. La mise en place des hautes écoles spécialisées, la convergence avec les universités et l’établissement de passerelles entre l’apprentissage et la possibilité d’une formation académique sont à saluer. Le système d’éducation suisse, qui accorde une large part à l’apprentissage en entreprise aux côtés du cursus plus abstrait de la formation universitaire, est d’ailleurs l’une des grandes forces de notre pays.
Ceci étant établi, la construction de ce bel édifice entraîne des dégâts collatéraux qui pourraient s’avérer fort dommageables si rien n’est entrepris pour les corriger. Ce dommage, c’est la fétichisation des diplômes, la sacralisation du parcours académique par rapport à la filière professionnelle, la croyance que la formation théorique l’emporte sur la pratique du métier. Or aucun diplôme, aussi prestigieux soit-il, n’a rendu quelqu’un meilleur ou plus intelligent. Les imbéciles diplômés sont statistiquement aussi nombreux dans leur catégorie que les imbéciles non-diplômés dans la leur.