Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Planète bleue - Page 82

  • Contre le fétichisme des diplômes

    La Suisse n’a pas de pétrole ni de matières premières et ne peut compter que sur ses cerveaux pour assurer sa prospérité, on ne saurait trop le répéter. Tous les efforts pour développer la formation, la recherche, l’innovation, doivent donc être encouragés. La mise en place des hautes écoles spécialisées, la convergence avec les universités et l’établissement de passerelles entre l’apprentissage et la possibilité d’une formation académique sont à saluer. Le système d’éducation suisse, qui accorde une large part à l’apprentissage en entreprise aux côtés du cursus plus abstrait de la formation universitaire, est d’ailleurs l’une des grandes forces de notre pays.
    Ceci étant établi, la construction de ce bel édifice entraîne des dégâts collatéraux qui pourraient s’avérer fort dommageables si rien n’est entrepris pour les corriger. Ce dommage, c’est la fétichisation des diplômes, la sacralisation du parcours académique par rapport à la filière professionnelle, la croyance que la formation théorique l’emporte sur la pratique du métier. Or aucun diplôme, aussi prestigieux soit-il, n’a rendu quelqu’un meilleur ou plus intelligent. Les imbéciles diplômés sont statistiquement aussi nombreux dans leur catégorie que les imbéciles non-diplômés dans la leur.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Général
  • Liberté, solidarité, inégalité

    Les élections présidentielles françaises viennent de s’achever. On aura beaucoup parlé de la République et de ses valeurs, et de ceux qui prétendent les respecter ou qui sont supposés les trahir. Et nul doute que les valeurs républicaines seront encore très en cour pendant les législatives. Aux Etats-Unis, les primaires républicaines viennent de s’achever et l’on aura aussi beaucoup évoqué les libertés, à défaut de la liberté.
    Mais restons à la France et à la devise de la République depuis la Révolution : Liberté, Egalité Fraternité. Il est étonnant de constater que si la liberté et la fraternité – du moins dans sa version plus moderne de solidarité – sont restés des thèmes prisés de campagne électorale, l’égalité a en revanche complètement disparu des discours. Mélenchon y a fait référence, pour dénoncer les salaires mirobolants des patrons, mais sans développer ni la présenter comme une valeur en soi. Tandis que la liberté fut dans toutes les bouches, surtout à droite, et la solidarité (fraternité) dans toutes celles de gauche.
    Pourquoi cet oubli ? En cette année du 300e anniversaire de sa naissance, il faut revenir à Rousseau.

    Lire la suite

  • Nouvelle Némésis médicale?

    C’est en 1975 qu’Ivan Illich, dans son petit essai intitulé la Némésis médicale, dénonçait les dérives d’un système médical devenu fou. Il y montrait comment l’entreprise médicale, devenue incontournable, mettait en danger notre société en expropriant en quelque sorte le malade de sa maladie, en imposant un système extrêmement coûteux mais impuissant à réduire dans les faits la morbidité générale et en rendant l’individu dépendant et désarmé face aux techniques et aux pouvoirs sacralisés de la médecine.
    37 ans plus tard, où en est-on ? Lucidement, on doit admettre que le système, loin de se corriger, a encore accentué ses défauts. Seule évolution manifeste : dans une société obsédée par son vieillissement, les critiques se sont déplacées du tout vers les parties, vers les acteurs pris isolément : caisses maladie, Etat incapable de réguler, hôpitaux démesurés, multinationales pharmaceutiques et, plus rarement, vers le corps médical.
    Je suis de ceux qui pensent que la santé est un secteur économique très honorable, et même bien plus honorable et utile que beaucoup d’autres tels que l’industrie d’armement ou le blanchiment d’argent dans les paradis fiscaux. Et je suis convaincu qu’il est un des atouts majeurs de la Suisse, laquelle, grâce à ses pharmas, ses cliniques, ses médecins de pointe, peut à la fois assurer un haut niveau de vie à sa population et attirer des clients extérieurs.
    Mais en même temps il faut reconnaître qu’il existe, dans le secteur de la santé, une surchauffe, une course en avant, des excès d’investissements qui peuvent s’avérer tout aussi explosifs, à long terme, que les bulles immobilières et financières l’ont été récemment.

    Lire la suite